« Il en est plus que capable… » ​​La vie brisée des adolescents suspectés, entre foyers, bagarres et vols

« Il en est plus que capable… » ​​La vie brisée des adolescents suspectés, entre foyers, bagarres et vols
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l’essentiel
Philippe Coopman, un jeune homme de 22 ans, a été battu à mort à Grande-Synthe dans le Nord le 16 avril. Trois mineurs âgés de 14 et 15 ans sont mis en examen pour meurtre. Retour sur le parcours de vie brisé de ces meurtriers présumés.

“C’est un film d’horreur”. Au sortir des obsèques de Philippe Coopman mercredi à Grande-Synthe dans le Nord, une amie Nora, 60 ans, était sous le choc. «Quand je regarde tes photos, je t’entends rire et mes larmes coulent», confiait Mélanie, une cousine. « Pourquoi tant de violence dans ce monde ? Et surtout pourquoi toi ? a demandé Kevin, un cousin.

Philippe Coopman, qui fut un dirigeant des centres de loisirs de la ville, souhaitait devenir kinésithérapeute. Le 16 avril, il est tombé dans une embuscade. Battu. Frappé à la tête à plusieurs reprises. Laissé pour mort.

Les obsèques de Philippe ont rassemblé 400 personnes mercredi 24 avril.
Photo MaxPPP

Trois adolescents âgés de 14 et 15 ans ont été arrêtés et inculpés de meurtre. Ils ont été placés en détention provisoire. Ces deux cousins ​​et un ami affirment avoir arrangé un rendez-vous nocturne pour leur victime en se faisant passer pour une mineure via un site de rencontre. Le vol pourrait également être leur mobile, selon le parquet de Dunkerque.

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Père à 15 ans

Le Figaro retrace le parcours de vie des trois adolescents. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont eu une vie battue. Ce voyage n’excuse en rien les actes qui leur sont reprochés mais permet d’en apprendre davantage sur leur vie.

Le premier, que nous appellerons Amine*, a 14 ans et vit avec sa mère de 34 ans d’origine portugaise. A l’école où il est en 3e, elle confie qu’il a fait « quelques choses » comme « tirer les alarmes incendie » mais « jamais aucune violence ». Le jeune garçon fume deux à trois joints par jour et c’est sa mère qui les lui achète. «Au moins comme ça, il fume chez lui et pas ailleurs», explique-t-elle. Il y a huit mois, l’adolescent est devenu père d’une jeune fille de 15 ans. Elles vivent dans un centre d’assistance sociale maternelle à Dunkerque.

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Élevé dans une maison

Le deuxième jeune, que nous appellerons John*, a 15 ans. C’est le cousin d’Amine. La mère d’Amine, qui est donc la tante de John, l’a accueilli car le père de l’adolescent est en prison « depuis près de 15 ans » et sa mère « ne prend pas soin de lui ». Il vivait donc dans une maison. «Personne n’aime ce gamin», dit la tante. Elle raconte : “Quand j’ai récupéré mon neveu, j’ai reçu une multitude de convocations au commissariat pour des affaires passées, à chaque fois pour des bagarres.”

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« Un coup de poing pour les éducateurs »

C’est précisément dans une maison que John rencontra Ruben* qui devint son ami. Les deux adolescents partagent une passion pour le football, réalisent des vidéos TikTok sur les armes ou la drogue et traitent souvent les femmes de putes et de salopes. La mère voulait faire sortir Ruben de la maison : « Il n’a fait que des bêtises. Il s’est enfui. Il se battait souvent. Il lui arrivait de frapper ou de gifler les éducateurs. Il s’est fait virer à chaque fois”, confie-t-elle à Figaro. Un ancien éducateur confie qu’à l’âge de 13 ans, John « faisait peur » aux adultes qui l’encadraient. “J’avais l’impression que ça pouvait disparaître à tout moment.” L’assassinat de Philippe Coopman ? « Nous restons surpris par son action. Mais pour nous c’est une suite logique. Il en est largement capable», poursuit l’ancien éducateur. L’adolescent aurait dû être placé dans un centre éducatif fermé. Ce n’était pas le cas.

Le soir du meurtre de Philippe Coopman, John est allé « acheter des cigarettes au bout de la rue ». Il est rentré à la maison à 2h50 du matin.

* Les prénoms des suspects ont été modifiés, les suspects étaient mineurs.
 
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