Pourquoi Max Verstappen conduit-il de manière si agressive contre Lando Norris ?

Pourquoi Max Verstappen conduit-il de manière si agressive contre Lando Norris ?
Pourquoi Max Verstappen conduit-il de manière si agressive contre Lando Norris ?

Max Verstappen a-t-il perdu le contrôle et cédé à un certain désespoir ? C’est sans doute ce que se demandaient de nombreux spectateurs ces dernières semaines en voyant le Néerlandais évoluer carrosserie contre carrosserie face à son compère britannique. Son plongeon de loin et dans un trou de souris au premier virage à Austin pour prendre le dessus sur Lando Norris s’est fait sur le fil du rasoir. Tout comme sa défense hors piste face au même Anglais plus tard dans la course, qui a également écopé d’une pénalité pour avoir dépassé depuis l’extérieur de la piste. L’agressivité du triple champion du monde avait alors été remise en question tant par les acteurs que par les suiveurs, malgré l’absence de penalty reçu.

Au Mexique, une semaine plus tard, le pilote Red Bull a sans doute un peu payé la facture d’Austin puisqu’il a écopé de deux pénalités de dix secondes pour deux incidents survenus dans le même 10e tour. D’abord en poussant Lando Norris hors des limites de la piste au virage 4, puis en se jetant littéralement au virage 8 obligeant à nouveau Lando Norris à sortir des limites de la piste. Un comportement finalement assez similaire à ce qu’on a pu constater chez lui fin 2021, dans son combat dantesque pour la couronne mondiale face à Lewis Hamilton.

Interrogé sur les réactions très critiques qu’a pu susciter son pilotage ces deux dernières semaines, Max Verstappen n’a pas été très surpris, assurant ne pas avoir le bon passeport dans une à l’accent très britannique. «J’ai déjà entendu cela dans ma carrièreil a répondu. C’est ma dixième saison en Formule 1. Je pense que je sais ce que je fais. Vous gagnez ou vous perdez. C’est comme ça que ça se passe sur la piste. J’aime gagner et je déteste perdre. Peu de gens aiment perdre, alors j’essaie toujours d’en profiter au maximum. »

Verstappen n’est pas un cancre, il fait ses devoirs !

Mais alors pourquoi se permet-il d’être si extrême et agressif sur la piste ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire dans ce type de situation, Verstappen ne cède à aucune passion guerrière, ni à des pulsions guerrières téméraires. En fait, c’est tout le contraire qui se produit. Ce sont des actes entièrement réfléchis et exécutés avec beaucoup de sang-froid. Il met à profit sa connaissance approfondie de la réglementation, en l’appliquant à la lettre.

Dans les textes, le pilote étant devant la corde est prioritaire ? Pas de problème, dépassé par Norris, Max lâche les freins et fait en sorte de se faire flasher quelques longueurs devant son rival sur la corde, quitte à arriver en survitesse dans le virage sans jamais pouvoir le négocier selon les règles. de l’art. C’est ainsi qu’il a échappé à la sanction au Texas, les commissaires n’ayant eu aucune base légale pour le sanctionner. Ce que nous avons vu ensuite au Mexique était encore plus pénible – ou brillant – selon.

A Austin, Verstappen s’est montré agressif avec Lando Norris. ©DPPI

Conscient du rythme supérieur des McLaren en course, Verstappen, parti en première ligne et avec une petite position devant son rival britannique, a mis en place un stratagème simple : rester coûte que coûte devant le Britannique, persuadé que si Norris passait Selon lui, ce dernier aurait sans doute le rythme pour reprendre Carlos Sainz, ce que la fin de course du leader McLaren a plutôt confirmé.

Max n’a pas été surpris par les pénalités qui lui ont été infligées, l’effort a même été globalement calculé après avoir constaté son manque de rythme dès les premières boucles. En s’inclinant face à Norris lors de ce premier relais, il aurait pu perdre jusqu’à douze points sur son rival au championnat (s’il gagnait), contre les dix qu’il lui a finalement concédés en raison de sa pénalité. pourtant lourd et il n’imaginait pas si salé.

Pour la majorité des acteurs, il s’agit de manœuvres déloyales allant à l’encontre de l’esprit de la F1. Pour lui, il s’agit ni plus ni moins d’une optimisation rationnelle des réglementations et des situations. Aucune des deux parties n’a tort, au fond, tout dépend du prisme de lecture et de la sensibilité de chacun.

