les coulisses des quatre années qui ont mené au championnat des Voltigeurs de Drummondville

Les Voltigeurs de Drummondville sont champions de la LHJMQ. Une conquête ne se fait pas du jour au lendemain et l’organisation de Drummondville a vu l’aboutissement d’un plan amorcé lors de la saison 2019-2020, il y a quatre ans.

Le journal vous emmène dans les coulisses des moments cruciaux qui ont permis aux Voltigeurs de soulever le trophée Gilles-Courteau le 14 mai dernier.

Échanger Dawson Mercer ou pas ?

Dawson Mercer lors d’un match des Voltigeurs contre les Remparts de Québec le 25 octobre 2019.

Agence photo QMI, PASCAL HUOT

La pierre angulaire de la construction de cette équipe gagnante a véritablement été posée lors de la période des fêtes de la saison 2019-2020.

À ce moment-là, les Voltigeurs se remettaient d’une défaite crève-cœur en demi-finale de la LHJMQ et venaient de perdre plusieurs joueurs importants, notamment Maxime Comtois, Joe Veleno, Pierre-Olivier Joseph et Nicolas Beaudin. L’équipe comptait toujours sur Dawson Mercer et Xavier Simoneau et, à l’interne, tout le monde ne s’entendait pas. Certains croyaient que les Voltigeurs pouvaient espérer tenter à nouveau sa chance, mais ce n’était pas l’avis du directeur général de l’équipe, Philippe Boucher.

Il a finalement pris la décision d’échanger Mercer aux Saguenéens de Chicoutimi en échange de deux choix de première ronde, deux de deuxième et un autre de quatrième. Plusieurs de ces choix ont permis d’acquérir des pièces clés de la conquête, mais nous y reviendrons.

«Je ne voyais pas comment on aurait pu entourer Mercer et Simoneau pour remporter la coupe. Certains n’étaient pas d’accord, mais la majorité pensait qu’il était préférable d’échanger Mercer. Ce n’est jamais agréable d’échanger de bons joueurs comme ça, mais Dawson était au courant de notre plan et nous l’avons tenu informé tout au long du processus.

Un projet crucial

Maveric Lamoureux a été repêché par les Voltigeurs avec un choix obtenu dans la transaction Dawson Mercer.

Dominic Chan / Agence QMI

Le repêchage 2021 aura littéralement posé les bases du noyau des Voltigeurs de Drummondville.

L’organisation a enfoncé le clou avec ses quatre premiers choix : elle a sélectionné dès le premier tour celui qui allait devenir son capitaine, Luke Woodworth, tout comme le défenseur Maveric Lamoureux avec un choix obtenu dans la transaction Mercer.

Les Voltigeurs rentrent alors à l’hôtel avec le sentiment d’avoir accompli leur devoir, après ce premier tour. Le lendemain, ils détenaient la toute première sélection de deuxième ronde, également acquise dans l’échange Dawson Mercer. Ce choix est chaque année très convoité puisque de nombreuses équipes espèrent revendiquer des joueurs qu’elles avaient classés au premier tour mais qui ont glissé.

Après avoir écouté les offres et discuté avec son personnel, Boucher a finalement décidé de conserver le choix. La raison? Le petit et dynamique attaquant Justin Côté est toujours disponible.

« Après avoir étudié les offres, notre décision était claire : nous ne pouvions pas laisser passer Côté, se souvient Boucher.

Les Voltigeurs concluent ensuite le deuxième tour avec la sélection du gardien Riley Mercer, le frère de Dawson. Ce dernier a été phénoménal pour les Voltigeurs en séries éliminatoires, particulièrement en finale.

«Nous avons beaucoup aimé ces quatre joueurs et je pense qu’ils ont tous dépassé nos attentes», reconnaît le dépisteur en chef des Voltigeurs, Jean-Sébastien Perron. Surtout Riley Mercer. À cause du COVID, nous l’avons amené avec nous à 16 ans et il n’a pas beaucoup joué au hockey lors de ses premières saisons. J’ai souvent entendu les gens dire que c’était le point d’interrogation pour nous en séries éliminatoires et je n’étais vraiment pas d’accord.

«Ma première décision et ma meilleure»


Vincent Éthier

En février 2023, Philippe Boucher annonçait sa démission à titre de directeur général des Voltigeurs de Drummondville, pour des raisons personnelles, notamment de santé. L’équipe termine donc la saison puis annonce durant l’été l’embauche de Yanick Lemay, un ancien recruteur des Jets de Winnipeg, comme successeur de Boucher.

