la brasserie placée en PRJ, explications

la brasserie placée en PRJ, explications
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En janvier dernier, le tribunal de commerce de Liège, division Namur, a accepté de placer la brasserie Le Félicien sous la protection d’une procédure de réorganisation judiciaire (PRJ). Une manière d’accorder un répit à l’entreprise en la protégeant de ses créanciers et en lui permettant de monter un plan de liquidation tout en maintenant son activité. Cette semaine, le tribunal a accepté de prolonger ce séjour de quatre mois.

Selon les comptes Félicien, publiés auprès de la Banque nationale de Belgique, la brasserie de 400 places située au cœur de l’Ecolys Business Village à Suarlée avait, fin 2023, quelque 1,7 million d’euros de dettes. L’exercice de la même année fait état de pertes de plus de 600 000 €. Une situation inquiétante, certes, mais pas irrémédiable. Après tout, un PRJ n’a-t-il pas pour vocation d’offrir une seconde chance aux entreprises en difficulté ?

Faux départ

Les difficultés de Félicien se retrouvent dès les premières heures de ce restaurant qui fait la part belle au slow food et à l’utilisation de produits locaux. Bien qu’il ait ouvert début 2020, l’établissement, dont les équipements ont coûté la bagatelle de plus d’un million d’euros, a fermé quelques mois plus tard en raison de la crise du Covid. Malheureusement, avec seulement trois mois d’existence, elle ne rentrait pas dans les conditions des aides accordées au secteur Horeca. Toutefois, une série de frais fixes ont été maintenus. La réouverture au cœur de la pandémie a nécessité de nouveaux investissements (plexiglas…), là encore impossibles à amortir en raison d’une nouvelle période de fermeture imposée au secteur. Par la suite, les déséquilibres mondiaux ont entraîné une crise énergétique sans précédent, et dans leur sillage la hausse des prix des biens, sans compter une indexation colossale de plus de 10%… Bref, pour reprendre la formule d’un bon vivant : “La merde vole toujours en escadrons.”

Pour Alain Lorent, directeur général de Félicien, et sa quarantaine de salariés, la facture est salée.

Un bon dernier trimestre

Grâce au gel de ses créances dans le cadre du PRJ, Félicien a pu boucler le premier trimestre 2024 avec un bilan financier encourageant, affirme Alain Lorent. La fréquentation est là. « Chaque mois, nous servions 8 000 couverts », souligne-t-il tout en souhaitant saluer le travail des équipes. Si l’homme a accepté d’inclure le terme PRJ dans son vocabulaire, c’est par souci de protéger l’emploi, assure-t-il.

Outre une bonne fréquentation, une série de mesures ont été prises pour redresser la situation du paquebot. « Nous avons changé notre façon de travailler », se félicite Alain Lorent. Optimisation de la communication, des marges, du personnel… « Nous n’avons licencié personne. Certains ont choisi de réorienter leur carrière, mais nos équipes ont enfin eu l’opportunité de monter en compétences. Et d’ajouter : « Il faut se rendre compte qu’avec les déboires que nous avons vécus, nos équipes n’ont jamais eu l’occasion de mettre la main sur l’outil. » En retrouvant cette efficacité, la masse salariale pourrait être réduite sans préjudice.

Et demain ?

Dans quatre mois, Félicien présentera un plan de redressement à ses créanciers qui seront tenus de le valider ou non. Parmi les créanciers, Paul de Sauvage, directeur général du groupe Actibel, à la tête de l’Ecolys Business Village. Pour ce dernier, l’activité de Félicien est un complément au complexe qu’il gère, regroupant un hôtel, une salle de vente et un espace de réunion. Paul de Sauvage a déjà fait plusieurs efforts pour son locataire. Celui-ci vise à soutenir le projet d’activités d’Alain Lorent et continuera de l’être.

« Je suis dans la philosophie d’une Wallonie qui gagne avec des entrepreneurs courageux. En Belgique, les difficultés sont parfois mal perçues, mais cela fait aussi partie du métier d’être parfois confronté à des difficultés. Si nous étions aux États-Unis, ils seraient applaudis, mais en Europe, c’est mal vu… Pour tout entrepreneur, la chance peut passer, mais ici, ils ont accumulé la malchance.

 
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