comment la fièvre des campus s’est propagée à travers l’Amérique

comment la fièvre des campus s’est propagée à travers l’Amérique
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Le mouvement, qui a débuté à l’Université de Columbia, s’est répandu comme une traînée de poudre. En moins de deux semaines, des camps pro-palestiniens se sont installés sur plus de 80 campus américains. Prises entre la volonté de protéger la liberté de manifester, d’assurer la sécurité des étudiants juifs et de punir les dérives antisémites, certaines universités commencent à durcir leur réponse, avec près de 1 000 manifestants déjà arrêtés. Retour sur une mobilisation qui évoque à la fois les manifestations contre la guerre du Vietnam des années 1960 et 1970 et la guérilla anticapitaliste d’Occupy Wall Street en 2011. Et qui est catalysée par une baisse du soutien à Israël parmi les plus jeunes et les au sein de la gauche américaine depuis plus de 10 ans.

Combien de campus sont concernés ?

Le principal « camp de solidarité de » a installé ses quartiers sur les pelouses de Columbia dans la nuit du 16 au 17 avril. Un coup d’Etat qui précède le témoignage du président de l’université, « Minouche » Shafik, devant le Congrès américain. Cette dernière assure aux élus qu’elle fait tout pour lutter contre l’antisémitisme, après un premier embrasement à l’automne sur les campus américains qui a suivi la riposte israélienne à l’attentat du du 7 octobre. Et avait coûté cher aux directeurs de Harvard et de Penn State. leurs emplois.

LIRE AUSSI Plongez dans le camp pro-palestinien à l’université de Columbia aux Etats-UnisAu lendemain de l’audition de Minouche Shafik, la police new-yorkaise a dispersé le camp, à la demande de l’université. Mais les tentes furent immédiatement dressées. Et malgré l’expiration d’un ultimatum et les premières suspensions administratives d’étudiants, lundi soir, le NPYD continuait d’observer la situation à distance.

En deux semaines, des tentes ou « zones libérées » ont poussé sur plus de 80 campus couvrant les deux tiers des États américains. Particulièrement forte dans le nord-est du pays (Columbia, Yale, NYU et Northeastern University), la mobilisation s’est étendue au Texas, à l’Arizona et à la Californie. Les manifestants réclament un à Gaza et que leurs établissements coupent tous les investissements liés aux intérêts israéliens.

Combien de personnes ont été arrêtées ?

Une vingtaine d’universités ont fait intervenir la police et plus de 900 personnes ont déjà été arrêtées. Notamment une centaine à Columbia, et presque autant à Northeastern (Boston) et USC (Los Angeles). À l’Université du Texas à Austin, le gouverneur a envoyé à deux reprises des soldats de l’État en tenue anti-émeute.

Comment expliquer cette propagation éclair ?

Cet élan de mobilisation étudiante n’est pas sans rappeler l’opposition à la guerre du Vietnam dans les années 1960 et 1970. « Mais les manifestations pro-palestiniennes utilisent une approche différente, avec non seulement des marches, mais aussi des camps », explique Omar Wasow, professeur de sciences politiques à l’université de Berkeley, en Californie. « Comme lors d’Occupy Wall Street en 2011, ce type de manifestations La manifestation s’est déroulée au fil du temps et a créé des tensions permanentes avec les autorités. Cela facilite la médiatisation et contribue à susciter une attention nationale », poursuit ce chercheur spécialisé dans les mouvements de mobilisation, notamment la lutte pour les droits civiques.

Pour Wasow, « le raid (de la police) en Colombie il y a deux semaines a servi de cri de ralliement aux campus de tout le pays, qui se sont mobilisés en solidarité et ont copié les mêmes tactiques ». Cette propagation est parfois décrite comme une « standing ovation », avec quelques personnes importantes au premier rang envoyant un signal puissant aux autres qu’il est temps de se lever. » Parti des États-Unis, le mouvement s’est étendu à la (Sciences-Po, Sorbonne) mais aussi au Royaume- et à l’Australie.

Ce soutien de la jeunesse américaine à la Palestine est-il récent ?

L’opinion publique américaine continue de soutenir majoritairement les Israéliens (51%, selon les chiffres Gallup de début mars) plutôt que les Palestiniens (27%). Mais il existe désormais une fracture béante, politique et surtout générationnelle. Les démocrates penchent de 8 points en faveur de la Palestine, et le soutien à Israël a chuté parmi les 18-34 ans, passant de 64 % favorables en 2023 à seulement 38 % aujourd’hui.

Si le conflit actuel semble avoir précipité la tendance, il n’est pas nouveau. La popularité d’Israël est en déclin constant depuis une dizaine d’années auprès des démocrates et des jeunes. Le phénomène est multifactoriel. Omar Wasow énumère notamment l’activisme du groupe de gauche « antisioniste » Jewish Voice for Peace, ainsi qu’un « profond désaccord » avec la politique nationaliste du gouvernement Netanyahu, notamment en matière de colonisation. Aujourd’hui, le Parti démocrate est déchiré par le conflit à Gaza, entre les centristes pro-israéliens et la frange progressiste emmenée par la jeune Alexandria Ocasio-Cortez et les deux premières représentantes musulmanes à la Chambre, Ilhan Omar et Rashida Tlaib, fille de Immigrés palestiniens. Joe Biden, en net recul auprès de la jeunesse et des minorités, notamment les Américains musulmans, qui lui reprochent son soutien à Israël, pourrait en payer le prix en novembre face à Donald Trump.
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Comme pour l’explosion du mouvement Black Lives Matter, il est impossible de minimiser l’impact sur la jeunesse américaine des smartphones et des réseaux sociaux, de Facebook il y a 10 ans à TikTok aujourd’hui. « Ces images puissantes atteignent un public mondial et façonnent l’opinion des jeunes, depuis les violences policières jusqu’à la guerre entre Israël et le Hamas », ajoute Wasow. Qui y voit un écho moderne à l’impact des photographies montrant « l’injustice de la ségrégation » dans les années 1960 ?

Le parallèle ne s’arrête pas là. Citer le livre contre Empire, le chercheur rappelle qu’il y a plus d’un demi-siècle, le mouvement révolutionnaire afro-américain des Black Panthers « n’était pas seulement anti-guerre mais remettait également en question les grands projets impériaux des États-Unis et d’autres nations occidentales. De même, de nombreux militants pro-palestiniens sont aujourd’hui en colère contre le soutien américain à la guerre entre Israël et le Hamas et critiquent les structures de pouvoir mondiales, y compris celles perçues comme soutenant ou perpétuant les inégalités et les injustices dans le conflit. Israélo-palestinien. »

 
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