« Revenir dans ce stade me touche le cœur »

« Revenir dans ce stade me touche le cœur »
« Revenir dans ce stade me touche le cœur »

L’ASSE s’apprête à recevoir ce samedi le Racing Club de Strasbourg à Geoffroy-Guichard. A cette occasion, un certain Saïdou Sow fera son retour au Chaudron pour la première fois depuis son départ du Forez au cours de l’été 2023. Le défenseur central guinéen, qui fait aujourd’hui la joie de Liam Rosenior qui l’a promu vice-capitaine, a accordé une interview à Peuple-Vert.fr dans laquelle il aborde de nombreux sujets et confie son impatience de retrouver le Chaudron.

Bonjour Saïdou, merci de nous accorder cette interview. Samedi, c’est vos retrouvailles avec le Chaudron et votre club formateur, comment vous et votre équipe préparez-vous ce déplacement ?

« C’est un match difficile. Je sais ce que ça fait de jouer dans le Chaudron. Il y a très peu de joueurs dans le vestiaire strasbourgeois ayant déjà évolué au Chaudron. Venir y jouer en tant qu’adversaire, c’est difficile. Ce sera pour nous. »

« L’ASSE est de retour à sa place, elle mérite d’être en Ligue 1 et doit y rester »

Et pour vous, personnellement, ce match à Saint-Étienne a-t-il une saveur particulière ?

« C’est ici que j’ai été formé. J’ai grandi à Sainté, j’y ai joué mon premier match. Revenir dans ce stade, revoir ce club, en tant qu’adversaire, ça me touche au cœur. »

Il faut dire que Geoffroy-Guichard est un stade particulier. Vous l’avez vécu vide pendant la pandémie mais aussi plein à de nombreuses reprises, qu’est-ce que cela change ?

« Cela n’a vraiment rien à voir. A Geoffroy-Guichard pendant le COVID, on s’entendait parler, on entendait les consignes. Mais Geoffroy-Guichard sans COVID, c’est un autre monde, il faut crier pour se parler. Il semblerait que le stade vive avec les joueurs. »

Vous avez quitté l’ASSE à l’été 2023, un an après la relégation en Ligue 2. Samedi, vous avez retrouvé les Verts en Ligue 1, avez-vous suivi la dernière saison ?

« Franchement, j’ai suivi tous les matchs. L’ASSE est de retour à sa place, ce club mérite d’être en Ligue 1 et il doit rester en Ligue 1. Il est de retour là où il devrait être. »

« Razik a été mon premier entraîneur à l’ASSE, il me suit encore aujourd’hui »

Il y a encore des visages familiers au club, avez-vous gardé des contacts avec certains d’entre eux ?

« Oui, j’ai encore des contacts avec plusieurs joueurs et certains entraîneurs du centre de formation avec qui j’interagis assez régulièrement. Notamment Razik (Nedder) qui a été mon premier entraîneur à Saint-Étienne en tant que jeune joueur, et qui m’a suivi tout au long de mon passage au centre et même jusqu’à maintenant. Il me suit toujours et nous parlons souvent. Et il y a le coach Kevin (De Jesus) qui était mon entraîneur adjoint et avec qui j’ai vraiment développé une bonne relation. »

Il y a quelques jours on assistait aux retrouvailles entre Mahdi Camara et Lucas Gourna en Ligue des Champions. Saliba a terminé 24ème du Ballon d’Or et Fofana est de retour de blessure à Chelsea. On peut dire que l’équipe stéphanoise brille. Vous suivez leurs traces, jouer en LDC est-il pour vous un objectif à long terme ?

« Ouais, honnêtement, c’est un plaisir de les voir à ce niveau. C’est aussi un de mes objectifs de disputer ce genre de matches, c’est vraiment un rêve d’enfant. »

Parlons maintenant de votre aventure strasbourgeoise. Lorsque vous arrivez en Alsace, vous êtes en compétition avec plusieurs jeunes. Vous vous êtes progressivement imposé. A votre arrivée, il vous a peut-être fallu un temps d’adaptation pour vous implanter. Malgré tout, votre sélectionneur en Guinée (Kaba Diawara à l’époque) vous maintenait sa confiance. Racontez-nous ces débuts délicats dans le Racing.

