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Labeau-Lascary, la jeunesse à la pointe de l’attaque lensoise

Un profil « hyper complet »

Olivier Frapolli souhaitait Rémy Labeau-Lascary, dont l’entourage avait été sondé, dès le mercato hivernal 2022-23, mais Franck Haise ne souhaitait pas alors le prêter. L’entraîneur lavallois est revenu à l’attaque l’été suivant. Et il aurait prolongé son bail avec un deuxième prêt. D’autres clubs (Lorient notamment) ont également suivi son dossier.

« Sa plus grande qualité, explique le technicien, c’est sa capacité à attaquer en profondeur, c’est un joueur spatial qui va très vite. Les joueurs qui courent beaucoup sans ballon sont des profils de plus en plus rares, aujourd’hui, tout le monde doit avoir le ballon aux pieds… Son deuxième point, c’est son volume de jeu, il sait répéter des courses à très haute intensité. Cela contraste un peu avec son comportement quotidien, un peu nonchalant, mais dès qu’il est sur le terrain, il a un autre visage. Enfin, il est à l’aise en dribble et peut faire des différences individuelles. »

Capable d’évoluer devant comme sur les côtés, il ne recule pas non plus dans les tâches défensives, ajoute l’ancien entraîneur de Boulogne (2017 à 2019). “ On avait juste un point d’interrogation sur ses qualités de finition. »

« C’est un attaquant très complet, confirme Will Still. C’est assez gros (1,88 m)plutôt puissant et rapide. Et sa frappe en profondeur est très intéressante à l’image du but qu’il marque à Saint-Etienne où il est à l’affût. Il possède également un calme assez étonnant devant le but. » Le coach lensois l’avait d’abord ramené en préparation ; il l’a gardé pour la saison. En août, le Guadeloupéen a même été prolongé de deux ans, jusqu’en 2028.

Un prêt avantageux : “C’est respecté”

L’horizon bouché à Lens, où il a signé son premier contrat professionnel en janvier 2023, Rémy Labeau-Lascary a affiné pendant un an en Ligue 2, enchaînant les matches (35 dont 26 en tant que titulaire). ” Nous avons un nouveau Rémy depuis le début de la saison, souligne Adrien Thomasson qui a suivi avec attention sa période mayennaise. Je l’ai senti très investi, avec beaucoup de détermination dès le début de la préparation. Son prêt lui a fait du bien. La Ligue 2 est vraiment un bon championnat pour le développement. On n’a pas tous la chance de débuter en Ligue 1, c’est la preuve, et j’y suis allé, qu’être prêté à un niveau compétitif, c’est important. Sa personnalité n’a pas changé, il est plus réservé dans un vestiaire. D’autre part, Je l’ai connu lors des six derniers mois de la saison où nous avons terminé deuxième (2022-23) et, il est devenu un joueur beaucoup plus complet, intéressant dans son jeu sans ballon, son pressing et ses appels. Il est beaucoup plus épanoui et confiant. » « Il est respecté pour la personne et surtout le joueur qu’il est », insiste Will Still.

Après une séduisante préparation à Laval, celui qui est arrivé à Gaillette à 15 ans, en 2018, s’était d’abord cherché par lui-même. « Il a longtemps poursuivi son premier but, dit Olivier Frapolli. Cela a provoqué un peu de frustration, parfois de mauvais choix, il a surjoué. Il créait mais terminait rarement. Les premiers mois, on se disait toujours qu’il y avait du potentiel mais en réalité pas grand-chose. Mais il est toujours resté dans le projet. Dans la deuxième partie de saison, il a commencé à avoir plus d’impact. Il a été décisif, a marqué des buts, provoqué des penaltys. Il a atteint un niveau et gagné en cohérence. » Une première passe décisive le 23 janvier contre le PFC et c’est parti, des stats plus conformes aux espoirs (4 buts, 4 passes décisives).

Malgré tout, le personnel lavallois a parfois dû lutter contre une forme de relâchement, un tempérament qui refait surface : « Nous avons beaucoup travaillé le langage corporel et avons toujours été très durs dans les duels offensifs. Mais Rémy a un bel avenir devant lui, il en a certainement les qualités. »

Une palette à élargir : « Ne fermez pas les yeux quand vous faites une grimace ! » »

A 21 ans, Labeau-Lascary est encore un jeune joueur, avec des marges de progression. “ Il doit élargir son éventail de finitions pour être véritablement un attaquant de très haut niveau, souligne Olivier Frapolli, qui est resté en contact avec lui. Il n’a pas de jeu de tête et doit travailler son mauvais pied. »

Will Still abonde dans le même sens avec humour : « On lui a souvent dit de ne pas fermer les yeux quand il fait la grimace ! C’est un travail quotidien. Ce matin encore, il a eu dix ballons à enchaîner avec son pied gauche, ce n’est pas le pied gauche de Messi, mais ça avance. On le voit tous les jours à l’entraînement quand on travaille à finir, maintenant il marque 65-70% des occasions. Au début de la préparation, c’était 35-40 %. Nous constatons une nette évolution. C’est un garçon formidable, avec un vrai potentiel, qui a envie de travailler et d’aller loin. Et il a une famille qui l’aide. » Et avec une pointe de malice, ou de professionnalisme, en plus, il n’aurait peut-être pas vu ses buts refusés à Monaco et à Rennes et aurait sans doute inscrit son tout premier but professionnel avec Lens plus tôt.

 
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