«On rêve du Tour de dans cinq ans»

«On rêve du Tour de dans cinq ans»
«On rêve du Tour de France dans cinq ans»

« Nous voulons devenir la meilleure équipe de développement au monde »ose Jochim Aerts, PDG de Ridley, qui a réussi à convaincre le vainqueur de la Flèche wallonne 2001 d’apporter son expérience (acquise chez Quick-Step, BMC, IAM ou encore Bahreïn) et son réseau. Pour attirer des sponsors, des jeunes talents et augmenter le budget. Après sa présentation officielle ce vendredi, Rik Verbrugghe – qui a signé un contrat de trois ans – a accepté de s’asseoir avec nous pendant près d’une heure pour nous expliquer ce changement d’orientation dans sa carrière déjà riche.

Rik, revenons d’abord sur ton départ un peu surprenant d’Israël Premier Tech, où tu avais un contrat jusqu’en 2025. Comment est-ce arrivé ?

« Avec Sylvan Adams, une personne avec qui je travaille très bien depuis quatre ans, nous avons eu une conversation honnête au Canada en septembre. Certains avaient prédit 2026 chez Cofidis, avec qui j’ai eu des contacts au printemps. Mais il n’y a rien de concret malgré cela. Je m’entendais très bien avec Cédric Vasseur et son projet était intéressant, alors Sylvan m’a demandé si mes idées étaient toujours à 100% avec Israël. Premier Tech J’ai été très honnête en lui disant que j’étais heureux et que je pouvais continuer avec l’équipe, mais qu’en fait, j’avais un autre projet dans un coin de la tête. Et là, il m’a dit qu’il n’avait aucun problème à me laisser partir et qu’il appréciait mon travail. Mais ce projet, dont je ne lui avais pas parlé à l’époque, ne venait pas de Cofidis mais de Ridley, qui m’a contacté par l’intermédiaire de Jochim Aerts.»

mouette

J’ai eu des contacts avec Cofidis au printemps, mais rien de concret.

Si on vous demande quels sont les éléments positifs et négatifs dont vous vous souvenez de votre expérience chez Israel Premier Tech, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ?

« Pour moi, la plus grande révélation a été Stephen Williams, que j’avais déjà rencontré à Bahreïn. J’ai insisté pour l’introduire pendant que Cavendish était sur le marché. Peu de gens le connaissaient et sa croissance a été remarquable, la victoire sur Freccia Wallone étant le point culminant. Recruter ce genre de talent et le développer est fantastique, comme avec Joseph Blackmore, qui était un jeune talent du VTT que nous avons convaincu de l’essayer sur route. Et en août, il remporte le Tour de l’Avenir. Côté déception, difficile de ne pas évoquer Chris Froome. Son recrutement témoignait de l’ambition de Sylvan Adams mais finalement ce fut un fiasco. C’est une personne fantastique et un chauffeur très professionnel. Il a tout fait pour tenter de retrouver son meilleur niveau après la grave chute sur le Dauphiné en 2019. L’équipe aussi a tout tenté. Mais à un moment donné, nous avons réalisé que ce n’était pas possible. »

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La situation politique en Israël rend le recrutement difficile.

Le conflit israélo-palestinien a-t-il également joué un rôle dans votre départ de l’équipe ?

« Non, mais parfois cela a influencé mon travail. Quand on veut convaincre un athlète de rejoindre l’équipe, il faut travailler deux fois plus car même si on explique qu’il n’y a absolument aucun lien entre la politique et l’équipe cycliste, cela a été un obstacle pour certains coureurs dans les discussions.

Revenons à votre arrivée à Ridley. Quand ont eu lieu les premiers contacts ?

«En juillet, mais j’étais toujours engagé sur mon contrat avec Israel Premier Tech jusqu’en 2025. Les premières discussions portaient donc sur 2026. Mais au fur et à mesure de l’évolution de ma situation, les choses se sont accélérées lors de la Coupe du monde à Zurich fin septembre à partir du projet qui Jochim Aerts m’a présenté cette idée de domination dans tout ce qui touche au tout-terrain.

Nous essayons de développer des profils à Thibau Nys.

Cependant, ce n’est pas quelque chose auquel vous êtes habitué.

