JO-2024 : dans les transports, la fracture sociale se fera aussi sentir

JO-2024 : dans les transports, la fracture sociale se fera aussi sentir
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Prendre son vélo, marcher, télétravailler ou encore quitter Paris : les Franciliens sont prévenus, ils devront adapter leurs usages pour faciliter les transports pendant les Jeux olympiques. Toutefois, ces injonctions ne s’adressent qu’aux plus privilégiés, de nombreux utilisateurs n’ayant pas le luxe de ces options.

« Il ne faut pas avoir peur de marcher un peu, c’est bon pour la santé. » La phrase de Valérie Pécresse a fait sourciller lundi lors de la présentation du plan détaillé des transports pour les Jeux olympiques.

A gauche, des élus de région ont pointé une forme de déconnexion avec les habitants des banlieues lointaines, contraints de venir travailler à Paris.

Du côté du président LR de la région Ile-de-France, on défend une parole de bon sens, puisque « un tiers des visiteurs des Jeux auront entre 25 et 35 ans, donc on espère qu’entre 25 et Agé de 35 ans, on peut de temps en temps prolonger le trajet à pied.

Pour les usagers quotidiens, les situations sont cependant très contrastées dans la région capitale. De nombreuses lignes seront surchargées, voire totalement déconseillées certains jours, au risque de devoir attendre plus de 15 minutes sur des quais bondés avant de monter à bord du train.

Capharnaüm

La ligne 10 du métro, qui traverse les beaux quartiers parisiens et se termine dans la très chic ville de Boulogne-Billancourt, en fait partie. Avec le 9, il n’est pas dimensionné pour desservir simultanément Roland-Garros et le Parc des Princes, où se dérouleront des épreuves de tennis, de boxe et de football.

“J’ai très peur car ça va être un cirque indescriptible”, anticipe Arthur Poly, un enseignant-chercheur de 36 ans attendant son métro à la station Motte-Picquet-Grenelle, dans le 15e arrondissement.

Il sera contraint de travailler pendant la période du concours (26 juillet au 11 août). Sa solution pour éviter le « gâchis » annoncé ? « Plutôt marcher, je peux avoir des moments que je décide, donc je peux me permettre de prendre le temps et de marcher, ce qui me fera du bien », concède cette habitante du 5e arrondissement.

Marie-Claude, retraitée de 73 ans et utilisatrice régulière du 10, se rendra dans sa maison de vacances en Loire-Atlantique. Quant à Coline, qui travaille dans la cybersécurité, « le télétravail nous est recommandé », assure-t-elle. “Il faudra peut-être en faire un peu plus que d’habitude”, mais elle se réserve la possibilité d’aller travailler en dehors de Paris, “si j’en ai marre d’être chez moi”.

Endurer et endurer

Plus au nord, l’ambiance change radicalement sur la 13, la ligne éternellement malade et surchargée du réseau. Il dessert les quartiers populaires de Seine-Saint-Denis et surtout le Stade de France, qui se remplira et se videra jusqu’à trois fois par jour pendant les JO. Ici aussi, les travailleurs ordinaires sont invités à éviter de l’utiliser.

« Quitter Paris pendant les JO ? Mais pour aller où ? Christian Boukassa s’étonne lorsqu’on lui pose la question sur le quai de la gare de La Fourche. Cet ouvrier du bâtiment de 43 ans habite dans une banlieue lointaine et met 45 minutes chaque jour pour se rendre sur son chantier à Saint-Denis.

Ni le télétravail, ni la marche ou le vélo ne sont possibles, sans parler d’une hypothétique résidence secondaire. Pour éviter tout désagrément, « je vais appuyer sur mon GPS et modifier l’itinéraire », suppose-t-il.

“Déjà sans les JO, la ligne 13 est bondée”, raconte Nafi Olouchy, 62 ans et infirmière à l’hôpital. Elle n’a également d’autre choix que de travailler pendant les Jeux, car les responsables des hôpitaux publics sont fortement encouragés à ne pas prendre de congés pendant cette période. «Je vais devoir supporter le trafic pendant les Jeux olympiques, tout comme tous mes collègues», explique-t-elle.

Yaya Fofana, préparateur de colis habitant Saint-Ouen, est résigné : « ça va être compliqué », glisse-t-il. Ce sera cependant « une grande fête », veut-il rappeler. “J’adore les Jeux olympiques”, dit-il avant de s’insérer péniblement dans un train bondé avec son fils dans une poussette.

 
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