« Nous avons gagné en efficacité »

« Nous avons gagné en efficacité »
Descriptive text here

Un territoire, un leader. La réforme de la police nationale, entrée en vigueur le 1euh Janvier 2024, prône la simplification. Police judiciaire, police des frontières, renseignement territorial et sécurité publique… Les quatre grands « secteurs » du commissariat de Tours sont désormais placés sous le commandement exclusif de la directrice interministérielle de la police nationale (DIPN), Laurence Lairet. Entretien.

Que vous a apporté cette réorganisation interne ?

Laurence Lairet : « Nous avons gagné en efficacité, en opérationnalité et en réalisme par rapport aux contraintes du terrain. Cela donne un véritable aperçu des personnes disponibles et de leurs domaines d’expertise. Cela traduit une volonté d’unifier les commandements sur le territoire, mais aussi de décloisonner les services et d’éviter une perte d’informations. »

Qu’est-ce qui change au sein du commissariat ?

« Physiquement, les enquêteurs de la police judiciaire (PJ) étaient regroupés au même étage que les policiers de la sécurité publique, dans un enjeu de commandement. C’est une forme de fusion. Ils font désormais partie du service interministériel de police judiciaire (SIPJ). Mais la PJ, rebaptisée Division délinquance organisée et spécialisée (DCOS), conserve son domaine d’expertise habituel, en Indre-et-Loire et Loir-et-Cher. Simplement, ils ne dépendent plus de la même hiérarchie (1). »

L’annonce de la réforme a été mal accueillie par les enquêteurs de la PJ…

« Oui, il y a eu une certaine opposition de la part des policiers qui se sentaient peut-être rejetés dans leur culture. Il fallait rassurer les personnels (2), qui craignaient un contrôle du préfet sur les questions judiciaires ou une perte de contrôle sur des dossiers majeurs, au sommet du spectre, qui nécessitent des investigations de longue haleine. L’orientation vers les services n’a pas changé. Le procureur conserve le choix du service d’enquête : c’était un engagement du ministre de l’Intérieur auprès de la Chancellerie.

Quel impact la réforme a-t-elle eu sur leur façon de travailler ?

« Logiquement, cela ne change rien à leurs enquêtes : l’identité PJ restera et c’est nécessaire, car il y a toujours une délinquance organisée. La vingtaine de policiers concernés n’interviennent pas davantage sur la voie publique et ne sont pas non plus impactés par les questions de violences conjugales ou de mineurs par exemple qui explosent. Ils ont besoin que nous préservions ce temps d’investigation, beaucoup plus technique, avec surveillance, écoute, filature, sonorisation… En ce qui me concerne, depuis la réforme, j’ai désormais une vision plus complète qu’avant des affaires de la police. SIPJ dans le département. »

La délinquance évolue, les cas se multiplient. Qu’en est-il de la charge de travail globale au commissariat ?

« Il y a plus de dossiers entrants que de capacité à les traiter, le problème a toujours existé. Mais depuis le début de l’année, nous avons atteint l’équilibre. Il reste du fond, mais c’est le fruit d’un travail de très longue haleine, d’une réorganisation totale, d’un redimensionnement des groupes d’enquête depuis trois ans. »

Les Jeux olympiques débuteront dans près de cent jours à Paris, des policiers de Tours seront-ils déployés ?

« Près de 150 policiers (sur 530) seront appelés à renforcer les patrouilles à Paris pendant la période des Olympiades. La restriction des congés décidée par le ministre permettra au commissariat de rester à moyens constants sur le terrain, à Tours et dans sa métropole, comme pendant les vacances d’été habituelles. »

Propos recueillis par Julien Coquet et Phœbé Humbertjean

(1) Anciennement sous la direction territoriale d’Orléans, l’ex-PJ conserve la compétence sur les deux départements.
(2) Au total, 530 fonctionnaires, dont 160 policiers affectés au SIPJ et 20 à la DCOS. Il y a également 70 réservistes.

“Il n’y a pas de criminalité endémique à Tours”

La DIPN tempère le sentiment d’insécurité régulièrement exprimé par la population tourangelle. « Il n’y a pas de criminalité endémique à Tours. Les chiffres sont assez stables. C’est la délinquance qui change de forme», constate-t-elle, soulignant avoir renforcé la brigade des cyberpatrouilles. « Nous sommes dans une société où la violence est plus présente que par le passé, mais nous ne vivons pas une explosion de la délinquance. » Les problèmes de voirie restent récurrents, mais leur augmentation reste assez modérée. Pour les attaques contre les personnes, les chiffres correspondent aux statistiques nationales. « Concernant les violences conjugales, elles sont plutôt liées à la liberté d’expression, ce qui est plutôt positif. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Auch termine sa saison à Adour-Dax demain soir
NEXT le prix du meilleur aspirateur Dyson a enfin droit à une sérieuse réduction