Dans le délit de fuite de David, étudiant de l’ULB qui revenait de soirée, le procureur pointe deux erreurs

Dans le délit de fuite de David, étudiant de l’ULB qui revenait de soirée, le procureur pointe deux erreurs
Dans le délit de fuite de David, étudiant de l’ULB qui revenait de soirée, le procureur pointe deux erreurs

Cette chambre est la chambre d’appel de la police : c’est-à-dire la chambre devant laquelle sont examinés les appels des jugements du tribunal de police. C’est ce qu’on appelle en Belgique les dossiers de «roulant” : infractions au code de la route, collisions avec blessés et surtout imprégnation alcoolique.

Statistiquement, selon les calculs d’un avocat spécialisé, un Belge risque d’y apparaître une fois tous les trente ans. C’est une moyenne car il y a évidemment de grands habitués…

David (ce n’est pas son vrai nom) n’en fait pas partie. Avant le début de l’audience, il s’assoit tranquillement sur les bancs publics entre son avocat et son père qui, semble-t-il, se connaissent bien et parlent affaires. Il leur faudra attendre près de trois heures pour que le dossier du fils soit examiné.

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Les quatre murs de la prison

Le trio a ainsi pu entendre à plusieurs reprises le procureur se lever et râler, avec beaucoup de conviction : pour les personnes qui ont déjà écopé d’une peine avec sursis pour conduite en état d’ébriété et qui récidivent, “la seule solution, ce sont les quatre murs de la prison.

David n’est pas dans cette situation. Quand son nom est appelé, il se lève. Il ajuste sa fine cravate. Il lisse sa chaussure impeccablement cirée sur le bord inférieur de son pantalon alors qu’il se dirige vers le quai.

En première instance, il a écopé de deux lourdes amendes avec mise à l’épreuve avec sursis, à savoir une formation dispensée par VIAS et deux interdictions de conduire pendant 3 mois, rappelle le président. Son casier judiciaire ne sera donc plus vierge si la peine est confirmée.

David a commis un délit de fuite alors qu’il était fortement ivre. Sa voiture s’est immobilisée sur le toit après avoir percuté de plein fouet un poteau. Il n’a pas demandé de repos et est parti avant de revenir, convaincu par son papa.

Dans les appels de la police, c’est à la défense de plaider en premier. L’avocat explique le contexte. Etudiant à l’ULB, David revenait d’une sortie entre amis où il avait bu plus que nécessaire. Et il insiste auprès du père, qui le lendemain de l’accident, l’avait déjà contacté : «J’entends dans sa voix et je vois dans ses yeux qu’il a peur pour son fils. Il a toujours été très présent. »

Le père n’est plus là pour l’entendre, il est parti une demi-heure plus tôt. “Il a dû prendre un avion qu’il avait déjà reporté hier. Et il ne pouvait pas attendre”il insiste.

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« Une tache sur la conscience »

Il en vient enfin à son fils qui, explique-t-il, après avoir terminé ses études à l’ULB, étudie à Paris et y fait un stage dans un ministère. Il revient au Thalys pour son procès. “Il a compris. C’est un garçon avec un avenir brillant.. L’avocat demande un sursis à peine, mesure qui n’est pas consignée au dossier. Et il le répète, cet épisode restera »une tache sur sa conscience ».

C’est au procureur d’en faire la demande. Elle recadre. Alors que le conducteur prenait la fuite, un pneu d’une voiture a éclaté en passant sur les débris de l’accident. Le père, disait-elle, voulait tout prendre en charge. Elle constate deux erreurs : David ne reste pas sur place et, vu le taux d’alcool, ce n’est pas quelques bières qui ont été bues.ou alors les verres étaient vraiment très grands ».

Elle l’avoue : il n’y a plus eu de problèmes par la suite.mais pour une introduction, tu as frappé fort. Elle dit qu’elle espère que «Cet accident vous marquera à vie pour prendre conscience des dangers de l’alcool ».

Elle nécessite une amende de 300 euros (à multiplier par huit) ainsi que 3 mois d’interdiction de conduire. “OK, ce n’est pas joli, joli sur un casier judiciaire”concède-t-elle.

En réponse, l’avocat tente une dernière fois sa chance. “Je peux voir à son comportement que quelque chose se passe. Je vois le stress de ce jeune homme”insiste-t-il une dernière fois, afin d’obtenir un sursis de peine et éviter un casier judiciaire.

David parle en dernier. Il le dit lui-même : «Je suis pleinement conscient de ce que j’ai fait ». Jugement début mars.

 
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