Bruxelles interdira les logements privés trop énergivores en 2033, et à partir de 2030 pour les logements sociaux – .

Bruxelles interdira les logements privés trop énergivores en 2033, et à partir de 2030 pour les logements sociaux – .
Bruxelles interdira les logements privés trop énergivores en 2033, et à partir de 2030 pour les logements sociaux – .

Le gouvernement bruxellois doit valider ce jeudi en deuxième lecture une modification de sa stratégie de rénovation des bâtiments. Les enjeux sont élevés. Il incarne une véritable interdiction des tamis énergétiques.

En pratique, il s’agit de la traduction juridique de l’obligation de rénovation des bâtiments en Région de Bruxelles-Capitale, déjà validée politiquement en avril via le plan air-climat. Le gouvernement bruxellois s’engage ainsi à ce que, d’ici 10 ans (en 2033), il n’y ait plus d’immeubles avec PEB F et G. Ces logements doivent, au minimum, avoir un PEB E. Dans le cas contraire, les propriétaires seront soumis à amendes administratives.

La prochaine échéance est fixée à 20 ans. En 2043, les PEB E et D seront également interdits.

Cela représente un volume important de rénovations. La Région de Bruxelles-Capitale compte actuellement 310.000 logements locatifs. 45% de ces logements ont un PEB F ou G, sont donc considérés comme des passoires énergétiques. 19,07% ont un PEB E, et 18% un PEB D. Les PEB A, B et C, ne représentent qu’un peu plus de 15%. Nous n’avons pas de vision précise des logements en propriété car tous n’ont pas encore de PEB.

Rappelons que le certificat PEB sera obligatoire pour tous les logements bruxellois à partir de 2025.

citation

Nous partons du principe que s’il y a bien des endroits où il est prioritaire d’agir, c’est dans le logement social. Certains sont dans un état lamentable et la facture énergétique y dépasse le montant du loyer.

Le gouvernement veut aller plus loin avec les bâtiments publics. “Sur le logement social, les objectifs seront avancés et fixés pour 2030 et 2040. Pour ce logement social, on ne parlera pas en terme de PEB mais de performance énergétique à atteindre, en terme de kWh car nous avons via les SISP (Sociétés Immobilières de la Fonction Publique) une vue plus fine que sur les immeubles privés », précise Alain Maron (Ecolo), ministre bruxellois de l’Environnement. “Nous partons du principe que s’il y a bien des endroits où il est prioritaire d’agir, c’est dans le logement social. Certains sont dans un état lamentable et la facture énergétique y dépasse le montant du loyer.

Des discussions ont de nouveau eu lieu mercredi entre cabinets ministériels pour affiner les modalités, notamment les conséquences organisationnelles et financières. “Mais les principes de base sont acquis. Nous donnerons un signal clair de comportement exemplaire de la part des pouvoirs publics, via le logement social et il n’y aura plus de passoires énergétiques louées par des particuliers.poursuit Alain Maron.

La semaine dernière à Le gratuitplusieurs dirigeants du SISP ont fait part de leurs gros soucis financiers et se sont interrogés sur la faisabilité du grand projet du gouvernement bruxellois de rénovation de 37.000 logements en Région bruxelloise.

Le gros souci financier des sociétés publiques de logement à Bruxelles : “Il faut augmenter les loyers des logements sociaux”

Les montants actuels ne suffiront pas », reconnaît Alain Maron. “Il va falloir trouver des modèles de financement à tous les niveaux.

Saturation dans l’octroi des primes

Le ministre bruxellois de l’Environnement rappelle que des aides à la rénovation existent. « Nous avons atteint un budget de 40 millions d’euros par an chez Bruxelles Environnement et de 10 millions d’euros chez Urban.brussel (qui traite les dossiers nécessitant une modification du permis d’urbanisme). Pour Urban, Rudi Vervoort (PS, ministre-président bruxellois) n’avait pas prévu de budgets suffisants mais cela sera corrigé. Cette politique devra de toute façon être améliorée et accentuée sous le prochain gouvernement car on ne peut pas prendre les gens en tenaille »précise Alain Maron.

L’année 2023 a en effet coïncidé avec une explosion des dossiers. Alors que cela était anticipé à Bruxelles Environnement, Urban fait face à la saturation avec 9.000 demandes encore à traiter. Cela nécessite de tripler son enveloppe : un surplus de 22 millions d’euros est requis pour cette année. “Nous chercherons donc les solutions nécessaires et les transferts budgétaires», a assuré le ministre-président en commission.

Les méthodes de calcul du PEB, plus strictes à Bruxelles qu’en Wallonie, ont également fait l’objet de critiques. “Cela découle des méthodes de calcul », tempère Alain Maron. “Le barème PEB n’est pas le même partout en Europe. Il dépend de la moyenne calculée sur le bâtiment au départ, pour atteindre les objectifs globaux. En Région bruxelloise, on a beaucoup d’immeubles mitoyens donc, intrinsèquement, c’est plus efficace que dans une région avec plus de quatre villas en façade. C’est ce qui explique les petites différences dans les barèmes PEB.”

“Beaucoup de propriétaires n’auront pas les moyens de rénover”

Ces mesures de rénovation obligatoire des bâtiments ne réjouissent pas les propriétaires. “Le problème est de savoir ce qui sera réellement faisable financièrement. Parce que l’obligation de rénovation énergétique s’applique aux bailleurs mais aussi à tous les propriétaires», rappelle Olivier Hamal, avocat et président de l’Union nationale des propriétaires. “On oublie vite que la plupart des personnes concernées sont des personnes qui sont propriétaires de leur immeuble et qui y habitent. Ils seront soumis à des contraintes alors que les propriétaires n’ont souvent pas encore de PEB. Cependant, les gens n’ont pas encore assimilé qu’ils seraient également concernés. Et beaucoup n’en auront pas forcément les moyens.

A voir aussi sur LaLibre.be

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV C’est fini entre Zamalek et Samson Akinyola
NEXT jeudi dans la LNH | Sidney Crosby donne la victoire aux Penguins en prolongation contre les Ducks