La Fecafoot annonce la suspension de Marc Brys, le ministère des sports dément

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Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et ancien international, à Bangkok, lors du 74e congrès de la Fédération internationale de football (FIFA), le 17 mai 2024. LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP

Les supporters des Lions Indomptables ont de quoi s’arracher les cheveux. Si l’équipe a connu des difficultés ces dernières années dans les compétitions internationales, c’est loin du terrain qu’un autre match occupe les médias depuis des semaines : celui entre le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, et Samuel Eto’o, le président de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot) depuis décembre 2021, sur la nomination du nouvel entraîneur et de ses équipes.

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L’inimitié entre les deux hommes n’est pas nouvelle, mais elle s’est accentuée depuis l’élection de l’ancien capitaine de la sélection. A l’issue de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) organisée au Cameroun en janvier-février 2022, ce dernier a obtenu le limogeage – avec l’accord de Paul Biya, le chef de l’Etat – de l’entraîneur portugais Antonio Conceiçao, bien que soutenu par le ministre, de nommer Rigobert Song, son ancien coéquipier.

En avril, après la performance décevante des footballeurs camerounais lors de la CAN organisée en Côte d’Ivoire, Narcisse Mouelle Kombi a finalement repris le dessus en nommant le Belge Marc Brys au poste d’entraîneur, entouré d’un staff technique, médical et administratif validé par la Présidence. de la République. Un crime de lèse-majesté pour Samuel Eto’o.

«Une instrumentalisation de l’institution»

Estimant que la Fecafoot n’avait pas été impliquée dans le processus de recrutement du technicien qui relevait de ses prérogatives, l’ancien attaquant du FC Barcelone et de l’Inter Milan avait, dans un premier temps, refusé de valider la nomination de Marc Brys et le cadre choisi par le ministère. Après avoir menacé de nommer son propre entraîneur, Samuel Eto’o a finalement fait marche arrière. Mais s’il a reconnu le sélectionneur belge et deux de ses adjoints (Joachim Mununga et Giannis Xilouris), il a contre-attaqué en nommant son propre staff technique, médical et administratif. Un geste considéré comme une nouvelle provocation par son ministère de tutelle.

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Sollicitée par l’Association des clubs de football amateur du Cameroun et la Ligue de football professionnel du Cameroun, la chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique camerounais a décidé, mardi 21 mai, de suspendre le staff technique nommé par la Fecafoot. Mais elle a réagi en concluant, à la surprise générale, que la suspension concernait également Marc Brys.

Suite à cette décision, la fédération a annoncé qu’elle se réservait le droit de « transmettre à la FIFA ces décisions qui constituent un obstacle au processus de préparation des prochaines rencontres » de l’équipe nationale. Samuel Eto’o a également écrit à Hamad Kalkaba Maboun, le président de la chambre de conciliation et d’arbitrage, pour dénoncer “une instrumentalisation de l’institution”tout en l’avertissant de « les risques de suspension [par la FIFA] ».

Climat délétère

Mais, selon Cyrille Tollo, le conseiller technique du ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi, « La Fecafoot fait une lecture très personnelle de la décision de la chambre de conciliation et d’arbitrage. Non seulement c’est le staff nommé par la fédération qui est suspendu, et non celui nommé par le gouvernement le 2 avril, mais le président de la Fecafoot n’a pas le pouvoir de suspendre l’entraîneur et encore moins de le démettre de ses fonctions. les fonctions”.

« J’ai lu et entendu que le président Paul Biya aurait tranché en faveur du staff technique de Samuel Eto’o, mais ce n’est pas le cas. Le Président de la République a validé la composition du personnel technique, administratif et médical proposé par le ministre des Sports, dont tous les membres sont sous contrat avec l’Etat. Les choses sont très claires »poursuit Cyrille Tollo.

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Ce climat délétère va-t-il peser sur les performances des Lions Indomptables ? Marc Brys, qui refuse toute sollicitation médiatique concernant cette nouvelle affaire, a donné rendez-vous à ses joueurs le 2 juin à Yaoundé. Le sélectionneur, qui n’a toujours pas rencontré Samuel Eto’o, a communiqué le 10 mai la liste des joueurs convoqués pour affronter le Cap-Vert le 8 juin, puis l’Angola le 11 juin, lors de la 3e et 4e journées de qualification pour la Coupe du Monde 2026.

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L’ancien entraîneur de Louvain a notamment rappelé deux joueurs absents lors de la dernière CAN en Côte d’Ivoire, pour des raisons officiellement sportives. Il s’agit du défenseur Michaël Ngadeu-Ndadjui (Beijing Guoan, Chine) et de l’attaquant Eric Maxim Choupo-Moting (Bayern Munich, Allemagne), tous deux connus pour entretenir de terribles relations avec Samuel Eto’o.

Alexis Billébault

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