DÉCRYPTION – Deux mois après la clôture du mercato, retour sur l’apport des quatre nouveaux joueurs parisiens.
« On a fait un très bon mercato »a apprécié Luis Enrique fin août. Adage « plus que satisfait »l’entraîneur espagnol a souligné que l’équipe était “amélioré avec un joueur par ligne”. Les quatre joueurs concernés sont Joao Neves (Benfica), Désiré Doué (Rennes), Willian Pacho (Francfort) et Matfey Safonov (Krasnodar). Hors bonus, le PSG a tout de même englouti 170 M€ lors du dernier mercato. Cela représente près d’un quart des dépenses totales de la Ligue 1 ! En Europe, cinq clubs ont dépensé plus que Paris, dont quatre équipes anglaises, Chelsea (238,5 M€), Brighton (231,2), Manchester United (214,5), Alético (185) et Aston Villa (176,2). Quatre recrues, d’un peu plus de 21 ans en moyenne. Deux de ces joueurs font partie des quatre ayant participé à 12 matchs du Paris-SG depuis le début de la saison.
Dans le même temps, Paris a délocalisé une vingtaine de joueurs, en prêt (Soler, Moscardo, Mukiele…), libérés ou en fin de contrat (Mbappé, Navas, Kurzawa…) et trois transferts directs pour un peu plus de 70 M€ (Ugarte , Ekitike, Danilo). Le PSG aurait également souhaité exfiltrer Milan Skriniar… en vain. Si tel était le cas, un joueur aurait très probablement été recruté pour compenser le départ du Slovaque. Il ne serait pas étonnant de le voir partir cet hiver. Idem pour Randal Kolo Muani. « Cette année, j’ai pu prévoir certaines signatures avec Luis Campos et Nasser Al-Khelaïfi mais certains recrutements avaient été faits avant »glisse Luis Enrique. Il pensait certainement à ces deux joueurs en disant cela. À Manuel Ugarte aussi. Ou même Gonçalo Ramos ?
Lire aussi
PSG : Patron de Ligue 1, en danger en Europe, les paradoxes de Paris
On aime cette philosophie, développer et développer les jeunes et pour cela, il faut qu’ils jouent des matchs tendus.
Luis Enrique
Au final, le PSG s’est appauvri offensivement avec le départ de Kylian Mbappé et est devenu encore plus jeune. Une trajectoire en ligne avec la nouvelle politique du club. Minimaliste ? Cela donne leur chance à ces garçons comme Senny Mayulu (18 ans), Yoram Zague (18 ans) et Ibrahim Mbaye (16 ans). “Nous aimons cette philosophie, aider les jeunes à évoluer et à se développer et pour cela, ils doivent jouer des matchs sous haute pression”Luis Enrique l’a récemment indiqué, rappelant que le club avait choisi de ne pas «surpayer» sur le marché des transferts. « Recruter les meilleurs jeunes est plus facile et moins cher que les meilleurs vétérans »il jura encore. Le tout en chantant régulièrement les louanges des quatre nouveaux, qui sont « en bonne connexion avec le reste de l’équipe ». Premier bilan des quatre recrues, deux mois après la fin du mercato et avant un duel contre Lens ce samedi (17 heures), au Parc des Princes, lors de la dixième journée de L1.
Neves, comme un poisson dans l’eau
Recruté pour 70 M€ bonus compris, sans compter le prêt de Renato Sanches à Benfica, Joao Neves n’a pas mis longtemps à s’acclimater. Il faut dire que le jeune (20 ans) international portugais (12 sélections) peut s’appuyer sur un certain nombre de compatriotes au sein de l’effectif parisien. Pour le reste, “il parle le même langage que le reste du collectif”tel qu’analysé par Luis Fernández dans nos pages. « La complémentarité est bonne avec ses coéquipiers. Neves a cette touche technique tout en ayant un fort impact. Il a cette agressivité, cette vélocité, cette disponibilité »a ajouté l’ancien entraîneur du PSG. “Je pense qu’il deviendra l’un des meilleurs milieux de terrain du monde”déclare Luis Castro, son ancien entraîneur à Benfica, également interrogé par Le Figaro. Et celui devenu entraîneur de Dunkerque (L2) d’ajouter : « Il vient de rejoindre l’une des meilleures équipes d’Europe et il est déjà décisif, il joue. Dans peu de temps, ce sera l’un des environnements les plus importants au monde..
