Des compagnies aériennes, d’autres foncières, une école de pilotage, sa société EDPnet (rachetée depuis par Proximus)… et puis plus rien. Ancien propriétaire d’une vingtaine d’entreprises en Belgique et à l’étranger, Philip Deutz, 57 ans, originaire de Saint-Nicolas, en Flandre orientale, était un entrepreneur à la tête d’un empire valant 50 millions d’euros. Aujourd’hui, il se retrouve au CPAS et est revenu vivre chez ses parents avec ses enfants de 10 et 13 ans. « Si je fais le calcul, j’ai perdu 50 millions d’euros en seulement six mois. Aucun effort n’a été fait pour sauver mes entreprises », a-t-il déclaré à nos confrères de HLN.
En question? « Un administrateur se payait 20 000 euros par mois avec mon argent », jure-t-il. Le parquet de Gand a ouvert une enquête, selon les informations de HLN. « Ils m’ont enlevé l’œuvre de ma vie. Je ne peux pas le dire autrement. J’y ai tout investi et je ne me suis presque jamais payé. Ma pension était dans mes entreprises. Et soudain, tout a disparu. En seulement six mois, tout a été démoli et il ne restait plus rien », ajoute Philip.
A l’été 2022, la banque KBC annule ses prêts : le tribunal des sociétés est saisi, un curateur doit être désigné. Une décision prise, selon lui, en raison d’une enquête ouverte contre un membre du conseil d’administration d’EDPnet pour traite d’êtres humains et prostitution.
Le nouvel administrateur s’est déclaré en faillite. Conséquence : cinq de ses entreprises ont coulé, « moins d’une semaine plus tard ». Et ce n’est pas tout, raconte Philip à HLN : « Ils ont ensuite regardé ce que mes entreprises se devaient entre elles. EDPnet, par exemple, avait un prêt sur 10 ans à rembourser à ma société immobilière. Ce dernier pourrait facilement le rembourser, mais qu’a fait l’administrateur ? Il a décidé d’arrêter de payer le loyer et le prêt à long terme a été soudainement rappelé. C’est ainsi qu’une entreprise fait rapidement faillite. »
Il accuse le président du Tribunal des sociétés de Termonde, Guido De Croock, d’être à l’origine de sa chute professionnelle, mais aussi personnelle. Aujourd’hui, il se retrouve au CPAS : « À un moment donné, j’ai dû contacter le CPAS par pauvreté. Ma plus jeune fille est diabétique et doit prendre certains médicaments. J’ai demandé aux administrateurs si je pouvais lui acheter des médicaments, ce qui représentait une somme ridicule. Cela m’a été refusé. »
Philippe a porté plainte, une enquête est en cours.