Mardi dernier, la liste « Le Football qu’on aime », menée par le président sortant, Philippe Diallo, faisait campagne près de l’Astragale, siège de la ligue de football de Bourgogne-Franche-Comté.
Sept membres de cette liste étaient à Dijon. Et parmi eux certainement le plus connu : Jean-Michel Aulas, ancien président de l’OL, désormais à la tête de la nouvelle Ligue de football professionnel féminin (LFFP). Une suite logique pour celui qui avait mis le club rhodanien sur la voie de la féminisation en 2004.
10% des licenciés
« En France, nous avons 52 % de femmes et nous avons 10 % de footballeuses. Cela signifie que plus de 50 % de la France est isolée. Je ne vous cacherai pas que c’est pour cela que je me suis engagé de manière très précise depuis des années pour Lyon et maintenant pour la Fédération”, souffle l’homme d’affaires de 75 ans, la liste de Philippe Diallo ayant annoncé vouloir doubler le nombre de diplômés au cours des quatre prochaines années (250 000 aujourd’hui). « Il y a une prise de conscience et une crédibilité à faire et cela passe par l’élite. »
Les investisseurs étrangers à l’affût
D’où la création depuis cette saison de cette ligue professionnelle après avoir observé ce qui se faisait aux Etats-Unis, en Angleterre… « Nous avons donc développé un écosystème basé sur le principe qu’il fallait de la compétitivité. Nous avons mis en place un système d’agrément qui oblige tous les clubs à disposer de terrains, d’un encadrement, de services médicaux, d’entraîneurs, etc. », précise Jean-Michel Aulas.
« Dijon fait partie des clubs qui respectent le jeu », ajoute-t-il, appréciant de voir le DFCO évoluer à Gaston-Gérard. “Quand les matchs sont diffusés, ça donne plus d’effet”, ajoute le président de la “L2FP”, la Première Ligue ayant signé un contrat avec Canal+ jusqu’en 2029.
« Nous constatons une augmentation spectaculaire du nombre de personnes qui regardent les matchs et se rendent dans les stades. Cela est dû aussi à l’arrivée de clubs populaires comme Strasbourg et Nantes », précise Jean-Michel Aulas.
Malgré cela, le DFCO, fort d’une cinquantaine d’abonnés, peine à attirer dans le stade un large public, mais aussi des partenaires spécifiques du football féminin. Un dossier dont le dirigeant français a connaissance. « J’ai eu à traiter plusieurs dossiers : Orléans, Bordeaux. En ce moment, il y a le cas de Dijon qui joue le jeu. J’ai eu le président actuel (Pierre-Henri Deballon) mon ami Olivier Delcourt aussi. La solution est d’ouvrir les clubs pour permettre aux investisseurs extérieurs de venir prêter main-forte. Et ça tombe bien car nous avons beaucoup d’investisseurs anglais et américains qui s’intéressent au football féminin », explique Jean-Michel Aulas. Par exemple, l’OL a été racheté à 52,9% par l’Américaine Michele Kang via YMK Holdings, en mai 2023.
« Il y a trois types d’investisseurs : Les investisseurs français qui veulent s’occuper uniquement du football féminin. Investisseurs anglais : généralement, ce sont des fonds. Et les investisseurs américains. Et là, ça peut être des fonds, mais aussi des particuliers et notamment des personnes très connues”, précise-t-il. Et d’ajouter : « Je ne vous cacherai pas que les villes qui les intéressent particulièrement sont soit Paris, soit Lyon ce qui était le cas, soit des villes viticoles car tout le monde connaît la Bourgogne à l’étranger, le champagne, la bourgogne… » Une piste à explorer pour le section féminine du DFCO ?
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