CIl s’agissait d’une communication sur le projet de loi de finances 2025 et ses impacts pour la commune, suivie d’un débat. Mais, pour la première fois, aucun membre de l’opposition n’était présent lors du conseil municipal. Ce lundi 4 novembre, le maire de Libourne Philippe Buisson a tenu ses propos. Une manière pour lui de préparer les esprits, avant de préparer le budget. “Il ne s’agit pas d’un débat d’orientation budgétaire en amont mais d’un éclairage”, explique-t-il. De quel acte.
Incertitudes
Philippe Buisson ne conteste pas la nécessité de réduire le déficit public. Le gouvernement a prévu de prélever trois milliards d’euros auprès des 450 collectivités les plus riches. Ceux qui ont plus de 40 millions d’euros de dépenses réelles de fonctionnement. « Nous sommes à 38 millions, donc nous n’en faisons pas partie. Par contre, le Cali, oui. Elle sera déduite de plus d’un million d’euros”, a précisé le maire.
La Ville est néanmoins préoccupée par d’autres éléments. « L’impact sera d’environ 650 000 euros même si nous ne sommes pas concernés par cette ponction lombaire sur les collectivités. » D’où un budget qui apparaît déjà contraint, d’autant que d’autres incertitudes demeurent : l’une concerne la date de paiement des casernes achetées par l’Etat pour l’installation de la Sécurité Civile, l’autre le montant global des indemnisations suite à l’incendie de la caserne couverte. marché et la salle des fêtes en septembre 2023. « Pour le moment, on ne sait pas quelle direction prendre même si le site sera restructuré. Nous lancerons également prochainement un concours d’architectes. »
Pas d’augmentation d’impôt
Des effets domino sont à prévoir. La Région et le Département devraient, respectivement, perdre près de 126 et 80 millions d’euros. « Ces collectivités vont forcément remettre en question leurs engagements financiers », soupçonne le maire. A priori, la Région souhaite toujours financer le RER métropolitain et le pôle d’échanges multimodal. « Mais à quel rythme ? La question se pose. »
Des choix seront nécessaires même si certaines zones sont protégées. “Il n’y aura pas d’augmentation des impôts”, promet Philippe Buisson qui ajoute qu’il n’y aura pas d’économies sur la sécurité, la propreté, les routes et trottoirs ni même les sourires, selon l’une de ses expressions favorites. « Les fêtes de fin d’année rendent Libourne magique mais elles permettent aussi de remplir les magasins. C’est important, certains réalisent un tiers de leur chiffre d’affaires à Noël. »
Moins d’investissements
Les économies seront donc réalisées ailleurs. Le budget d’investissement, de 21 millions d’euros cette année, ne dépassera pas 17 millions. Et des efforts seront faits sur la masse salariale. Tous les départs ne seront pas remplacés et la Ville réexaminera l’organisation de ses événements. « Quand on fait un concert place Surchamp le samedi soir, il faut tout démonter pendant la nuit à cause du marché. Si on déplace tout sur les quais, ça réduit les heures supplémentaires», illustre le maire, qui ouvre la porte à toute proposition.