les confidences du Nantais Nicolas Cozza avant les retrouvailles avec le MHSC

les confidences du Nantais Nicolas Cozza avant les retrouvailles avec le MHSC
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Le défenseur Nicolas Cozza retrouve la Mosson avec Nantes, vendredi 26 avril (21 heures). Une première depuis son départ du MHSC, dans lequel il revient un an après avoir choisi l’Allemagne et Wolfsburg.

L’attaché de presse du FC Nantes s’est montré catégorique. Nicolas Cozza n’a pas hésité une seule seconde en acceptant la demande d’interview de Midi Libre. Avant de retrouver la Mosson et le MHSC, cette fois dans la peau de l’adversaire, le défenseur avait beaucoup à dire. A expliquer également, quinze mois après un départ qui aurait pu susciter des interrogations de la part d’un joueur viscéralement attaché à La Paillade. Viganais, formé à Montpellier avant d’y remporter la Coupe Gambardella 2017 tout en y devenant professionnel la même année, Cozza a finalement choisi Wolfsburg et l’Allemagne. L’expérience s’est avérée difficile. A 25 ans, il vit “une renaissance” A Nantes. Qu’il espère prolonger vendredi à la Mosson. “À la maison”il a dit.

Ce vendredi, vous vous préparez à rentrer à Montpellier 15 mois après l’avoir quitté. Est-ce que tu comprends?

Non, ce n’est pas une appréhension de retrouver la maison. Cela fait toujours plaisir même si ce sera un peu bizarre puisque ce sera avec une équipe adverse. Mais voir tous les anciens coéquipiers, le staff, les managers, Butte Paillade… Tout ça fait que ce match est spécial.

Y a-t-il une sorte de nostalgie ?

Oui, cela me rappelle mes débuts de carrière. Montpellier est le club où j’ai joué pendant plus de dix ans. Evidemment, ça fait quelque chose.

Votre dernière apparition à la Mosson était un match contre Nantes (0-3), le 15 janvier 2023…

Mais non ! Je ne m’en souvenais pas du tout.

Quelques jours plus tard, vous quittez le MHSC qui vous proposait une prolongation depuis septembre. Pour quoi ?

C’était un peu le moment d’aller voir ailleurs, j’avais visité Montpellier. Pour mon développement personnel, ma carrière, c’était le bon moment. Wolfsburg est arrivé, cela semblait être la bonne étape pour passer au niveau supérieur. Cela s’est fait tout naturellement.

Votre club formateur, celui de votre grand-père, premier capitaine de La Paillade : la décision a-t-elle été dure à prendre ?

Evidemment, en pensant que ça y était, je quittais Montpellier, le lieu où je suis né, où j’ai grandi, évolué… C’est comme quitter la maison de ses parents. On s’émancipe, on tente l’aventure.

Je ne voulais pas partir à la fin de mon contrat (en juin 2023) étant libre, ne permettant pas au club de récolter un peu d’argent. C’était une situation assez compliquée

Certaines voix vous accusaient d’avoir quitté le navire à un moment difficile (le 15) alors que vous aviez déclaré que vous vous y voyiez « toute votre vie ». Comment l’as-tu pris ?

Franchement, je n’ai pas trop écouté, j’ai fait mes choix. Si dans le football, on commence à écouter les critiques, on ne peut pas avancer.

Il y avait aussi un problème de timing : je ne voulais pas partir à la fin de mon contrat (en juin 2023) tout en étant libre, en ne permettant pas au club de récolter un peu d’argent. C’était une situation assez compliquée.

Tout le monde est fautif, le club et moi. Vouloir prolonger un joueur de votre centre de formation avec une offre après septembre, lors de sa dernière année, il y a eu une erreur à ce niveau. J’ai dû le faire aussi, probablement même. Malheureusement, nous sommes arrivés à un point où j’ai dû partir. Cela ne s’est pas produit comme je l’avais espéré. J’aurais aimé que les gens comprennent mes choix, pour éviter ces critiques. C’est comme ça, c’est la vie.

Le président Laurent Nicollin a regretté la manière dont cela s’est passé…

(Il coupe) Moi aussi je regrette cette fin, car je ne suis pas parti par la bonne porte, plutôt par la petite. Mais on ne se culpabilise pas avec Laurent.

