que vaut le film avec Pierre Niney ? – .

Après avoir écrit le diptyque Les trois MousquetairesAlexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte reviennent avec une nouvelle adaptation de l’œuvre d’Alexandre Dumas, cette fois derrière la caméra.

Le Comte de Monte-Cristo, le plus grand récit de vengeance de la littérature française, suit le destin tragique d’Edmond Dantès, bien décidé à faire payer les responsables de son emprisonnement. Sélectionné hors compétition au Festival de Cannes 2024, le film a été présenté aux festivaliers le 22 mai et a reçu l’une des meilleures ovations de cette sélection cannoise. Est correct !

Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier et Pierre Niney dans Le Comte de Monte-Cristo.©Pathé/Chapitre2

En près de trois heures de film, les deux scénaristes et réalisateurs ont le temps de construire une histoire complète et profonde en proposant une version aussi moderne que respectueuse de l’esprit de Dumas. C’est là la grande force du long-métrage : accepter le thème principal lié à la vengeance sans chercher à édulcorer certaines décisions et actions du personnage principal, quitte à lui confier par moments le rôle du méchant.

Par ailleurs, l’injustice absolue subie par Edmond Dantès – et particulièrement bien représentée durant la première heure – pousse le spectateur à rejoindre automatiquement son camp et à voir dans cette histoire de vengeance une joyeuse exécution des pulsions les plus intenses. primaires de l’humanité. Vengeez-vous, coûte que coûte, et vengez-vous en préparant minutieusement votre plan.

Anamaria Vartolomei dans Le Comte de Monte-Cristo.©Pathé/Chapitre 2

Pierre Niney, magistral

Le Comte de Monte-Cristo Ainsi s’ensuit les aventures connues de tous Edmond Dantès : la vie idyllique et heureuse, l’emprisonnement au château d’If pendant près de 15 ans, puis les représailles. Tout au long du film, Pierre Niney incarne les différentes facettes d’Edmond Dantès avec un talent absolu, au point de livrer ce qui est sans doute l’une des plus belles performances de sa carrière. Entre sa bienveillance, son désespoir, sa haine et sa transformation physique selon les moments du film – le maquillage et les coiffures sont bluffants – l’acteur endosse le rôle et le façonne à son style sans jamais tomber dans le piège de l’absurde. ni perdre en crédibilité. La plus grande réussite de Comte de Monte-Cristo c’est sans doute l’implication de Pierre Niney et sa performance.

L’acteur n’est néanmoins pas le seul à se démarquer et permettre au film de rester très haut : Pierfrancesco Favino incarne un abbé Faria mémorable, Anamaria Vartolomei donne à Haydée sa prestance et son charme, et Laurent Lafitte se délecte de ce rôle d’antagoniste perfide.

Pierre Niney dans Le Comte de Monte-Cristo.©Pathé/Chapitre2

Le Comte de Monte-Cristo est une histoire de vengeance, mais aussi un récit d’aventure et de mystère. Lorsque le personnage d’Edmond est incarcéré au Château d’If et rencontre l’abbé Faria, le discours énigmatique du compagnon de cellule d’Edmond concernant un mystérieux trésor offre au film son point de bascule : que faire d’une richesse infinie et d’une haine profonde dans son cœur ?

L’ensemble du long passage dans les cellules du Château d’If est l’un des plus grands moments du film, grâce à la caractérisation des personnages et au développement des thèmes principaux de l’histoire.

Dire sans dire

Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte parviennent de facto à utiliser le langage cinématographique pour donner les principaux points de lecture aux spectateurs. Sans jamais alourdir le récit d’expositions superficielles, ils savent se contenter d’un regard, d’un geste ou d’une émotion sur le visage pour établir les enjeux et les destinées des différents personnages. Le film voyage constamment et fait évoluer protagonistes et antagonistes au gré de leurs envies et de leur rapport aux autres.

Tout aussi réussi, le film ne cherche pas à dévoiler toutes les facettes et l’histoire d’Edmond Dantès lors de sa préparation vengeresse. Tout en gardant une part de mystère, Le Comte de Monte-Cristo cultive à la fois son rapport à l’aventure et à la fresque épique, ainsi que le charisme de son personnage principal, capable d’avoir plusieurs longueurs d’avance sur les autres.

Patrick Mille, Laurent Lafitte et Bastien Bouillon dans Le Comte de Monte-Cristo.©Pathé/Chapitre2

Avec un rythme soutenu permettant de dérouler les presque trois heures de film sans jamais les ressentir, Le Comte de Monte-Cristo évolue visuellement tout au long de sa progression.

Là encore, les scénaristes/réalisateurs adoptent une attitude prudente quant à la direction artistique. Après une introduction joyeuse et colorée, ils donnent à leur œuvre un aspect plus gothique, dans le respect de l’œuvre de Dumas. Lorsque le comte se déclare pour la première fois, l’ambiance s’assombrit et la photographie suit cette évolution. Dans une scène mémorable dans une résidence éclairée aux bougies, le macabre est à son paroxysme, tout comme la violence sous-jacente d’Edmond.

Sans jamais édulcorer ses propos autour de la haine et de la vengeance, Le Comte de Monte-Cristo c’est aussi une histoire d’amour et une romance touchante entre deux amants injustement séparés. La relation entre Pierre Niney et Anaïs Demoustier est particulièrement belle, soutenue par un thème musical récurrent qui offre au film ses moments les plus poétiques.

Intense, riche et incarnée à chaque étape de la production, cette nouvelle adaptation de Comte de Monte-Cristo nous rappelle à quel point le livre d’Alexandre Dumas est intemporel. Sans perdre de vue l’aspect contemporain de la mise en scène et de l’ambiance, le film d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte est une œuvre particulièrement dense et affirmée, qui ne transige jamais avec son ambiguïté. La vengeance est définitivement un plat qui se mange froid.

La bande-annonce de Comte de Monte-Cristo.

Le Comte de Monte-Cristo de Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, 2h58, avec Pierre Niney, Laurent Lafitte, Anaïs Demoustier et Bastien Bouillon, au cinéma le 28 juin 2024.

 
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