2021-2024, même combat ?

Ce sont des schémas assez proches de ce qu’on a vu par le passé avec lui, notamment à Djeddah il y a trois ans où il avait tenté d’éliminer le septuple champion du monde. Quel est le point commun entre la fin de la saison 2021 et la fin de la campagne actuelle ? Le Néerlandais dispose d’une certaine avance au championnat et doit la défendre face à un concurrent doté d’une voiture globalement plus rapide.

Désormais, son objectif n’est plus de gagner des courses. Il s’agit simplement de finir devant Lando Norris, ou au pire à une distance respectable. C’est également ce que constate Johnny Herbert, ancien pilote des 161 Grands Prix et désormais membre du collège des commissaires sportifs travaillant les week-ends de course. Il était parmi ceux au Mexique lorsque la double pénalité a été infligée à Max Verstappen.

« Ils n’empêcheront pas (pénalités) Max Verstappen poussera à nouveau Lando Norris hors de la piste à l’avenir, a assuré Johnny Herbert à Action Network. Je ne vois pas le pilotage de Verstappen changer car son objectif principal est d’empêcher Norris de réduire l’écart au championnat. Nous avons potentiellement encore beaucoup de courses intéressantes à venir. »

Deux hommes pour un titre. © Éric Alonso / DPPI

Charles Leclerc, qui a profité de l’agressivité de Verstappen sur Norris lors de ces deux dernières courses pour gagner trois places à Austin et deux à Mexique, s’en est même amusé. “Je suis heureux que Max soit aussi agressif que possible envers Lando, car cela m’aide”dit-il avec un sourire aux lèvres. “Son intention était d’essayer de permettre à Ferrari de réaliser le doublé”, poursuit Herbert. Je pense que c’est vraiment ce que Verstappen a essayé de faire, je comprends pourquoi il l’a fait, mais je ne suis pas d’accord avec ça. Et je ne pense pas que beaucoup de gens le soient. »

Norris reste droit dans ses escarpins

Entre perdre un titre avec classe tout en préservant son image en plus de respecter une certaine idée de la morale, et en remporter un 4e malgré une monoplace en déclin en manoeuvrant pour obtenir de l’aide et en optimisant les situations quitte à être quelque peu subversif, Verstappen a fait son choix. Conscient des difficultés actuelles de Mercedes, Max sait pertinemment qu’il finira souvent 5ème dans le pire des cas.

Et en laissant Ferrari filer vers la victoire, il sait pertinemment que seul l’écart entre la première et la deuxième place est important (7 points). Ainsi, en empêchant Norris de gagner, il s’assure de ne pas perdre trop d’unités par rapport à lui comptablement. « Max, tout en menant le championnat, doit se concentrer sur ses principaux rivaux, et si j’étais à sa place je ferais aussi tout mon possible pour ramener le trophée à la maison » a témoigné Kevin Magnussen.

Sur les 70 points d’avance qu’il possédait sur Lando le soir de Zandvoort, il y a cinq Grands Prix, Max n’en a perdu que 23. Preuve que sa stratégie agressive, bien que peu appréciée, fonctionne à merveille. Reste à savoir ce qu’il nous inventera à Interlagos, où il s’élancera probablement à une distance respectable de Lando Norris en raison de sa pénalité de cinq positions qu’il écopera pour un changement de moteur.

À Woking, la situation a de quoi énerver, mais nous travaillons pour protéger Lando Norris dans cette situation. “Je pense que Lando est désormais un pilote mûr pour réussir dans ce genre de combat, qui est un combat contre l’un des meilleurs pilotes, je pense, de l’histoire de la Formule 1.un Andrea Stella contextualisé. Nous continuons donc à dire à Lando de continuer à faire ce qu’il fait, de continuer à s’améliorer, de devenir la meilleure version de nous-mêmes. »

“Je pense donc que, du point de vue de Lando, c’est ainsi que les courses devraient se dérouler. Lando reflète également, dans sa manière de fonctionner, nos propres valeurs. Nous courons équitablement. Nous courons correctement. Nous courons sportivement. En fin de compte, dans ce genre de combat rapproché, il y a une troisième partie. C’est le commissaire. Nous lui faisons confiance. Je pense qu’au Mexique, cela a très bien fonctionné et nous avons fait de bonnes courses. »

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