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deux ONG demandent à la Fifa d’« interrompre » le processus de sélection de l’Arabie Saoudite

Les deux ONG Amnesty International et Sport & Rights Alliance (SRA) demandent dans un communiqué publié dimanche 10 novembre à la Fédération Internationale de Association (FIFA) de“interrompre” Processus de sélection de l’Arabie Saoudite comme hôte de la Coupe du de la FIFA 2034.

« Attribuer la Coupe du Monde 2034 à l’Arabie Saoudite sans obtenir des garanties crédibles de réformes aura un coût humain réel et prévisible »estime Steve Cockburn, responsable du programme Droits du travail et sport d’Amnesty International. Selon lui, « Les supporters seront victimes de discrimination, les habitants seront expulsés de force, les travailleurs migrants seront exploités et beaucoup mourront ».

Pour accueillir la planète football en 2034, l’Arabie Saoudite voit grand. Il prévoit la construction ou la rénovation de 11 stades. Plus de 185 000 chambres d’hôtel supplémentaires sont prévues, ainsi que de gigantesques projets d’infrastructures liés aux transports notamment. Le régime saoudien envisage également de construire de nouvelles villes. Pour réaliser ces grands travaux, Riyad aura nécessairement besoin d’une main d’œuvre étrangère importante. “Cependant, il ne s’est toujours pas engagé à réformer le système de parrainage (kafala) qui exploite les travailleurs du pays, à fixer un salaire minimum pour les non-citoyens, à les autoriser à adhérer à des syndicats ou à adopter de nouvelles mesures visant à prévenir les décès. au travail”, souligne Steve Cockburn.

« La FIFA doit interrompre le processus jusqu’à ce que des protections adéquates des droits humains soient mises en place, afin de ne pas aggraver une situation déjà désastreuse. »poursuit Steve Cockburn. Amnesty International et la Sport & Rights Alliance (SRA) appellent à « des réformes majeures en matière de droits de l’homme » avant le vote des membres de la Fifa prévu le 11 décembre 2024 lors d’un congrès extraordinaire de l’instance mondiale du football.

La Coupe du monde 2030 est aussi dans le viseur des ONG. Selon eux, la Fifa doit « conditionner l’attribution de la Coupe du monde 2030 au Maroc, au Portugal et à l’Espagne »qui proposent une candidature commune, « développer une stratégie beaucoup plus crédible en matière de droits fondamentaux » et exiger des « engagements contraignants ».

Amnesty International et la Sport & Rights Alliance (SRA) s’inquiètent du manque de garanties dans les dossiers des villes candidates concernant la protection des joueurs et des supporters contre les violations discriminatoires. Ils souhaitent également prévenir les violences policières et sont très attentifs à sauvegarder le droit au logement des résidents. Ils avaient déjà souligné ces risques dans un rapport publié en juin 2024. « Le Maroc, le Portugal et l’Espagne doivent prendre leurs responsabilités en matière de droits humains bien plus au sérieux. » déclare Steve Cockburn.

Après les polémiques lors de la Coupe du monde 2018 en Russie et au Qatar en 2022, la Fifa a introduit pour la première fois des critères liés aux droits de l’homme dans son processus de sélection pour la Coupe du monde masculine 2026. Mais les ONG estiment que la procédure à appliquer aujourd’hui est “biaisé”. Selon eux, « La FIFA a miné son influence sur les réformes des droits humains » notamment “en suivant une procédure qui ne présente qu’une seule candidature pour chaque tournoi”.

« La FIFA prétend depuis longtemps prendre en compte les normes relatives aux droits de l’homme lors de la sélection des pays hôtes de la Coupe du monde et de l’organisation de ses tournois phares. À moins qu’elle ne soit honnête quant à l’ampleur et à la gravité des risques futurs et ne prenne des mesures pour les prévenir, il sera clair que son engagement en faveur des droits de l’homme n’est qu’une imposture », a déclaré Andrea Florence, directrice de la Sports & Rights Alliance.

La présidente d’Amnesty International , Anne Savinel-Barras, a affirmé, sur franceinfo, dimanche 10 novembre, qu’elle doutait de l’engagement de la Fifa en faveur des droits humains. “Nous avons remis notre rapport, en juin 2024, à la Fifa, soulignant nos craintes que les principes de protection des droits de l’homme ne soient pas respectés”elle a expliqué. “La Fifa n’a pas daigné répondre, on peut donc se poser la question du sérieux de leur engagement”dit-elle. Pour Anne Savinel-Barras, la Fifa doit « conditionner l’attribution de la Coupe du monde à une stratégie beaucoup plus globale en termes de protection des droits de l’homme ».

 
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