Dans une ambiance de tous les diables, le Castres Olympique fait tomber l’ogre toulousain et confirme son excellent début de saison. Grâce à sa mêlée, mais pas que…
Will Collier, plus de deux cents matchs avec les Harlequins et international anglais, pensait avoir presque tout vu au cours de sa carrière déjà longue de plus de dix ans. Il a cependant été frappé par la ferveur du soutien des supporters castrais et l’importance que pourrait prendre ce derby contre le Stade toulousain, dans le coeur des Bleu et Blanc. « C’était fou ! Incroyable! Arriver au stade avec tous les spectateurs présents procure une grande émotion. Je n’avais jamais vécu ça et très honnêtement, pour une petite ville comme Castres, c’est incroyable d’avoir une telle ferveur. J’ai l’impression que toute la ville était là. Il y avait aussi ma femme et mes parents. J’ai l’impression que si nous avions perdu, j’aurais eu une semaine difficile à l’école. Heureusement, la victoire est là et je suis très heureux.
Il fallait voir la fureur à la sortie du bus des joueurs, cette foule dense et massive que traversaient les gladiateurs du jour, pour mieux capter l’énergie. Il a fallu aussi voir cette même foule, forte de plus de 12 000 personnes, pousser comme un seul homme au plus fort de la tempête, au plus fort de la fureur toulousaine.
Xavier Sadourny, l’actuel entraîneur de l’attaque castraise, n’a pas reconnu le derby Castres-Toulouse qui n’a plus rien à voir avec celui qu’il a connu lorsqu’il était sur le pré, ouvreur du CO. Les plus anciens se souviendront qu’il fut l’auteur du drop-goal de la victoire castraise lors de l’édition 2003-2004 de cet immuable choc du championnat. « Samedi, c’était mon premier derby en tant qu’entraîneur et franchement, les temps ont changé. En termes de ferveur, cela n’a rien à voir avec l’époque où j’étais joueur. C’est vraiment différent, on sent que cela prend des proportions folles pour les supporters et les joueurs. C’est incroyable à vivre !
Peur jusqu’au bout
Et les joueurs sur le terrain avaient besoin de cette ferveur et du soutien inconditionnel de leur public. Car oui, même si les Castrais ont écrasé le peloton toulousain en mêlée fermée (six pénalités obtenues), rien n’a été simple pour les hommes de Jeremy Davidson et Xavier Sadourny, qui ont été rapidement menés et qui accusaient encore neuf points de retard. mi-temps. Toulouse restera toujours Toulouse et chaque ballon peut se transformer en banderille fatale. Xavier Sadourny n’en dit pas moins : « Nous avons eu peur jusqu’au dernier moment et l’attaquant de Paul Costes. Honnêtement, quand on connaît la force offensive de cette équipe toulousaine et qu’on la voit revenir à « -5 » avec une dernière possession à gérer, c’est difficile d’être serein, mais l’abnégation de l’équipe a fait la différence. Notre conquête était véritablement souveraine et notre défense était soutenue par notre esprit conquérant.
La semaine prochaine, les Tarnais se déplaceront à Pau sans trop de pression. Leur début de saison est parfaitement conforme à leurs attentes et ils sont bien engagés dans leur saison. S’ils continuent à ce rythme, celui qui sait où ils s’arrêteront est très malin…