Laurent (Nicollin) restera mon président, je l’appellerai toujours “mon président”

Je l’ai revu l’été dernier dans une cabane, nous nous sommes embrassés et nous étions heureux de nous revoir. Laurent restera mon président, je l’appellerai toujours « mon président ».

A Wolfsburg, votre temps de jeu n’a jamais été à la hauteur (3 titularisations en 2023). Qu’est ce qui ne s’est pas bien passé?

On ne me faisait tout simplement pas confiance. Quand on ne fait que trois titularisations en six mois ou plus, quand on ne joue pas deux ou trois matches d’affilée, c’est difficile de voir si le joueur a le potentiel ou pas. J’ai fait plus d’une centaine de matches en Ligue 1 (112 avec le MHSC, NDLR) et je suis arrivé en Bundesliga comme si je ne connaissais rien. Pourtant, c’est une ligue comme les autres, ce n’est pas non plus la Premier League. Je n’ai jamais trouvé de rythme pour m’imposer et je pense que personne n’a jamais voulu m’imposer.

Avez-vous l’impression d’avoir souffert de problèmes internes ?

Vu la situation actuelle de Wolfsburg (13ème de Bundesliga), je pense qu’il y a eu beaucoup de problèmes internes. L’entraîneur est parti (Niko Kovac remplacé par Ralph Hasenhüttl, NDLR), le directeur sportif avec lequel je suis arrivé est devenu président puis a été licencié (Jörg Schmadtke, aujourd’hui à Liverpool, NDLR). Il y a eu beaucoup de bouleversements, de nouveaux joueurs avec des préférences à certains postes. Vous ne faites plus partie de l’organisation, on ne compte plus sur vous, vous n’êtes pas arrivé avec la bonne personne, donc vous n’êtes plus dans les plans.

En Allemagne, j’ai beaucoup appris sur moi-même. j’ai gagné en maturité

Regrettez-vous ce choix ?

Non, car c’est une expérience qui m’a beaucoup appris sur le plan personnel et footballistique. Wolfsburg reste une équipe qui évolue normalement dans le haut du classement avec des joueurs formés pour cela. S’entraîner à leurs côtés, avec des exigences physiques, techniques et mentales, fait énormément progresser. Grâce à mon passage là-bas, je ne suis plus le même joueur qu’à Montpellier, j’y ai acquis beaucoup d’expérience. Et personnellement, être à l’étranger, me confronter à une autre langue, une autre culture, c’était dur au début mais au bout de quelques mois j’ai beaucoup appris sur moi-même. J’ai gagné en maturité.

Vous êtes prêté sans option d’achat. Vous retournerez donc en Allemagne en juin prochain. Avec un sentiment de vengeance ?

Si j’y retourne, c’est pour m’affirmer. Maintenant, il y a une nouvelle direction, un nouvel entraîneur qui ne me connaît pas. Je ne sais pas quel sera leur état d’esprit. J’espère qu’ils seront clairs avec moi. Il y aura une discussion.

Nantes est arrivé quand j’en avais le plus besoin

Le 1er février 2024, vous êtes prêté à Nantes sans option d’achat. Cette opportunité a-t-elle été une bouée de sauvetage ?

Cela ne peut pas être mieux décrit. Nantes est arrivé au moment où j’en avais le plus besoin.

Malgré le changement d’entraîneur mi-mars (Antoine Kombouaré a remplacé Jocelyn Gourvennec), vous avez continué avec les Canaris (7 titularisations en 10 matches)…

C’est une renaissance (sourire). Je suis heureux, épanoui, je joue au football, je me fais plaisir même si la situation est difficile au classement. Je suis très reconnaissant à ce club de m’avoir relancé.

Nous connaissons votre caractère. Trouvez-vous avec Kombouaré un entraîneur qui vous convient ?

C’était un défenseur central, c’est clair que ça correspond à mon état d’esprit. Il cherche des hommes avec grinta, qui ne jouent pas sur la pointe des pieds. Cela me rappelle Der Zakarian, je sais qu’ils sont amis, c’est drôle de faire le parallèle entre les deux aujourd’hui.

En effet, vous avez joué quatre saisons sous les ordres de Michel Der Zakarian. Mais finalement, disiez-vous dans ces colonnes en janvier 2022, le dialogue était “totalement cassé”. Y a-t-il une forme de ressentiment ?

