– Section Paloise : ses blessures, sa peur, son retour, son avenir… Luke Whitelock s’exprime avec philosophie

– Section Paloise : ses blessures, sa peur, son retour, son avenir… Luke Whitelock s’exprime avec philosophie
Rugby – Section Paloise : ses blessures, sa peur, son retour, son avenir… Luke Whitelock s’exprime avec philosophie

Vous avez encore joué 65 minutes samedi en Challenge Cup. Comment ça s’est passé ?

Pas mal, c’était mieux que ce à quoi je m’attendais en terme de cardio. Au final, j’étais à la fois déçu de perdre et content de mon rétablissement. J’ai retrouvé du rythme, même s’il me manque encore. Les longues séquences des Ospreys étaient compliquées à maintenir.

Etes-vous à 100% ?

Je ne sais pas, il n’y a pas de joueur de à 100 %. Je dois encore travailler, faire des traitements et du renforcement sur ma blessure au tendon d’Achille. Depuis l’intervention, j’ai modifié ma routine pour retrouver force et puissance dans mon mollet. Je fais chaque matin un circuit spécifique avec les kinés pendant une vingtaine de minutes pour bien démarrer la journée.

Votre dernier match remonte à 7 mois et demi. Comment avez-vous vécu cette période ?

C’est passé vite mais c’était aussi long. J’ai subi deux opérations chirurgicales pendant les vacances d’été. La première, c’était une hernie cervicale, j’ai perdu toutes mes forces au bras gauche… Au lendemain du match contre le Racing (le 1er juin à Auxerre, NDLR), j’avais des fourmis au pouce (il montre une vidéo de son bras paralysé, NDLR). C’est un peu effrayant au début. Le plus urgent était de libérer le nerf comprimé, même si j’ai encore un trou à l’avant-bras (montre-t-il). Je ressens quand même une différence entre les deux bras même s’il y a une amélioration.

On sent qu’il y avait de l’anxiété…

Oui, j’ai eu peur, j’ai ressenti plusieurs émotions, je pense que c’est normal. J’ai posé des questions aux spécialistes pour comprendre ce que je pouvais maîtriser et ce que je ne pouvais pas. J’ai pris l’avis de plusieurs personnes, d’autres joueurs, pour savoir ce que je pouvais faire et mieux décider.

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Et vous êtes immédiatement retourné au billard…

Un mois plus tard, j’ai fait peigner, nettoyer et gratter mon tendon d’Achille. C’était épais et sujet aux tendinites. Nous avons réussi à gérer cela tout au long de la saison dernière et nous avons décidé que nous opérerions cet été pour être meilleurs ensuite. Tout a été reporté à cause des cervicales et s’est mis en place. Mais ça va, c’est bien mieux qu’avant.

Avez-vous pu profiter un peu de l’été ?

Nous avons pu passer du temps ensemble avec ma famille car j’avais une semaine de congé. Mais sinon, j’ai fait beaucoup de renforcement musculaire et de physiothérapie pendant plusieurs mois. J’ai pas mal travaillé avec Siate (Tokolahi).

Vous veniez de réaliser votre meilleure saison à Pau. Étiez-vous frustré par cet arrêt forcé ?

C’est vrai, j’ai pas mal joué l’année dernière. J’ai été un peu déçu de ne pas lancer la nouvelle saison après ça. Mais à partir du moment où il était évident que je devais faire les deux interventions, j’ai changé d’état d’esprit pour me concentrer sur ma rééducation, afin d’être meilleur à mon retour sur le terrain. Le corps d’un joueur de rugby fait toujours mal, mais quand on développe ses muscles et qu’on se réchauffe, ça va.

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Qu’avez-vous ressenti en sachant que la dernière journée contre Perpignan se déroulerait sans vous ?

J’étais là et soudain, j’arrête. C’est vrai que beaucoup d’émotions étaient mitigées en fin de saison dernière. Plus ou moins, nous avons passé un cap en étant dans le top 6. Mais nous n’y sommes pas parvenus et je n’étais pas content de me retrouver sans rien. Ensuite, c’était le dernier match de Sam (son frère), donc j’espérais jouer avec lui. Malheureusement, cela ne s’est pas produit…

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Était-ce difficile à digérer ?

Ce dernier avec Sam m’a manqué mais maintenant je vois les choses de manière positive. Il est venu passer 9 mois ici, on a passé de bons moments, joué ensemble. C’était vraiment bien d’être avec sa famille pendant tout ce temps, c’était de bons souvenirs.

Est-il encore reparti ?

Il est resté ici quelques mois après la fin de la saison, puis il est retourné en Nouvelle-Zélande. Il a changé de métier, il travaille à la maison, à la ferme et fait du coaching avec son ancienne équipe au Japon – les Saitama Panasonic Wild Knights (à Kumagaya) – entraînée par Robbie Deans. Il fait des allers-retours tous les 10 jours ou 2 semaines, il essaie de voir si ça lui plaît et s’il trouve un équilibre.

Il s’est arrêté à 36 ans, l’âge que vous aurez en 2026…

Ce n’est pas un secret, je suis plus proche de la fin que du début. Mais je m’engage à 100 % à bien faire les choses. J’espère pouvoir avoir une influence sur le groupe pour qu’il continue à travailler dur. J’ai cette saison et la suivante sous contrat. Je ne sais pas ce que je fais la semaine prochaine donc l’année prochaine… (rires). On verra, j’ai dit non (pour continuer, NDLR), mais on verra (rires). Notre premier garçon est né à Pau, un deuxième arrive en avril. Nous aurons donc toujours notre petit Palois même si nous retournons en Nouvelle-Zélande plus tard.

Vous êtes revenu dans le groupe avant de retourner sur le terrain. En avait-il besoin ?

Durant les 4 premiers mois, Seb et moi avons convenu que je devais me concentrer sur moi-même. Depuis que je vais mieux, j’ai pu participer à davantage de réunions avec les dirigeants pour partager avant de revenir, d’autant plus qu’il manquait également Beka (Gorgadze) et Lucas (Rey). Maintenant, je peux essayer d’aider l’équipe et de faire mon travail.

Quel message souhaitez-vous transmettre en tant que leader ?

Nous devons continuer à travailler sur et en dehors du terrain pour faire avancer notre top 6 projet […]. Il faut rester concentré et insister sur les choses que l’on peut contrôler : c’est facile de pointer du doigt les blessures, l’arbitre ou d’autres choses autour d’un match. Mais la base, c’est notre travail.

 
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