Dès son débarquement, lui et l’entraîneur-chef de l’équipe, Éric Bélanger, décident de mettre fin à leur association. Un mois plus tard, l’entraîneur-chef des Mooseheads d’Halifax surprenait tout le monde en annonçant son départ de l’équipe.

Il devient automatiquement le candidat numéro un aux yeux de Lemay.

« J’avais souvent eu l’occasion de parler avec Sylvain dans le cadre de mon travail de scout et nous avions toujours eu une connexion. Quand nous avons parlé, j’ai trouvé que nous partagions les mêmes valeurs et que nous voyions le jeu de la même manière. Je n’ai pas attendu trop longtemps avant de l’appeler et dès que je lui ai parlé, cela m’a confirmé que c’était ce que je cherchais. C’était important d’avoir un entraîneur de la nouvelle génération», nous a dit Lemay.

Ce dernier a finalement fait un excellent travail derrière le banc des Voltigeurs, étant l’un des finalistes pour le Trophée Ron-Lapointe décerné à l’entraîneur de l’année dans la LHJMQ.

«C’était à peu près ma première décision et ma meilleure», ajoute le directeur général.

L’arrivée d’une star locale


LHJMQ : les coulisses des quatre années qui ont mené au championnat des Voltigeurs de Drummondville

Éthan Gauthier

Photo fournie par la LHJMQ

Sherbrooke. Une transaction qui fait débat depuis deux ans !

« Le jour où le Phoenix a repêché Gauthier [au premier rang au total en 2021]J’ai commencé à parler avec Stéphane Julien de la possibilité de l’avoir à Drummondville à 18 ans», raconte Philippe Boucher en riant.

Les pourparlers avaient donc commencé dès l’arrivée de Lemay au pouvoir.

«Quand je suis arrivé, la maison était en ordre», explique Lemay. Je savais donc déjà pas mal quel serait le prix, mais rien n’a été fait et personne ne m’a rien imposé en interne. Ce fut un mois de discussions assez intenses, jusqu’au projet. C’était un joueur que j’appréciais et nous avons décidé de réaliser la transaction.

Gauthier devient donc automatiquement la tête d’affiche locale de l’organisation, avec tout ce que cela implique.

«Je suis tellement fier d’Ethan. Les gens ne réalisent pas à quel point une année de repêchage est exigeante et, après cela, il est échangé à l’équipe de sa ville natale pour une facture assez lourde. Il y a une pression qui vient avec ça. […] Au début, il a eu de bonnes séquences et de moins bonnes. Pendant les vacances, il allait au chalet, loin du hockey, et quand il revenait, on avait l’impression qu’il était ailleurs. On a vu le vrai Ethan», mentionne Lemay.

La touche finale aux vacances


LHJMQ : les coulisses des quatre années qui ont mené au championnat des Voltigeurs de Drummondville

Vsevolod Komarov (83e) a été un véritable mur sur la ligne bleue des Voltigeurs.

Photo fournie par la LHJMQ

Lemay a ensuite mis le paquet pendant le temps des Fêtes, étant le directeur général réalisant le plus d’acquisitions majeures. Il fait d’abord l’acquisition de celui qui deviendra éventuellement le joueur par excellence des séries éliminatoires, le défenseur Vsevolod Komarov et Mikaël Huchette des Remparts de Québec, puis parvient à mettre la main sur Alexis Gendron lorsqu’il devient évident que le club-école des Flyers, les Phantoms de Lehigh Valley , le ramènerait dans les rangs juniors. Lemay a ensuite conclu en réalisant une autre transaction avec les Remparts, cette fois pour mettre la main sur l’obscur héros des conquêtes des Diables Rouges en 2023, Kassim Gaudet.

Au total, ces quatre éléments auront coûté deux choix de première ronde, quatre deuxième, trois troisième et un quatrième en plus du jeune Loïc Goyette, Mavrick Rousseau-Hamel et de l’Européen Nino Tomov.

Un prix qui, au final, vous aura permis de mettre la main sur le grand trophée. Pour Lemay d’ailleurs, ce travail n’aurait pu être accompli sans le travail de ses recruteurs.

« Les gens ne parlent pas beaucoup des recruteurs et je sais de quoi je parle puisque je suis dans cette situation. Jean-Sébastien Perron et son équipe ont fait beaucoup de travail pour trouver des joueurs, pas nécessairement dès les premiers tours, mais qui seraient repêchés beaucoup plus haut aujourd’hui. L’année prochaine, on a plusieurs jeunes qui vont revenir et ça m’a permis de laisser plus de choix cette année parce qu’on a de la profondeur. Nous ne repartirons pas avec une page blanche. »

 
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