“La retraite n’était pas une option”

Y a-t-il eu une époque où la retraite semblait être la perspective la plus attrayante ?

Pas vraiment. Je ne pense pas qu’il m’est jamais venu à l’esprit de prendre ma retraite. A part ça, je crois que quand j’arrêterai la Formule 1, je courrai ailleurs, peut-être le Dakar ou quelque chose comme ça. Pour moi, il est très difficile d’envisager une vie sans volant dans les mains, cela n’arrivera jamais ou du moins pas dans un avenir proche. Mais non, j’étais sûr à 99 % que j’allais continuer à courir l’année prochaine. La retraite n’était donc pas une option.

Pouvez-vous préciser si vous avez signé un contrat plus long que votre activité pilote ? Ferez-vous partie d’Aston Martin même lorsque vous arrêterez de conduire ?

Probablement oui. Mais je ne sais pas quand j’arrêterai de voler. Donc si je continue à conduire pendant de nombreuses années, je… J’ai signé le contrat qui dit que je serai dans la voiture. Mais oui, si je démissionne un peu plus tôt que ce qui est écrit dans le contrat, je jouerai un rôle différent.

Comment savoir si vous serez toujours engagé et motivé dans deux ans ? Et concernant l’âge, voyez-vous cela comme quelque chose de remarquable ? Vous aurez l’âge de Juan Manuel Fangio à la fin de votre contrat.

Je ne serai jamais sûr à 100%. Mais j’ai réalisé que j’aimais trop conduire pour m’arrêter maintenant. Et je pense que les sacrifices que je dois faire sont moins importants que la joie et la passion que j’ai pour voler. Je respire la Formule 1, je vis la Formule 1, je m’entraîne et je mange pour être en forme pour conduire des voitures de Formule 1. Et je n’ai jamais eu le sentiment de devoir changer mon mode de vie. Mon style de vie est génial et j’aime ce que je fais.

Je ne vais donc pas rester chez moi à regarder les Grands Prix de Formule 1 car, pour le moment, j’ai toujours l’impression que je devrais y participer.

Je ne vais donc pas rester chez moi à regarder les Grands Prix de Formule 1 car, pour le moment, j’ai toujours l’impression que je devrais y participer. Parce que je peux faire un peu mieux ici et là, ou être plus rapide dans telle ou telle condition. Ce moment n’est donc pas encore arrivé. Et ma plus grande préoccupation, ou le mauvais côté d’être pilote, c’est simplement de manquer ma famille et de ne pas avoir une vie normale ou ma propre famille à un moment donné, ou autre.

Mais à ce propos, je me suis dit : « Bon, voyons, année par année, mois par mois… ». J’ai parlé avec ma famille et ils viendront plus souvent aux courses. Ils viennent tous à Miami : ma mère, ma sœur, mes deux nièces… Nous prévoyons de faire quelques changements pour les choses qui me manquent et qui m’inquiètent peut-être pour continuer à courir. Et je pense que nous arrivons tous à la même conclusion [que je peux continuer à courir].

Dans le passé, vous avez eu des engagements autres que la F1, vous aimez les autres catégories. Envisagez-vous de piloter dans d’autres championnats, comme l’IndyCar ou Le Mans, en plus de votre implication avec Aston Martin ?

Pour l’instant non. Je suis très concentré sur la Formule 1 et c’est la seule chose qui me préoccupe. Mais oui, je peux dire à 100% que je vais essayer [à nouveau] le Dakar dans le futur quand j’arrêterai la Formule 1, c’est quelque chose que j’ai toujours en tête et… on en a parlé, il y a aussi la Valkyrie au Mans à partir de l’année prochaine. Alors oui, qui sait si ce sera aussi un projet dans lequel je pourrai contribuer d’une manière ou d’une autre, en conduisant ou non.

Vous savez, j’adorerais voir Aston Martin gagner dans n’importe quelle catégorie, dans n’importe quelle condition, cela aidera la marque qui me tient à cœur. J’ai le sentiment de faire partie de l’équipe Aston Martin F1, mais en fin de compte, il s’agit aussi des voitures de route et de tout le reste. Nous voulons donc ce qu’il y a de mieux pour la marque.

Avec Oleg Karpov