Mercredi, l’Angleterre a confié les clés de son équipe nationale à l’Allemand Thomas Tuchel, troisième sélectionneur étranger de l’histoire des “Trois Lions”, chargé de transformer une génération talentueuse mais jamais titrée en machine à gagner.
Tuchel se dit prêt à relever le défi de mettre fin à la décennie d’attente des Trois Lions pour remporter un trophée majeur pour la première fois depuis la Coupe du monde 1996 à domicile.
Il débutera son contrat de 18 mois le 1er janvier 2025, avec comme adjoint l’Anglais Anthony Barry et, en ligne de mire, la qualification pour la Coupe du monde 2026 organisée au Canada, au Mexique et aux Etats-Unis.
« Maintenant, je dois être à la hauteur. Je sais qu’il manque certains trophées à la fédération et, évidemment, je veux contribuer à ce que cela se produise », a déclaré Tuchel lors de sa conférence de presse de présentation à Wembley.
“Fondamentalement, nous voulions employer une équipe d’entraîneurs qui nous donnerait les meilleures chances possibles de remporter un tournoi majeur, et nous sommes convaincus qu’ils y parviendront”, a commenté le directeur général de la Football Association (FA), Mark Bullingham.
Lors du processus de recrutement, « Thomas a été vraiment impressionnant et s’est démarqué par sa vaste expertise et son dynamisme », ajoute le gestionnaire qui a interviewé dix candidats.
L’homme de 51 ans succède à Gareth Southgate, parti en juillet après un règne de huit ans (2016-2024) ponctué de deux défaites consécutives en finale du Championnat d’Europe.
En attendant, l’intérim a été confié à Lee Carsley, entraîneur des Espoirs, qui retrouvera son poste après les deux matches de Ligue des Nations en novembre.
Avec Tuchel, le pays d’origine du football s’offre un entraîneur performant, d’envergure internationale, expert dans l’exercice médiatique et reconnu pour sa capacité à aider ses joueurs, notamment les plus jeunes, à progresser en peu de temps.
Cela ressemble aussi à un pari : l’ancien entraîneur de Mayence et de Dortmund, novice dans le rôle d’entraîneur, n’est jamais resté longtemps dans les clubs snobs qu’il a fréquentés, qu’il s’agisse du PSG, de Chelsea ou du Bayern Munich.
Cela ne l’a pas empêché de collectionner les trophées, notamment en Angleterre, avec la prestigieuse Ligue des Champions balayée en 2021 sous le nez du Manchester City de Pep Guardiola.
Avec les « Blues » de Chelsea, qu’il a entraînés entre janvier 2021 et septembre 2022, Tuchel a écrit une success story qui fut de courte durée mais qui a laissé des traces outre-Manche.
Il s’était offert un rebond assez inattendu à Londres quelques semaines après avoir été limogé par le PSG, qui avait pourtant atteint la finale de C1 pour la première fois de son histoire.
Sous Southgate, l’équipe en chemise blanche s’est stabilisée au sommet du football européen, mais a trébuché à deux reprises au bas de l’échelle, en finale contre l’Italie en 2021 à Wembley, puis trois ans plus tard à Berlin face à une Espagne supérieure au classement général.
Le flegmatique Anglais a été vivement critiqué à domicile pour un jeu jugé trop conservateur par son équipe, discret malgré l’abondance de biens, sur le terrain et sur le banc : Jude Bellingham, Declan Rice, Kobbie Mainoo, Bukayo Saka, Phil Foden, Cole Palmer. , Capitaine Harry Kane…
Un entraîneur d’outre-Manche sera peut-être moins sensible à une pression constante et parfois excessive, même si ce choix a suscité des critiques.
Tuchel n’est que le troisième étranger à occuper ce poste après le Suédois Sven-Goran Eriksson (2001-2006) et l’Italien Fabio Capello (2007-2012).
L’entraîneur a plaisanté en disant qu’il était “désolé” d’avoir un passeport allemand, mais qu’il espère “convaincre” les sceptiques avec ses résultats futurs.
La recette a pourtant fonctionné avec la Néerlandaise Sarina Wiegman, sélectionneuse de l’équipe féminine, championne d’Europe en 2022 et vice-championne du monde en 2023.
L’influent tabloïd The Sun, considéré idéologiquement proche des conservateurs, a choisi l’humour féroce pour accueillir Tuchel : mercredi, à la Une, est apparue « Fussball kommt nach hause », la traduction allemande du célèbre « Football’s Coming Home » ( « Football’s Coming Home » »). is coming home ») chanté au stade par les supporters anglais.