l’éco-brûlage, une pratique ancestrale très encadrée

l’éco-brûlage, une pratique ancestrale très encadrée
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l’essentiel
La « saison » de l’éco-brûlage bat son plein, et même si cette tradition peut paraître anarchique, et parfois incontrôlée, elle est très encadrée et réglementée. Lorsqu’un incendie devient incontrôlable, il mobilise d’importants moyens de lutte contre l’incendie, notamment comme à Sarrancolin le week-end dernier. On fait le point avec le GIP-CRPGE, le « gendarme » des territoires pastoraux.

Une pratique qui se perpétue depuis 4 000 ans avant JC, a forcément une utilité… « C’est exact », confirme Alice Marteau, technicienne au GIP-CRPGE (Groupement d’intérêt public-Centre de ressources sur le pastoralisme et la gestion de l’espace), « le but est de régénérer la végétation des pâturages d’été, en particulier les prairies. Et non pour le détruire, comme certains le pensent. Au contraire, cela permet de dégager des espaces pour que l’herbe puisse y pousser, et ainsi augmenter la ressource pastorale dans les estives. Après décrassage, on gagne 3 semaines de pousse d’herbe, c’est énorme.

En clair, c’est un processus ancestral complémentaire du pastoralisme, voire indispensable, l’un ne va pas sans l’autre… « De plus, le brûlage, mais je préfère utiliser le terme « feux pastoraux », améliore la protection contre les incendies de forêt.

Complémentaire au pastoralisme

Tout simplement parce qu’on ne pratique pas les feux pastoraux n’importe où, et surtout pas à n’importe quelle heure. « D’abord, un nouvel arrêté préfectoral de 2021 fixe de nouvelles dates. Ils sont autorisés du 1er novembre au 30 avril, et ils doivent être déclarés, soit à la Commission Locale de l’Ecobuage, qui regroupe les pompiers, les gestionnaires d’estive, ainsi que nos techniciens, soit auprès de la mairie.

En fin de compte, c’est le maire qui prend la décision. Mais les déclarations « isolées » sont rarissimes, elles passent presque toutes par les Commissions Locales d’Eco-Firing. De plus, nous ne pratiquons pas le brûlage dans le même secteur chaque année, cela se fait en fonction des besoins, de l’évolution de la végétation, il y a un plan d’ensemble.

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« Lors de ces réunions, le périmètre de l’opération est fixé, ainsi que les effectifs nécessaires. « Il faut beaucoup de monde pour superviser un feu pastoral, afin de contrôler son expansion. » Ce qui explique pourquoi ils ne sont finalement pas si nombreux… Ainsi, chaque année, 15 000 hectares de feux pastoraux sont déclarés, mais seulement 3 000 sont effectivement réalisés.

« Les raisons sont multiples, parfois la végétation « gênante » n’a pas poussé autant que prévu et le brûlage n’est pas nécessaire, parfois parce que les conditions météorologiques ne sont pas bonnes, sur les 6 mois que dire de la période, finalement, il n’y a que une quinzaine de jours favorables. Et aussi par manque de main d’œuvre, lorsque le responsable de l’incendie n’a pas réussi à mobiliser suffisamment de monde.»

Un encadrement strict

D’autant que dans certaines conditions, notamment des vents forts, la préfecture ou les maires peuvent prendre des arrêtés d’interdiction, afin d’éviter d’éventuels dérapages. Autre scénario, c’est toujours le vent, mais lorsqu’il est trop faible, il peut engendrer des phénomènes de pollution aux particules fines…

« C’est très réglementé, le responsable doit avoir déclaré son incendie plusieurs jours avant, il doit prévenir les riverains, installer une signalisation le long des routes. Le feu ne peut être allumé qu’à partir du lever du soleil, et avant 14 heures, et doit être maîtrisé avant la nuit. » En cas de violation de ces règles, l’amende peut atteindre 700 €. Et en cas de non-déclaration, le feu brûlant est considéré comme un incendie criminel et constitue un délit pénal.

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“Mais un feu pastoral n’est pas un feu, c’est un feu qui court, qui n’attaque pas le sol.” Mais qui, malgré l’encadrement, court un peu trop vite et échappe parfois au contrôle. « Il y a effectivement un risque, mais par rapport au nombre d’incendies déclarés, les incidents sont assez peu nombreux. La plus récente remonte au week-end dernier, à Sarrancolin. 50 hectares ont été brûlés, mais sans les précautions, je veux parler des recommandations de la Commission Locale Eco-incendie, l’ampleur aurait pu être bien plus grande.

 
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