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En grève en soutien à l’US Colomiers après l’incendie des voitures de ses entraîneurs, l’AS Hersoise, club de l’est toulousain, témoigne à son tour des difficultés de gestion des parents de jeunes footballeurs le week-end. Explications.
Le communiqué a surpris plus d’un parent, mais la décision n’a pas été difficile à prendre au sein de la direction de l’AS Hersoise, club de football de l’est toulousain. Samedi 2 novembre dernier, les Verts et Noirs ont annoncé « une grève jusqu’au 11 novembre », sur le modèle de celle de l’US Colomiers. « Les discours de soutien sur les réseaux sociaux, on a trouvé que ce n’était pas suffisant face à cette situation extrêmement grave, explique Benoît Maury, le président du club. Il fallait marquer le coup, et je regrette aussi que nous soyons les seuls à le faire dans le coin.
Cette grève tire sa Source du fait divers survenu quelques jours plus tôt à Colomiers, où deux éducateurs de l’US Colomiers ont vu leurs véhicules incendiés chez eux en pleine nuit, visiblement par des parents mécontents du temps de jeu de leurs enfants. parmi les moins de 11 ans du club. Une enquête policière est en cours.
Des attaques de plus en plus fréquentes
Lucas Laborde est le directeur sportif de l’AS Hersoise et éducateur depuis cinq ans chez les moins de 7 ans. Depuis un an, en plus de son rôle d’entraîneur, il s’occupe de gérer la relation entre sa vingtaine de jeunes éducateurs du club et les parents. « C’est quelque chose que je n’avais pas besoin de faire avant, mais aujourd’hui c’est essentiel. Nos éducateurs sont jeunes, parfois ils ont à peine 16 ans, et il faut voir comment certains parents leur parlent. Je dois régulièrement remettre les choses au clair.
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En marge chaque week-end, mais aussi en semaine lors des entraînements, l’homme de 36 ans a clairement vu le climat se dégrader entre parents et éducateurs. « Quand on fait une rotation pour permettre à tout le monde de jouer, certains nous insultent, nous disent qu’on punit leurs enfants, que s’ils ratent un match ou un tournoi, ils ne seront jamais pros. C’est la réalité de nos vies de bénévoles.
“Les enfants étaient choqués”
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Dernier exemple en date, lors d’un tournoi en début de saison, un parent avait tellement insulté un jeune éducateur qui arbitrait un match impliquant des enfants de 9 ans que celui-ci avait dû être évacué de force du complexe sportif. « Les enfants étaient abasourdis, choqués, se souvient Lucas. On subit ces insultes tous les dimanches et il était temps de dire stop, d’autant qu’avec ce qui s’est passé à Colomiers, on est entré dans une autre dimension.»
Alors, la solution idéale serait-elle simplement d’interdire la présence des parents aux abords des stades ? Pas pour Lucas Laborde. « Les enfants sont fiers de partager leurs objectifs et leur joie avec leurs parents. Parfois, ils ne partagent rien d’autre que du sport avec eux. Cependant, l’ambiance est devenue délétère autour des terrains et l’absence de matches ce week-end dans l’ensemble de la Haute-Garonne devrait servir à un réexamen général.»