Comme la fête religieuse de Eid-el-Kébir ou Tabaski, Le Sénégal, comme le reste du monde musulman, s’apprête à célébrer cet événement majeur. Mais les préparatifs de cette année sont marqués par une préoccupation croissante : la hausse continue du prix du mouton.
Selon les estimations, le prix moyen d’un mouton au Sénégal est passé de 80 000 à 140 000 francs CFA au cours des dix dernières années. Cette année ne fait pas exception, avec des prix encore plus élevés. Les facteurs à l’origine de cette flambée des prix sont multiples et principalement liés à coûts de production.
D’une part, la hausse des prix des aliments industriels pour le bétail et la rareté du fourrage ont entraîné une augmentation significative des dépenses liées à l’engraissement des moutons. Ensuite, l’augmentation des maladies ovines et les difficultés d’accès aux traitements vétérinaires adaptés ont également contribué à l’augmentation des coûts. Ces éléments combinés créent un contexte difficile pour les éleveurs, mais surtout pour les consommateurs sénégalais qui doivent faire face à des prix de plus en plus prohibitifs.
Pour tenter de contenir cette situation et assurer une fête de la Tabaski accessible à tous, un conseil interministériel s’est tenu le 14 mai. Au cours de cette réunion, le Premier ministre, Ousmane Sonko, accompagné des acteurs du secteur de l’élevage, a validé une série d’une quinzaine de mesures destinées à garantir sécurisation, financement et développement des points de vente de moutons au profit des consommateurs.
Ces mesures comprennent des initiatives visant à améliorer l’approvisionnement en aliments du bétail, à faciliter l’accès aux soins vétérinaires et à créer des points de vente sécurisés et bien organisés dans les principaux zones urbaines et rurales. L’objectif est de stabiliser les prix et de rendre le mouton plus accessible à une large frange de la population sénégalaise.
Par ailleurs, des efforts sont déployés pour encourager les importations de moutons afin de compléter l’offre locale et d’éviter des pénuries qui pourraient encore faire grimper les prix. Les autorités sénégalaises misent également sur une meilleure organisation du secteur pour réduire les coûts de transport et de distribution, facteurs souvent responsables de la hausse des prix sur les marchés.
La fête de la Tabaski est un moment de solidarité et de partage pour les musulmans du Sénégal et du monde. Cette tradition a une grande signification culturelle et spirituellece qui rend la question de l’accessibilité des moutons cruciale pour de nombreuses familles.
Alors que les préparatifs battent leur plein, les Sénégalais espèrent que les mesures prises par le gouvernement permettront de contenir la hausse des prix et d’assurer une fête de la Tabaski apaisée et joyeuse pour tous. La situation reste néanmoins délicate et les prochains jours seront décisifs pour évaluer l’efficacité des actions entreprises.
