Le vestiaire du Rocket de Laval est probablement plus heureux que celui du Canadien de Montréal. Le Rocket connaît le meilleur départ de son histoire avec une fiche de 8-1. Le club agricole du CH a marqué 31 buts et n’en a accordé que 19.
Avec trois buts samedi contre les Bruins de Providence, Joshua Roy a porté son total à sept en neuf matchs. Il totalise dix points. Le défenseur Logan Mailloux a augmenté sa fiche de quatre points, pour un total de neuf après seulement quatre matchs. Les gardiens Jakub Dobes et Connor Hughes brillent. Surtout Hughes, une trouvaille.
Mais au risque d’en décevoir certains, le Rocket de Laval ne sauvera pas les Canadiens de Montréal. Renvoyer Christian Dvorak ou Joel Armia dans la Ligue américaine ne réglerait pas les problèmes du CH.
N’est-il pas ironique, d’ailleurs, de suggérer la rétrogradation de deux membres de l’unité en désavantage numérique, l’une des meilleures de la LNH jusqu’à récemment, et toujours classée 13ee au total malgré quelques échecs lors des derniers matches ?
Le rappel de Roy pourrait néanmoins apporter un peu d’étincelle à l’un des trois premiers trios du Canadien. La solution serait sans doute plus simple si l’équipe ne risquait pas de perdre Oliver Kapanen au profit de son club suédois pour le reste de l’hiver en cas de rétrogradation.
Mais il s’agirait encore de changements cosmétiques. Comme en défense. Logan Mailloux peut facilement amasser deux points ou plus par match dans la Ligue américaine, on a vu ses limites à Montréal dans la troisième paire. Il ne reviendra pas dans la LNH tant qu’il n’aura pas appris à mieux défendre son territoire et à comprendre le système de jeu de l’organisation, aussi productif qu’il soit offensivement.
On fait souvent l’erreur de croire que rappeler un ou deux joueurs de la Ligue américaine va transformer un club défaillant. Alex Barré-Boulet a connu deux matchs modestes à Montréal avant d’être renvoyé à Laval. Il totalise huit points en cinq matchs avec le Rocket. Électrochocs de courte durée : oui. Réparer un club de la LNH : non.
La Ligue américaine est surtout une bonne ligue de développement pour les gardiens et les défenseurs, postes où la maturation prend plus de temps. On peut y envoyer un jeune quelques semaines ou quelques mois pour peaufiner son jeu. Parfois, un attaquant atteint un poste clé à long terme dans la Ligue nationale après quelques années chez les mineurs, mais rarement.
Le Rocket a disputé le premier match de son histoire dans la Ligue américaine en octobre 2017, il y a sept ans. Depuis, combien de joueurs ayant passé au moins une saison complète à Laval ont accédé à un poste à temps plein avec le Canadien ? Combien occupent un rôle de premier plan ?
Cinq. Jake Evans, Michael Pezzetta, Rafaël Harvey-Pinard, Emil Heineman et le gardien Cayden Primeau. Evans est le seul à pouvoir prétendre avoir un impact, sur un troisième ou un quatrième trio.
Michael McCarron, Noah Juulsen, Ryan Poehling et le gardien Charlie Lindgren ont eu une chance ailleurs. Ils n’ont rien rapporté à l’organisation. Seul Lindgren joue un rôle de premier plan, même si Poehling et McCarron font du bon travail sur un quatrième trio respectivement à Philadelphie et à Nashville. Jesse Ylönen a joué à Montréal l’an dernier, mais il est de retour dans la Ligue américaine au sein de l’organisation du Lightning.
Bref, il ne faut pas cracher sur l’utilité d’un club scolaire, évidemment, mais il ne faut pas surestimer leur importance. On peut s’y améliorer, à condition de ne pas y rester trop longtemps. Pour preuve, Nick Suzuki, Cole Caufield, Alex Newhook, Kirby Dach, Juraj Slafkovsky, Brendan Gallagher, Christian Dvorak, Oliver Kapanen, Josh Anderson, Mike Matheson, Lane Hutson, Arber Xhekaj, Jayden Struble et Justin Barron n’y sont pas allés plus de une saison complète (presque une saison entière dans le cas de Matheson et Anderson, dans leurs organisations respectives, les Panthers et les Blue Jackets). Newhook et Dach sont allés assez directement dans la LNH, au Colorado et à Chicago.
Le numéro du jour : 860
Alexander Ovechkin a encore marqué dimanche dans un revers de 4-2 des Capitals de Washington contre les Hurricanes de la Caroline. Il s’agissait d’un cinquième but lors de ses quatre derniers matchs et d’un septième en 11 matchs cette saison. Il est à 34 buts du record de Wayne Gretzky. On voit mal comment cet athlète mythique de 39 ans pourrait rater son coup.