8 secondes en apesanteur au-dessus de la neige, vous retenez votre souffle. Seul le bruit du drone qui filme la scène rompt avec le calme ambiant des montagnes. Ces images impressionnantes du saut de Ryoyu Kobayashi ont fait le tour du monde. Mercredi 24 avril, les Japonais ont volé 291 mètres à Akureyri (Islande), battant ainsi le record officiel du saut à ski de 37,5 mètres.
Cet exploit complète un palmarès déjà riche. À 27 ans, Kobayashi compte 32 victoires individuelles et deux titres de Coupe du monde, ainsi que des médailles d’or et d’argent individuelles aux Jeux olympiques de 2022.
Malheureusement pour l’athlète, le record ne sera pas homologué. Refus catégorique de la Fédération Internationale de Ski. En cause, le système de mesure de distance, le tremplin et le matériel de l’athlète qui n’ont pas été vérifiés par cette même fédération. Le record officiel reste détenu par l’Autrichien Stefan Kraft, avec 253,3 mètres en 2017 à Virkersund (Norvège). “Ce saut est un de mes rêves depuis longtemps car j’ai toujours voulu sauter plus loin que quiconque et je veux continuer à repousser les limites”, a déclaré l’athlète dans un communiqué de son sponsor Red Bull. Depuis des semaines, la marque de boisson énergisante travaille derrière l’opération. Car derrière cet exploit, il y a des mois d’entraînement et de préparation.
Deux années de recherches ont été nécessaires pour retrouver le site naturel de Hlidarfjall, au nord de l’Islande. Et encore deux mois pour construire le tremplin d’où décolle Ryoyu Kobayashi. Avec une altitude de 1 115 mètres et un dénivelé de 360 mètres, il devrait permettre au champion de prendre tout l’élan nécessaire à son saut. L’athlète a ainsi pu atteindre une vitesse de pointe de 107 km/h au décollage et a été suspendu dans les airs pendant huit secondes. Initialement, Kobayashi visait la barre des 300 mètres de vol.
