le bidonville de Vergne évacué par ses occupants avant l’arrivée des forces de l’ordre

R.rues bloquées, colonnes de fourgons, policiers et militaires déployés… La préfecture avait mobilisé des moyens conséquents, ce jeudi 28 mars matin, en vue de l’expulsion du bidonville de la rue du Vergne, à Bordeaux-Lac : un peloton de mobiles des gendarmes, une demi-compagnie de CRS et autres personnels de la police nationale. Environ 150 personnels au total, au titre de « l’assistance de la force publique », pour exécuter une décision de justice, à la demande du propriétaire du…

R.rues bloquées, colonnes de fourgons, policiers et militaires déployés… La préfecture avait mobilisé des moyens conséquents, ce jeudi 28 mars matin, en vue de l’expulsion du bidonville de la rue du Vergne, à Bordeaux-Lac : un peloton de mobiles des gendarmes, une demi-compagnie de CRS et autres personnels de la police nationale. Environ 150 personnels au total, au titre de « l’assistance de la force publique », pour exécuter une décision de justice, à la demande du propriétaire du terrain, l’assureur GAN.

Son ancien siège était occupé depuis l’automne par plusieurs dizaines de Roms venus de Bulgarie. Et, depuis le 14 mars, par plus de 200 Roms de Roumanie, suite à leur expulsion de la rue Dangeard… qui faisait elle-même suite à leur expulsion, en août, de Villenave-d’Ornon.


Un peloton de gendarmes mobiles et une demi-compagnie de CRS ont été mobilisés.

Fabien Cottereau/SO

Mais ce jeudi à 7 heures du matin, pas âme qui vive. « Apparemment, le groupe qui était là hier après-midi a trouvé un terrain pour s’installer – je ne sais pas où exactement – ​​et s’y est installé tard hier soir », explique Leonard Velicu, de l’association Eurorom.


Mercredi 27 mars encore, caravanes et cabanes occupaient l’espace.

Fabien Cottereau/SO

Les occupants avaient été prévenus de leur évacuation il y a une dizaine de jours. « En les prévenant à l’avance, le but n’est pas de leur faire pression, mais d’éviter tout affrontement lié à l’effet de surprise », explique Justin Babilotte, directeur de cabinet du préfet de Gironde, présent sur place ce jeudi matin.

Trouve des solutions

L’État n’était pas seulement présent à travers sa composante policière, mais également à travers la Direction départementale de l’Emploi, du Travail et de la Solidarité. « Comme nous l’impose le système de résorption des bidonvilles – dans le bon sens du terme – un diagnostic social a été réalisé pour que, par exemple, des nuits d’hôtel puissent être proposées. Mais aucun ménage n’a voulu accepter de soutien», indique le chef de cabinet, selon qui une trentaine d’enfants vivaient sur ce terrain, «dont aucun n’était scolarisé».


L’Etat souhaite que la « mobilité » autour du stade de la Matmut soit « sécurisée » à l’approche des JO.

Fabien Cottereau/SO

Les occupants étant partis, une pelle mécanique a immédiatement commencé à dégager les lieux, détruisant les cabines et emportant les épaves d’automobiles. Des travaux de « sécurisation » du site, visant à empêcher toute réinstallation, ont également débuté. L’Etat souhaite que les abords du stade de la Matmut soient dégagés à l’approche des Jeux olympiques, « pour sécuriser la mobilité autour ».

Entre-temps, le bidonville itinérant n’a fait qu’être déplacé. L’Etat est conscient du caractère récurrent du phénomène et de son lien direct avec le travail saisonnier dans les vignes. « Il y a une réflexion de la part des services là-dessus », assure Justin Babilotte. L’année dernière, une initiative de l’État, de la Ville et de la Métropole a permis la mise en place d’espaces d’insertion et de logements temporaires. Mais celles-ci sont soumises à des critères : scolarisation des enfants, apprentissage de la langue française », reconnaît-il.

Une excavatrice mécanique entre en action pour démolir les dernières cabanes et évacuer les épaves d'automobiles.


Une excavatrice mécanique entre en action pour démolir les dernières cabanes et évacuer les épaves d’automobiles.

Fabien Cottereau/SO

« Il faut sans doute réfléchir à de nouveaux systèmes, responsabilisant les employeurs », poursuit-il. Et aussi en travaillant non pas « pour » les populations concernées, mais « avec » elles. Rien de pire que de construire des solutions qui ne seraient pas utilisées car ne correspondant pas à leur mode de vie. » Un discours auquel Leonard Velicu, de l’association Eurrom, souscrit pleinement.

 
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