En attendant, Neves s’est déjà imposé comme un maillon fort du milieu parisien. Il a participé aux 12 matches du PSG depuis le début de la saison, avec six passes décisives (meilleur passeur de L1) et même son premier but dimanche dernier à Marseille (victoire 3-0). Au-delà des statistiques, l’ancien de Benfica brille surtout par sa capacité à gagner des duels et à gratter des ballons, tout en s’en sortant bien. Un joueur très « compatible Luis Enrique ».
Lire aussi
« Il va devenir l’un des meilleurs milieux de terrain du monde » : découverte de Joao Neves, la nouvelle pépite du PSG
Le mystère Safonov
Pourquoi diable les dirigeants parisiens sont-ils allés à Krasnodar chercher Matvey Safonov ? Titulaire dans l’équipe de Russie, le gardien de 25 ans a tout de même coûté 20 M€. Pour un liner, c’est cher. Et jusqu’à présent, il n’y a aucune raison de penser qu’il représente autre chose dans l’esprit de Luis Enrique. Il n’a joué que trois matches, lorsque Gigio Donnarumma a dû déclarer forfait. Trois matches qui ne nous ont pas permis de nous faire une idée définitive. Safonov n’est en tout cas pas un gardien très fort, très à l’aise loin de son but et dans les airs. C’est pourtant le type de joueur que l’on aurait imaginé pour intégrer la matrice de Luis Enrique. “C’est un gardien qui fait des arrêts, qui est même parfois trop spectaculaire à mon avis”a expliqué l’ancien entraîneur des gardiens de Chelsea, Christophe Lollichon. Jusqu’à présent, l’arrivée du portier russe reste, au mieux, un mystère.
Lire aussi
Domaine aérien, jeu au pied, lecture… Que vaut vraiment Safonov, le nouveau gardien du PSG ?
Pacho, l’opportunité fait le voleur
Face aux absences de Lucas Hernandez et Presnel Kimpembe, le PSG a mis le paquet sur un défenseur central, Willian Pacho. Passé par la Belgique, l’international équatorien de 23 ans (20 sélections, 2 buts) sortait d’une belle saison à Francfort, où Paris compte ses engagés. 40 millions d’euros sur la table. Luis Enrique n’a pas tardé à s’appuyer sur lui. Avec succès. Pacho est le joueur le plus utilisé depuis le début de la saison (12 matches, 1017 minutes). « Depuis le début de la saison dernière, j’ai souvent parlé de la différence entre ce que je peux vous dire et les statistiques, les actions. Il fait partie de ceux qui ont le plus joué. Nous savions que sa signature était importante. Il s’est adapté très vite et c’est facile quand on a de la confiance et du temps de jeu. »décrypte Luis Enrique, qui le préfère notamment à Lucas Beraldo. Recruté en janvier, ce dernier a bien du mal à confirmer ses bons débuts avec le club de la capitale cette saison…
Et le technicien asturien de 54 ans d’ajouter : « Il apporte les choses dont nous avions besoin, gagner des duels, sortir le ballon, récupérer le ballon, efficace dans sa zone… C’est un apport que l’on juge très positivement depuis sa première minute au club ». Un vrai policier. Début 2025, lorsque Hernández sera opérationnel, qui en paiera le prix, Pacho ou Nuno Mendes ? Un joli casse-tête en perspective pour Luis Enrique, qui ne demande rien de mieux.
Lire aussi
“C’est un championnat très physique et tactique”, Willian Pacho (PSG) complimente le niveau de la Ligue 1
Doué, un peu plus de patience
Courtisé par le Bayern Munich, Désiré Doué a finalement dit oui à Paris. 60 M€ de bonus inclus pour arracher le joueur de 19 ans à Rennes, son club formateur. “Il va beaucoup nous aider”a déclaré Luis Enrique lors de sa visite, décrivant « un joueur polyvalent » et « très complet »OMS «peut jouer sur les côtés et au milieu». Les qualités du garçon sont connues, on les avait appréciées sous le maillot rennais la saison dernière. On attend toujours de les voir avec la tunique parisienne. Avec 358 minutes au total, Doué est l’un des joueurs les moins utilisés de Paris cette saison. Et quand il a pris un départ du ciel en Ligue des Champions, à Arsenal (2-0), il n’en a pas profité. Pas question de parler de flop. Rappelons juste que le natif d’Angers a encore tout le temps devant lui pour s’adapter et s’installer à Paris. Patience.