« Mon arrivée à Strasbourg a été assez compliquée, mais je m’y attendais. Je sortais de mon cocon, à Saint-Étienne j’étais chez moi, c’est un club où j’ai grandi, où je connaissais tout le monde. Quand je suis arrivé à Strasbourg c’était totalement différent, il fallait que je m’impose, que je montre de quoi j’étais capable et il y avait beaucoup de concurrence avec beaucoup de bons joueurs. C’était donc difficile, mais voilà, j’ai persévéré. J’ai continué à travailler, j’ai fait appel aux gens autour pour m’aider. Et voilà, en sélection, je remercie Kaba Diawara qui m’a toujours soutenu. Il m’a appelé, il m’a fait jouer, il m’a même nommé capitaine, sachant que je ne jouais pas pour un club. Tout ça, c’était pour me donner confiance, et ça m’a beaucoup aidé. »

« Il faut se faire un nom, montrer que l’on vaut ses 4 millions voire plus »

Est-ce difficile d’encaisser un premier transfert de son club formateur ? Est-ce difficile d’arriver avec un statut dans un nouveau club ?

« Oui, c’est assez difficile. Vous arrivez dans un club où personne ne vous connaît, vous devez vous faire un nom, vous devez montrer qui vous êtes, vous devez montrer que vous valez vos 4 millions (les frais de transfert), voire que vous êtes vaut plus que ces 4 millions. C’est assez difficile mais c’est le football. Il y aura souvent des moments comme ça, il faut être fort. »

L’arrivée de votre nouvel entraîneur, Liam Rosenior, a eu un impact positif pour vous à Strasbourg, même si vous avez réussi à gagner la confiance de Patrick Vieira la saison dernière. Expliquez-nous ce qu’il vous a apporté, sa philosophie… C’est vrai que, vu de l’extérieur, on trouve que l’équipe est attractive et joueuse, malgré sa jeunesse.

« Il est venu avec ses idées. C’est un entraîneur qui sait ce qu’il veut et il faut faire ce qu’il veut. il nous donne confiance, il nous fait travailler. Et je pense qu’avec l’effectif que nous avons, c’est un plaisir de travailler avec cet entraîneur. Parce que franchement, il est proche des joueurs, il nous met tous en confiance, il nous fait travailler, et c’est un autre monde. »

Et en plus, il vous a promu vice-capitaine de l’équipe, c’est quand même une belle marque de confiance. Vous avez toujours eu des responsabilités. Que ce soit à Strasbourg, en sélection et plus tôt chez les jeunes de Sainté, vous avez régulièrement été capitaine dans les différentes équipes avec lesquelles vous avez joué. C’est un rôle qui vous revient souvent, comment l’expliquez-vous ?

« C’est un rôle que j’occupe depuis que je suis petite. Cette attitude que j’avais, c’est savoir être un leader. Savoir être un leader m’a été souvent appris, notamment à Saint-Étienne. Je me souviens des coachs qui m’obligeaient à parler, pour montrer à l’équipe qu’elle pouvait compter sur moi. Je suis un défenseur, c’est moi qui vois le terrain. C’est un rôle que j’occupe depuis que je suis petit, c’est un plaisir de continuer à l’avoir et c’est un objectif. »

« L’ASSE est une équipe que je soutiendrai toujours »

Vous avez 22 ans aujourd’hui. Vous êtes titulaire indiscutable à Strasbourg, vous l’êtes aussi avec la Guinée, vous avez déjà joué 2 CAN. Quels sont vos objectifs ? Que pouvons-nous vous souhaiter pour l’avenir ?

« Continuons sur cette lancée. Travailler toujours plus dur, toujours pousser parce que le football va très vite, j’ai vécu ça. Il ne faut pas se reposer sur nos lauriers, rien n’est acquis, il faut toujours faire plus. Et montrer que je peux être digne de confiance et que quand il faut élever le niveau, j’en suis capable. »

Vous avez réalisé une belle performance lors de la dernière CAN avec la Guinée avec un quart de finale, une performance historique. Aujourd’hui, avez-vous au fond de votre tête le rêve de remporter une CAN ?

« C’est vraiment un objectif qui est ancré en moi. C’est un rêve. Et je pense qu’en effet avec l’effectif qu’on a et vu notre prestation lors de la dernière CAN, on sait que tout est possible. Il faut mettre en place ce qui est nécessaire pour atteindre ce niveau.

A l’approche du match contre Saint-Etienne, avez-vous un petit message pour les supporters de l’ASSE avant de retrouver le stade où vous avez débuté ?

« C’est un plaisir de revenir dans ce stade avec ces magnifiques supporters. Certes, c’est dans des circonstances différentes de la dernière fois que j’ai quitté Saint-Etienne, mais malgré tout, Saint-Étienne reste toujours dans mon esprit et c’est une équipe que je soutiendrai toujours. »

Merci à Saïdou Sow pour sa disponibilité et de nous avoir accordé cet entretien.

 
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