« J’aime le football, je vis pour ça depuis l’âge de 5 ans », se souvient celui qui a débuté à l’Entente Haut Béarn et dont la passion n’a pas pris une ride. En cette semaine où les Vertes (8e) s’apprêtent à recevoir Fleury (5e) samedi (17h), la Haut-Béarnaise fait le point sur le premier quart-temps de la saison.
Pourquoi avoir quitté Guingamp et signé à Saint-Etienne ?
Le départ a été mûrement réfléchi, je pense qu’il me fallait un nouveau et peut-être même un dernier défi. J’avoue que l’appel de Saint-Etienne m’a beaucoup séduit pour plusieurs raisons : l’histoire du club, la connexion que j’avais avec le président de l’association, l’entraîneur ou certains joueurs qui m’appréciaient. a parlé de l’ASSE.
Peut-être un dernier défi : envisagez-vous d’arrêter ?
Tant que mon corps me permet de jouer, je continuerai. J’arrive à un âge où certains joueurs s’arrêtent. Si je peux tenir jusqu’à 33, 34 ou 35 ans, je le ferai. Je suis parti pour un projet au long cours à Saint-Etienne.
Gardez-vous votre profil sous les attaquants ?
Oui. Après mes deux premières saisons comme attaquant à Guingamp, j’ai évolué dans un poste un peu plus éloigné, milieu offensif. On ne me demandait plus d’être devant, d’attendre les ballons dans la surface, mais d’être plus créatif, d’essayer de déclencher des actions au lieu de les terminer.
De retour en D1 la saison dernière, Saint-Etienne joue encore pour se maintenir ?
Oui, l’objectif est d’acquérir le maintien le plus rapidement possible pour ensuite aller jouer les trouble-fêtes plus haut. Si nous le pouvons, nous ne nous en priverons pas.
Que pensez-vous du début de saison de l’ASSE ?
9 points sur 6 journées, pour une équipe qui joue au maintien, c’est cohérent. Maintenant, il ne faut pas oublier qu’on a commencé avec trois victoires, ce qui était formidable, et qu’on reste avec trois défaites. Même si nous savions que nous n’allions pas tout gagner, cela a entaché notre début de championnat. On a les pieds sur terre, on travaille, on sait que le championnat est de plus en plus homogène et que tous les matches sont difficiles.
Y a-t-il eu une détente après trois jours ?
Non, non, nous ne nous sentions pas très forts et invincibles ! En fait, nos trois défaites ne nous permettent pas de tirer une conclusion très simple pour y remédier. Au Havre (5-1), c’est peut-être à cause d’erreurs individuelles. Contre Dijon (0-2), c’est plutôt un problème collectif. A Strasbourg (2-0), on a fait une très bonne première mi-temps mais on a encaissé un but juste avant la pause qui nous a mis un petit coup dans la tête. On revient avec des intentions, on ne parvient pas à marquer et on prend ce deuxième but qui nous touche un peu plus.
Le football va dans les deux sens. C’est aussi ce qui fait sa beauté. Il faut arriver à couper au plus vite cette série en se rassurant, en tournant peut-être le dos à certains moments, en acceptant de jouer moins le ballon et d’être plus fort défensivement.
Votre expérience de D1 et de capitaine doit se ressentir dans le vestiaire stéphanois ?
J’essaie de tirer tout le monde vers le haut, de parler aux plus jeunes, de les conseiller, de les accompagner.
Comment s’est passée votre intégration ?
C’était honnêtement très facile, pour moi et pour toute l’actualité. Les anciens ont su très bien nous accueillir, les coachs et le staff aussi. En tant que débutants, nous avons fait le nécessaire pour que la mayonnaise prenne assez rapidement. On peut le mettre sur le compte des trois premières victoires obtenues alors que le groupe a beaucoup changé.
Et la perceuse ?
C’est sympa, différent de la Bretagne et du 64. Ça a aussi son charme, avec des gens très accueillants. C’est cool, je suis content.
Vos parents aimaient-ils l’ASSE ?
Mon père est un grand connaisseur de Saint-Etienne, il m’a accompagné pour la dédicace, il a visité les locaux et le stade avec moi. Il était comme un gamin, c’était presque lui qui signait !
Êtes-vous allé voir la Ligue 1 à Geoffroy-Guichard ?
Oui et je comprends pourquoi on l’appelle le Chaudron ! C’est vraiment impressionnant.
Les filles ont joué l’année dernière contre Lyon à Geoffroy-Guichard et on aura droit à deux ou trois affiches cette saison. On a eu la chance de jouer à la Meinau le week-end dernier, j’ai eu la chance de jouer au Roudourou avec Guingamp, là je vais franchir une marche (un niveau, NDLR) en termes de capacité et de qualité.
A Guingamp, un leader du vestiaire
Si elle n’en garde que de « bons souvenirs », Sarah Cambot a vécu quatre saisons « complètement différentes » avec l’En Avant Guingamp, de 2020 à 2024. La première a été « très bonne. On a créé la surprise en terminant 5ème, je me suis adapté très vite. La seconde la vit revêtir les galons de capitaine. Le troisième a été le meilleur statistiquement, avec 7 buts et 4 passes décisives. Statistiques essentielles pour rester élite. La quatrième s’est révélée “la plus dure avec un maintien validé à deux journées de la fin”.
En chiffres
4 clubs, 8 saisons, plus de 130 matchs au plus haut niveau français pour Sarah Cambot dans sa carrière. Formée à l’Entente Haut Béarn et au FC Oloron, elle monte en D1 en 2016 avec les Girondins de Bordeaux. Elle a continué dans l’élite avec Soyaux (2018-2020), Guingamp (2020-2024) et désormais Saint-Etienne.
« Un joueur expérimenté »
« Sarah est une joueuse de D1 expérimentée, capable de marquer entre 6 et 10 buts par saison », souligne Laurent Mortel. L’entraîneur de l’ASSE a ciblé la Haut-Béarnaise pour améliorer le cœur du jeu stéphanois : « Elle peut nous donner cette régularité et cette justesse technique dans l’entrejeu dont nous avions besoin ».