La décision était prise depuis un moment. Je n’ai eu aucun mal à l’annoncer car c’est un choix réfléchi, que j’avais anticipé. Je ne savais pas trop quand l’annoncer, c’était surtout mon problème. Ça ne change pas forcément quelque chose mais c’est vrai qu’à l’avoir annoncé, à avoir reçu quelques messages, j’ai réalisé que ça se concrétise, que la fin approche. Mais c’est une décision assumée.
Vous avez fait les choses en grand à travers une vidéo aux côtés de Laurent Marti et Fabien Garthié…
Je suis allé voir Laurent pour lui faire savoir ce que je voulais faire, quelque chose qui me ressemblait un peu, qu’on puisse rire et sortir une petite annonce sympa, comme on l’a toujours fait avec lui au cours de ma carrière. C’était pour ponctuer ce fil rouge. Il a accepté. Et pour pousser l’hilarité, je voulais aussi annoncer ma retraite internationale. J’ai appelé Fabien la semaine dernière. À ma grande surprise, c’était très excité. Il a eu une grosse semaine mais il a manqué de temps samedi matin. Nous avons tous remis nos violons et nous nous sommes tous retrouvés au Ceva Campus pour un petit moment hors du temps, assez lunaire. Mais cela s’est fait très naturellement. Merci d’avoir joué au jeu.
Vous vivrez votre première titularisation avec l’UBB depuis le 31 mars 2024, contre Lyon justement. Qu’est-ce qui vous inspire ?
Nous bouclons la boucle. C’est un joli petit clin d’oeil. Cela a fait très longtemps suite à cette blessure contractée au quadriceps. Je suis très heureux de rejouer, de retrouver l’ambiance de Chaban. Je sais que je n’ai pas une longue carrière devant moi, les matches sont comptés désormais. J’ai donc envie de croquer tout ce qui se présente, pour en profiter à tout moment. Je suis toujours un joueur, alors comptez sur moi pour essayer d’apporter le plus possible à l’équipe. Cela fait un moment qu’on ne m’a pas vu, j’ai faim de jouer. J’espère que cela aboutira sur le terrain.
Comment avez-vous traversé mentalement ce long tunnel ?
Ce n’est jamais facile. Malheureusement, j’y ai été un peu habitué tout au long de ma carrière. Cela fait partie du métier, il faut savoir y faire face, toujours s’accrocher pour ne pas sombrer. C’est difficile quand on est victime de rechutes. Sachant que j’ai vu ma dernière saison, j’avais envie de revenir vivre un maximum de matchs et de sensations possible. Force est de constater que cela a manqué sur la première partie de saison. J’en doutais. Mais j’étais très bien entouré, que ce soit par ma famille ou au club. Le premier match au Stade Français a été une véritable bouffée d’oxygène. J’ai vendu 2024 qui n’était pas une bonne année. 2025 commence sous de meilleurs auspices. J’espère que la saison se terminera.
-« Finir sur un titre, j’en rêve. Je serais très content, je pourrais repartir avec une belle banane »
La période en double est-elle une bonne opportunité de se présenter ?
Bien sûr. C’est sur ces périodes que j’ai été attendu. L’année dernière, nous avons encore eu beaucoup de péchés. Nous avons tiré les leçons du passé. Nous avons à cœur de faire le travail, de tenir la cabane. On a un groupe et des joueurs qui en sont largement capables. Le projet de jeu est clairement assimilé, nous avons une base solide. A nous de s’appuyer sur lui pour poursuivre la dynamique (9 victoires de rang).
Quand vous revenez sur ces dix saisons passées à l’UBB, que dites-vous ?
Nous ne sommes pas encore dans la période nostalgique. Mais depuis 2015, le club a visiblement grandi : que ce soit les infrastructures, le staff, les joueurs, les conditions d’entraînement… Tout a évolué, tout est devenu plus exigeant. Le club était bien structuré pour atteindre ce haut niveau. On a joué le ventre mou et on parlait justement de qualification à l’époque. Aujourd’hui, je ne pense pas trop me tromper, étant humble, disant que nous sommes toujours dans le bon wagon du haut du tableau. C’est bien, il faut le perpétuer. Ce club et ses supporters méritent de décrocher un titre pour vraiment valider cette progression.
Sachant que vous vivez votre dernière saison, le titre est-il encore devenu un peu plus une obsession ?