C’était compliqué à vivre quand je ne jouais plus, bien sûr, quand il ne restait plus rien. Mais ce sont des expériences qui vous font grandir, vous font apprendre à vous connaître, à gérer de telles situations. Il n’y a aucune rancune contre lui ou son équipe.

Michel Der Zakarian a dû faire des choix, je n’étais sans doute pas prêt mentalement ou physiquement, même si on a toujours envie de jouer

J’ai travaillé avec eux pendant près de cinq ans, j’ai joué beaucoup de matches sous ses ordres. Je me souviens de celui contre Nîmes à la Mosson (3-0, en 2018), un des plus beaux de ma carrière sur le plan émotionnel. J’ai de bons souvenirs. Il a dû faire des choix, je n’étais sans doute pas prêt mentalement ou physiquement, même si on a toujours envie de jouer. Il faut savoir se remettre en question et ne pas rejeter la faute sur les autres.

Durant vos années montpelliéraines, le débat sur votre positionnement – ​​centre ou latéral gauche – revenait constamment. Aujourd’hui, êtes-vous définitivement latéral gauche ?

A Montpellier, j’ai joué à tous les postes, central droit, gauche, arrière gauche… J’avais la casquette du joueur qui sait tout. Mais au final, je ne travaillais pas sur un poste précis et je n’avançais pas comme j’aurais dû. Pour arriver au très haut niveau, le défenseur central aurait été compliqué en raison de mon gabarit face à des attaquants plus grands, plus forts, plus rapides. Ensuite en équipe de France jeunes, j’ai beaucoup joué à côté.

À un moment donné, il a fallu s’installer. J’ai fait ce choix de côté gauche. Aujourd’hui, je suis heureux et fier de jouer là-bas, j’ai travaillé sur tous les points faibles qu’on a vu à Montpellier parce que je n’ai pas fait grand chose. C’est désormais ma position et elle le restera jusqu’à la fin de ma carrière.

A Nantes, il y a aussi Florent Mollet en ex-Montpellier. Tradez-vous sur le MHSC ?

Je regarde tous les matchs de Montpellier, comme si j’étais toujours là. Ce sera toujours mon club préféré. Avec Flo, de temps en temps, on se souvient de Montpellier, on rigole, on se souvient des entraînements (rires).

Joris (Chotard) va devoir faire des choix maintenant. J’espère qu’il fera les bons

En 2019, vous avez vu Joris Chotard rejoindre les professionnels. Cinq ans plus tard, êtes-vous étonné par son évolution ?

Je suis content pour lui. Joris est mon ami. Je ne suis pas surpris qu’il soit là où il est. Il en est toujours le titulaire indiscutable. Il va devoir faire des choix maintenant. J’espère qu’il fera les bons. Et j’espère qu’il continuera à nous régaler sur le terrain et qu’il marquera plus de buts parce qu’il ne marque pas assez (rires). Il n’en portait qu’un mais il était beau, il faut le dire (sourire).

Nantes n’est pas épargné. Et son calendrier (Brest, Lille puis Monaco) est écoulé. Jouez-vous la saison à la Mosson ?

On sait que Montpellier est un « concurrent direct » même s’il a fait un grand pas pour maintenir sa position. Mais il nous reste quatre finales, et Montpellier en fait partie. C’est une fin de saison passionnante.

Vous connaissez donc ce MHSC par cœur. Que dites-vous à vos coéquipiers nantais avant le match ?

Pas plus que d’habitude, ce sera un match comme les autres. Dans ma tête, je joue contre Montpellier mais une fois sur le terrain, ce ne sera plus le MHSC face à moi. Il va falloir y aller, être à 100%.

Une équipe comme les autres sauf si on marque.

(Riant) Cette remarque m’a déjà été faite. Mais bien sûr, je ne ferai pas la fête. Cela me paraîtrait étrange, ne serait-ce que marquer à la Mosson, cela me rappellerait les buts que j’avais marqués à l’époque. Même s’il n’y en avait pas beaucoup (2 à la Mosson, 5 au total, NDLR). Mais je n’irai pas face à la Butte Paillade, c’est sûr (sourire).

 
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