« Non, et je laisse Richard Groenendaal s’occuper de cette partie, ce qu’il fait très bien. Cela reste sous votre responsabilité à 100%. Je lui apporterai simplement mes conseils et mon expérience. Mais au-delà de cet aspect off-road, qui est l’ADN de l’équipe, il y a aussi une composante on-road que je développerai. Je serai responsable à 100% du recrutement. L’idée est de recruter, à travers mes réseaux mais aussi via des courses tout-terrain, des coureurs capables de réussir, n’importe où, sur tous les fronts. Nous ciblons les jeunes joueurs qui n’auront pas de contrat la saison prochaine, qui n’ont pas réussi à accéder à l’équipe première. Il y a aussi beaucoup de talent lors de courses comme Unbound, la plus grande course de dirt au monde. Les identifier et les faire grandir est notre objectif. Nous recherchons des profils à Thibau Nys. Dans le but d’avoir une équipe qui puisse avoir un programme sur route, pourquoi pas dès 2026. »

Voyez-vous déjà au-delà ?

« Bien sûr, nous sommes ambitieux. Nous avons déjà la licence continentale (NDLR : troisième division du cyclisme) et nous espérons gravir les échelons. Le rêve, c’est d’être au départ du Tour de dans cinq ans. Mais l’évolution de l’équipe dépendra de nombreux facteurs. »

Quels sujets utiliserez-vous pour tenter de recruter des coureurs ? Vous repartez presque de zéro.

« Nous voulons vraiment essayer de trouver de jeunes talents qui puissent rejoindre notre projet, en leur proposant avant tout une année de tout-terrain, entre gravel et cyclocross mais surtout ludique. On voit beaucoup de jeunes exploser en fuite car les contraintes mentales du circuit routier sont trop lourdes. Ici on va pouvoir les accueillir dans un environnement moins oppressant en leur proposant du matériel de rêve (.Vélos Ridley, groupe Shimano, roues DT Swiss, pneus Vittoria, maillots Bioracer, etc.) et la possibilité de certains outils de développement comme le Ridley Aerotunnel. Quand on sait à quel point les gains marginaux sont importants aujourd’hui, c’est important.

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Sul tavolo il dossier Thomas De Gent.

Le nom de Thomas De Gendt fait déjà parler d’eux parmi les candidats potentiels. Mentorer les jeunes talents dont vous parlez ?

« On a toujours besoin de capitaines de route pour faire progresser les jeunes cyclistes, donc c’est vrai que son dossier est sur la table. Son profil peut nous aider à faire grandir le projet.”

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Lorsque Jochim Aerts parle de l’objectif de devenir la meilleure équipe de développement, ce sont des mots forts. Peut-on comparer votre projet à celui d’Axel Merckx chez Hagens Bermans Jayco ?

« Axel a une superbe vision, que je partage. Elle ne disposait pas toujours du budget suffisant pour entretenir ses pilotes et devait souvent se concentrer sur un programme sur le circuit américain. Notre idée est plutôt d’avoir une équipe internationale, qui court sur le circuit européen. »

Uno-X, qui est également l’un des partenaires, n’aura plus d’équipe de développement en 2025. Faut-il y voir un lien de cause à effet ?

« Pas si directement. Mais il est vrai qu’Uno-X, axé sur les jeunes Scandinaves, s’ouvre de plus en plus aux talents internationaux. Le fait qu’il croit en notre projet peut créer une synergie, mais il est encore un peu tôt pour en parler concrètement. Je travaillerai également à optimiser les relations avec les équipes de jeunes d’Acrog-Tormans et de Balen.”

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Je viens d’avoir 50 ans et je veux m’amuser.

Vous quittez le cadre désormais consolidé du World Tour pour une toute nouvelle aventure, qui repart pratiquement de zéro. Pensez-vous que c’est un pari risqué ?

« Non, car il y a beaucoup d’ambition ici. Je n’aurais pas signé si je n’étais pas convaincu à 100% que ce projet fonctionnerait. Je viens d’avoir 50 ans et j’ai eu la chance de vivre une belle expérience que j’ai toujours été tenté de constituer mon équipe et je sens que c’est le moment idéal pour relever ce défi, je le regretterai aussi. je veux m’amuser (sourire). Mettre en place une structure est quelque chose que je sais faire. Je l’ai déjà prouvé dans le passé. Travailler avec de jeunes talents et les faire grandir est ce qui me stimule le plus. Et ici, j’ai l’opportunité de le faire dans un nouveau domaine, le tout-terrain, où je suis convaincu qu’il y a de belles choses à rechercher. Travailler en Belgique, pour une équipe belge, m’a aussi attiré. C’est pourquoi je ne pouvais tout simplement pas refuser cette offre.”

Jochim Aerts et Rik Verbrugghe ont une vision commune du cyclisme. ©PDV
 
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