J’ai quitté le hockey pour aller au chevet de mon père

J’ai quitté le hockey pour aller au chevet de mon père
J’ai quitté le hockey pour aller au chevet de mon père

Simon Gagné et l’ancien capitaine canadien Henri Richard ont quelque chose en commun. Ils sont tous deux nés un 29 février, ce qui n’arrive que tous les quatre ans. Les parents de Gagné, Pierre et Nicole, lui ont permis, ainsi qu’à son frère Jean-François, de vivre une merveilleuse jeunesse, interrompue par la séparation de leurs parents.

Lorsque ses parents ont remarqué à quel point lui et son frère étaient tristes, ils ont déménagé ensemble pendant quelques années, mais lorsque Simon a atteint l’âge de 14 ans, ils se sont à nouveau séparés. Heureusement, leur mère était là pour le guider, lui et son frère. Les parents entretenaient de bonnes relations qui leur permettaient de partager des moments inoubliables comme des voyages à Myrtle Beach et Wildwood. Pourtant, un jour, Simon met fin à sa carrière dans la Ligue nationale pour revenir au Québec afin d’être au chevet de son père atteint d’un cancer du foie en phase terminale.

Vous avez mis fin à votre carrière de hockey pour aller au chevet de votre père.

Je vais commencer par vous expliquer la relation que j’avais avec mon père, Pierre, et qui m’a amené à prendre cette décision.

Quelle influence votre père avait-il ?

Pour moi, il représentait en fait trois personnes en une. C’est-à-dire : mon père, qui est devenu mon ami dans ma jeunesse et plus tard mon grand petit ami.

Tout un trio pour une personne.

Ces périodes de ma vie n’ont pas toujours été faciles à vivre avec lui. Tout d’abord, lorsque mes parents se sont séparés, comme beaucoup de jeunes enfants, j’ai eu du mal à l’accepter. J’ajouterais même que ça m’a fait mal. Par contre, j’aurais voulu devenir policier de la SQ comme lui si je n’avais pas fait carrière dans le hockey.

Il devient votre ami.

J’ai commencé à patiner vers l’âge de 3 ans. Ensuite, il était toujours autour de moi soit comme coach, soit pour me conseiller. Dans votre jeunesse, vous ne voulez pas toujours avoir votre père près de vous, il n’était donc plus un père, mais un ami pour mes amis et moi.

Un jour, il est devenu ton petit-ami pour toujours.

Dans la vingtaine, il est devenu mon petit ami de toujours, celui avec qui je pouvais discuter ou simplement jouer une partie de golf.

Quelle influence votre mère a-t-elle eu ?

La meilleure façon de la décrire est de dire qu’elle était une mère merveilleuse. Mon frère et moi avons eu la chance de pouvoir compter sur elle. Maman, c’est elle qui faisait tout le travail non gratifiant, mais tellement important qui m’a permis de vivre une belle jeunesse entourée de son amour.

Un jour, vous avez décidé d’apprendre l’anglais.

J’ai joué pour les Harfangs de Beauport dans la LHJMQ. Le programme n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. J’ai alors approché M. Raymond Bolduc, le directeur général, qui m’a trouvé un professeur d’anglais.

Équipe Canada junior.

J’ai réalisé un rêve. Chaque année, je regardais le Championnat du monde junior pendant la période des fêtes. Claude Julien, qui était entraîneur adjoint, m’a beaucoup aidé lors du choix des joueurs. Parmi mes coéquipiers, il n’y avait qu’un seul autre Québécois, Roberto Luongo.

Mon cours d’immersion en anglais.

Pendant un mois, j’ai eu Adam Mair comme colocataire avec Junior Team Canada. Il parlait à peine français. Je peux vous dire que mes cours au Québec et cette immersion avec Adam m’ont vraiment aidé à apprendre l’anglais. Après, j’ai compris que je pouvais jouer dans la LNH.

Commençons par le repêchage de la LNH.

J’ai joué pour les Remparts et j’étais considéré comme le 15e meilleur espoir junior. Quelle déception j’ai vécue ! Plusieurs équipes m’ont dit qu’elles me sélectionneraient si j’étais encore disponible après le 15ème choix.

Cependant, ils m’ont menti parce que les Flyers de Philadelphie m’ont sélectionné 22e au classement général. Et c’était la seule équipe que je n’avais pas rencontrée. Après avoir été sélectionné, j’ai entendu de bonnes nouvelles. Mon père jouait avec le club-école des Flyers, les As de Québec, avec Simon Nolet.

Vous avez réalisé vos rêves d’enfant.

J’ai réalisé mes rêves d’enfant en jouant pour l’Équipe Canada Junior, le Championnat du monde, les Jeux olympiques, le Match des étoiles, la Coupe du monde et j’ai remporté la Coupe Stanley avec les Kings. Dernier rêve et non des moindres, Jacques Tanguay et Patrick Roy m’ont donné la chance de remporter la Coupe Memorial à titre d’entraîneur adjoint avec les Remparts.

Vous avez trois merveilleux enfants.

Matthew, Lily Rose et Juliette sont merveilleux et ils sont ma Source d’inspiration. Cependant, la pierre angulaire de la famille est la mère de nos enfants, Karine, que j’ai épousée il y a 20 ans.

En décembre 2014, votre vie a basculé.

J’ai commencé la saison avec les Bruins de Boston et après avoir disputé 23 matchs, j’ai reçu des nouvelles qui ont changé ma vie. Mon père avait un cancer.

Vous êtes revenu au Québec.

Oui, être au chevet de mon père qui souffrait d’un cancer du foie en phase terminale. À ce moment-là de ma vie, après avoir joué 14 ans dans la LNH, j’ai décidé qu’il était plus important pour moi d’être au chevet de mon père que de poursuivre ma carrière.

 
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