Par
Thomas Corbet
Publié le
22 décembre 2024 à 19h18
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Sous pression après Début de saison complètement ratéOyonnax a signé une deuxième victoire consécutive face à Montauban lors du 15e Journée Pro D2. Malgré le retard accumulé, le 2e la ligne Phoenix Battye veut toujours croire en la phase finale. Il s’est exprimé à ce sujet A l’heure du Rugby ainsi que sur la réaction de son équipe face à l’adversité rencontrés ces derniers mois.
Oyonnax : enfin un rebond en difficulté
Acte : Ces deux victoires lors des deux dernières rencontres semblent prouver que le groupe a des ressources malgré l’adversité. Était-il difficile de maintenir le niveau de concentration nécessaire ?
Battye Phénix : Nous sortons de six mois assez difficiles, où nous avons du mal à trouver notre identité en tant qu’équipe. Mais depuis une quinzaine de jours, il y a eu un changement notable dans l’ambiance au sein du groupe, on a compris comment on voulait jouer et quelle était notre identité. À ce stade, nous avons fait face à tous les défis imaginables au cours des six derniers mois. J’ai du mal à imaginer des obstacles plus importants que ceux déjà rencontrés. Nous avons tout vécu, nous abordons ce qui vient avec une résilience renouvelée et une volonté renforcée.
Vous attendiez-vous à autant de difficultés en sortant du Top 14 ?
BP : Honnêtement, être Oyomen n’est pas facile. En Pro D2, nous faisons partie des équipes qui ont une cible sur le dos, on attend beaucoup de nous. Même si nous sommes en retrait du Top 14, nous sommes l’une des plus petites villes dotées d’une structure professionnelle. Oyonnax est une anomalie, ce club ne devrait quasiment pas exister ! Ce n’est donc pas facile, mais cette difficulté et notre capacité à la surmonter font partie de notre identité et je crois que nous l’avons retrouvé en début de saison.
La difficile digestion du passage en Top 14
Malgré cet aspect particulier, compte tenu de votre statut et de votre recrutement, vous étiez l’un des favoris naturels cette saison. Alors, que s’est-il passé pour que tout se passe si mal ?
BP : Gagner est une habitude. Mais quand on monte en Top 14, en tant que joueur promu, on peut facilement le perdre. Vous perdez cette capacité à tuer les allumettes, vous perdez confiance en vous. Les montées et descentes ont causé des dégâts. Ajoutez à cela des recrues qui doivent ajuster leurs qualités individuelles à une harmonie collective déjà difficile à recréer…
On dit aussi souvent que le Top 14 et la Pro D2 sont très différents. Aviez-vous peut-être perdu l’agressivité nécessaire à ce championnat, que vous aviez pourtant lors du titre en 2023 ?
BP : Peut-être un peu, mais aussi un peu de caractère et de certitude. L’exemple souvent cité est celui de la Nouvelle-Zélande ou de l’Afrique du Sud. Ces équipes ne semblent jamais perdre confiance dans leur capacité à renverser la situation dans les dernières minutes. On avait cette force mentale il y a deux ans et je pense qu’elle avait disparu. Ce n’est pas quelque chose sur lequel on peut travailler, c’est difficile à trouver et ça ne revient que quand on gagne.
Pensez-vous qu’Oyonnax a aussi su faire preuve de complaisance et penser que l’équipe allait forcément dominer la Pro D2 en descendant du Top 14 ?
BP : C’est également possible. J’imagine que c’est un piège un peu classique, on descend du Top 14 en Pro D2 sur le principe que ce sera un peu plus facile et que le travail accompli en Top 14 va payer tout de suite. Mais ça ne se passe pas comme ça, la Pro D2 est un championnat très différent, dur, et il faut s’y préparer de manière spécifique.
Une demi-saison en Pro D2 pour rebondir
Au club depuis 2017, vous êtes l’un des leaders de cette équipe. Quel message avez-vous essayé de faire passer pendant ces mois délicats ?
BP : Si je prends l’exemple de ce match à Montauban, j’ai dit aux gars que j’avais senti un changement ces deux dernières semaines, qu’on était devenu plus qu’une équipe. Avec toutes ces difficultés rencontrées, nous sommes devenus une famille, notre volonté se renforce, nous avons une nouvelle motivation. Beaucoup dans les médias ont dit que nous étions du genre à abandonner si les choses tournaient mal après 20 minutes, j’ai mis cela sur le compte de l’ignorance. Regardez notre équipe, elle se bat depuis six mois mais elle est là, elle se bat et elle va continuer à travailler.
Auriez-vous pu penser que, sans ces victoires avant la trêve, la saison était morte ? L’équipe a-t-elle eu une sorte d’ultimatum ?
BP : Cela n’a jamais été le message des dirigeants car de toute façon, nous aurions gardé confiance en nous-mêmes. Mais ces deux victoires étaient importantes pour la confiance, il fallait confirmer les performances de la semaine précédente. C’est fait, mais nous savons qu’il y a encore du travail à faire et que nous avons des marges d’amélioration. Avant le match contre Montauban, j’ai dit aux gars de trouver des sources de motivation personnelles puis de s’unir pour envoyer un message aux autres équipes : Oyo est enfin là et prêt à se battre.
Objectif de la phase finale
Depuis votre retour, quel objectif vous fixez-vous ? La phase finale est-elle encore réalisable ?
BP : Bien sûr, je pense que c’est encore possible. Mais c’est très loin, à très long terme, et nous allons d’abord nous en tenir au court terme. Je suppose que nous revenons à la célèbre parabole. Comment manger un éléphant ? Une bouchée à la fois ! Allons-y étape par étape, continuons de progresser et surtout n’oublions pas les enseignements de la première partie de saison. Ce n’est pas un nouveau départ mais c’est une étape. Les saisons passées ont montré que c’était possible, par exemple avec Grenoble l’an dernier. Nous avons les joueurs et les qualités pour le faire. Tout ce qu’il faut, c’est une décision collective. