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l’ascension vertigineuse d’Enzo Genton

A 18 ans, Enzo Genton s’invite à profiter de la montagne qui se dresse devant lui. Nouveau venu dans le groupe d’Olivier Pantaloni, arrivé cet été à la tête de Lorient en remplacement de Régis Le Bris, le défenseur central a pu jouer ses premières minutes en Ligue 2, auxquelles il ne s’attendait pas forcément, en tout cas pas aussi vite : « En rejoignant le groupe pro dans la préparation, je me suis dit que ce serait un peu une année de découverte, et que je prendrais tout ce qu’il y avait à prendre. Si je dois débuter, tant mieux, si je suis sur le banc pendant 2 ou 3 matches, c’est comme ça. Mais maintenant que nous y avons goûté, nous sommes sûrs que nous en voudrons un peu plus.il sourit. L’appétit vient en mangeant, et son but fantastique contre Ajaccio, déjà l’un des meilleurs de la saison (Lorient gagné 3-0 le 27 septembre), l’a encore stimulé :

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« Les émotions étaient très très fortes. Après le but, j’ai eu une pensée pour mon grand-père décédé, à qui je la dédie. Et puis j’ai dit que si je marquais, j’irais directement voir les supporters. Et si je savais qu’elle finirait au fond ? Quand tu fais une volée, tu as encore une petite sensation qui te donne un indice, et à ce moment-là, je me suis dit « ah, il se peut qu’il se passe quelque chose là ». Je l’ai senti un peu”rembobine-t-il, avec un sourire jusqu’aux oreilles que l’on peut même sentir au bout du fil. Après le match, son émouvant échange avec son oncle Florian, présentateur du multiplex Ligue 2 de beinpuis s’est propagée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. La vidéo a été vue par des centaines de milliers de personnes sur X, ce qu’il a encore du mal à réaliser aujourd’hui : « Je ne savais pas que Florian était à l’antenne, j’avais oublié qu’il y avait le multiplex. En fait, j’étais concentré car c’était ma deuxième entrée en professionnel, et surtout ma première au Moustoir. Mais les réactions ont été un peu surréalistes. J’ai découvert ce mini buzz après le match, et j’ai été vraiment surpris. Après, ce n’est pas une fin en soi, à ce moment-là, il faut changer, même si c’est bon pour le moral. »» reconnaît le joueur représenté par l’agence Wasserman.

Le duel contre son père a coché le calendrier

Si tout s’est accéléré ces dernières semaines pour le numéro 60 de Merlus, un numéro qu’il “je n’ai pas choisi” mais qu’il entend désormais conserver par superstition, il se garde de trahir ce qu’il est. Sa fraîcheur, son insouciance et son humilité l’ont toujours caractérisé, et il compte bien conserver cela, pour le plus grand bonheur de son papa Benjamin. Son papa, qu’il pourrait également rencontrer le 9 novembre face à Guingamp, club où il est adjoint de Sylvain Ripoll depuis cet été : « on verra si je suis dans le groupe, mais le fait de l’avoir rencontré en préparation (Lorient avait perdu 2-0 en amical cet été), c’était déjà étrange. Donc en L2, ce serait incroyable. Il y aurait un aspect personnel et sentimental, au-delà de l’objectif collectif. Et c’est sûr que ça va se calmer un peu après le match”il plaisante.

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Ancien joueur professionnel, passé par Créteil, Lorient et Le Havre, Benjamin Genton reste à ce jour le relais majeur de son fils. Il est donc courant qu’Enzo lui pose la question lorsqu’il manque de réponses à certaines questions : «Je pars du principe que quand on est fils de footballeur professionnel – c’est comme dans tout métier où il y a une succession – on part avec une longueur d’avance sur les autres. Mon père était professionnel, et c’est super bénéfique de l’avoiril confie. Il a vécu toutes mes situations, et ça fait du bien de parler football avec lui, sachant qu’on joue au même poste (défenseur central, même si les premières apparitions professionnelles d’Enzo se sont déroulées au poste de 6). Il comprend ce que je ressens et même si nous jouons dans deux clubs différents, il sera toujours là pour m’aider. ».

Il a finalement accroché le chariot de Kroupi

Bien qu’il reste relativement jeune (18 ans), Enzo Genton n’est pas un phénomène précoce, comme son camarade de classe, Éli Junior Kroupi, identifié très tôt et lancé dans le grand bain à 16 ans. D’ailleurs, voir fréquemment son ami se perfectionner au cours de leur formation était souvent pour lui une Source d’inspiration : «il est arrivé en U7 et moi en U9 au club. C’est merveilleux de se retrouver en tant que professionnel aujourd’huiil sourit. D’autant qu’il a toujours été surclassé. Parfois je le perdais de vue, mais ça me stimulait, j’avais envie d’essayer d’être avec lui. Au centre de formation, j’étais content de le retrouver, mais ensuite il est parti en réserve, puis quand je suis arrivé en réserve, il est allé chez les pro. Cela a toujours été un petit objectif personnel de me dire « allez, je vais certainement le rejoindre et nous jouerons à nouveau ensemble pour de bon cette fois. »» Après sa merveille contre Ajaccio le mois dernier, c’est Kroupi qui l’accompagnait au micro de êtreIN pour sa première apparition médiatique. Un rôle de « grand frère », assumé également par les plus anciens de l’équipe, très discrets.

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« Katseris me guide beaucoup, mais des cadres comme Abergel, Kalulu ou Laporte nous accueillent toujours très bien à notre arrivée, ils nous permettent de nous libérer. Ils sont passés par là et nous donnent beaucoup de conseils. Après Ajaccio, ils m’ont bien soigné et le bizutage avec l’Ultra a été magnifique. J’avais déjà joué un match de Lorient avec eux quand j’étais plus jeune, donc prendre ce pont supporter-joueur, au point de chanter à leurs côtés, c’était exceptionnel »se souvient Genton. Aujourd’hui, ceux qui adorent Marquinhos «pour son incroyable leadership»et que l’on retrouve dans le profil du Barcelonais Pau Cubarsi, d’un an son cadet, veut continuer à tracer sa voie. S’il a déjà connu une ascension vertigineuse ces derniers mois, des U19 à la N2, en passant par ses premières sélections en équipe de U19, jusqu’à son premier but en L2, Genton ne se fixe pas de limites. Il garde la tête bien vissée sur les épaules, mais en veut plus. “Parfois je m’assois et je me dis “tout est allé très vite”, mais je sais qu’il y aura des passages plus compliqués, et c’est là que ce sera intéressant de voir comment je rebondis”.

Pub. le 02/11/2024 16:01
– MISE À JOUR 11/02/2024 16:14

 
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