Après les incendies historiques de 2023, le reboisement tarde au Québec

Après les incendies historiques de 2023, le reboisement tarde au Québec
Après les incendies historiques de 2023, le reboisement tarde au Québec

Le Québec est à la traîne en matière de reboisement des superficies monstres de forêt qui ont brûlé lors des incendies historiques de 2023. Alors que le gouvernement Legault a annoncé des millions de dollars pour augmenter la production de nouveaux plants, les pépinières privées ont planté moins d’arbres qu’avant les incendies. .

La saison historique de 2023 a dévasté 1,1 million d’hectares de forêts, dans la partie la plus méridionale du Québec, délimitée par la zone nord entre les 50e et 52e parallèles. Parmi ces vastes étendues de forêts brûlées, environ 350 000 hectares risquent d’être victimes d’accidents de régénération.

Face à ce projet majeur, le gouvernement Legault a annoncé des investissements importants pour soutenir l’industrie forestière et donner un coup de pouce aux forêts qui auront du mal à se développer. se régénérer adéquatement sans reboisement.

Lors de sa mise à jour économique, en novembre 2023, 200 millions de dollars ont été alloués sur huit ans, notamment pour permettre le retour à la production. 000hectares sur les superficies à reboiser destinées à l’exploitation forestière”,”text”:”plus de 25 000 hectares sur les superficies à reboiser destinées à l’exploitation forestière”}}”>de plus de 25 000 hectares de superficies à reboiser destinées à l’exploitation forestière.

Présent à l’annonce, le président du conseil d’administration de l’Office des producteurs de plantes nationales du Québec (OPPFQ), Stéphane Boucher, s’est réjoui de voir le gouvernement planifier ce retour à la production après un été difficile.

Cependant, leOPPFQ, principal fournisseur de plants du ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF), a planté moins d’arbres que prévu. Les commandes passées cette année par Québec – seul client des 12 pépinières privées de la province – n’incluent pas de production supplémentaire associé au reboisement dû aux incendies de forêt de 2023précise le directeur duOPPFQMarie Mauzerolle.

Avec un volume de semis de 241 893 m2 pour l’année 2024, l’Office a même enregistré une baisse de 4,2% par rapport à 2023.

Je suis tombé de ma chaise, raconte Stéphane Boucher. Nous ne pouvons pas expliquer ce déclin [alors que] L’année dernière, le Québec était en feu. Nous, les producteurs, nous attendions à devoir travailler très dur pour pouvoir produire plus de plantes.

En 2023, le volume de semis deOPPFQ s’élevait à 241 611 m2, qui a permis de fournir au ministère des Richesses naturelles et des Forêts plus de 95 millions de plantes. La même année, les six pépinières publiques ont produit 43 millions de plants.

Le gouvernement, responsable du reboisement, reboise environ 150 millions d’arbres chaque année pour compenser les coupes dans le secteur forestier.

Alors que le régime forestier québécois privilégie la régénération naturelle, seulement 28 % des superficies font l’objet d’un reboisement, selon les évaluations prévues pour la période 2023-2028 par le forestier en chef du Québec.

C’est ce que nous contribuons à reboiser chaque année, après que l’industrie forestière ait effectué les coupes. Et cela correspond à la commande que nous avons actuellementnote M. Boucher.

Le commandement que nous avons est de suivre les opérations forestières normales. Cela ne prend pas du tout en compte les incendies.

Une citation de Stéphane Boucher, président du conseil d’administration de l’OPPFQ

PDG d’une pépinière du Lac-Saint-Jean, Stéphane Boucher négocie des contrats durant l’hiver pour pouvoir planter ses arbres d’avril à juin. Comme d’autres propriétaires, il dit avoir terminé les semis pour l’année. Les arbres plantés seront prêts, comme d’habitude, dans environ deux ans.

Semis pour 2025

Du côté du ministère, on indique que l’impact des 200 millions de dollars annoncés en novembre 2023 se reflétera dès les semis de 2025. La commande sera donc passée à l’automne prochain.

C’est beaucoup trop tard, déplore M. Boucher. Le délai de réponse du ministère est terriblement long et fastidieux.

En laissant les forêts à elles-mêmes, poursuit-il, des espèces envahissantes s’installent sur les massifs et rendent par la suite le travail plus difficile – et plus coûteux – pour les reboiseurs.

Des arbres poussent à la Pépinière Boucher de Saint-Ambroise. Les plants, commandés par le gouvernement du Québec, serviront à reboiser des forêts d’ici deux ans.

Photo : Stéphane Boucher

En réponse aux incendies de 2023, le MRNF a élaboré des plans de développement particuliers pour prioriser les secteurs les plus touchés, notamment dans le Nord du Québec, au Saguenay–Lac-Saint-Jean et en Abitibi-Témiscamingue.

L’industrie a pu récolter environ 6 millions de mètres cubes de bois mis à sa disposition par le gouvernement dans les forêts incendiées, ce qui a permis d’identifier des filières et de préparer le terrain pour le reboisement, a indiqué le ministre. des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette-Vézina.

Sans se prononcer sur le nombre d’hectares que les nouvelles sommes prévues par Québec permettront de remettre en production, le ministre affirme que le reboisement est un projet priorité pour le gouvernement Legault.

L’impact des incendies de 2023 sur les forêts du Québec est majeur, ajoute-t-elle. Il ne serait pas possible de [tout] fait dans un budget unique pour réparer tous les dégâts causés.

Rapport attendu

Alors qu’une stratégie de remise en production des forêts brûlées en 2023 est toujours attendue, le ministère a mené des consultations en début d’année pour revoir ses pratiques de gestion forestière. Cette approche, suggérée par le forestier en chef Louis Pelletier, devrait donner lieu à une série de recommandations, rendues publiques d’ici la fin juin.

Face à l’accélération des changements climatiques, le secteur doit s’adapter et réfléchir aux conditions dans lesquelles pousseront les forêts dans les décennies à venir, selon M. Pelletier.

On ne saura pas, dans 50 ans, quel type de bois l’industrie transformera. Nous faisons de la foresterie pour les autres. Alors faisons en sorte que notre forêt soit plus résiliente et plus forte face aux risques de maladies, d’insectes et d’incendies.

Une citation de Louis Pelletier, forestier en chef

Du même avis, la ministre Blanchette-Vézina convient que le statu quo n’est plus possible. À l’heure où le gouvernement s’engage à protéger 30 % du territoire québécois, il faut trouver un équilibre entre préserver la biodiversité Et le développement d’un secteur forestier dynamique dont dépendent plusieurs régions, affirme-t-elle.

La semaine dernière, le Groupe d’experts sur l’adaptation aux changements climatiques a également recommandé de revoir la gestion forestière, notamment en modifiant la réglementation qui impose le maintien des mêmes espèces après l’exploitation forestière, afin de diversifier davantage les espèces d’arbres.

Au Québec, des espèces replantées respecter l’écosystème déjà en placecomme l’exige la Loi sur l’aménagement durable des forêts, rappelle le ministre. Il est certain que le reboisement dans les zones commerciales se concentre sur les besoins de l’industrie.

À la lumière des recommandations, le ministre pourrait apporter des changements au régime forestier dans les mois suivant le dépôt du rapport.

 
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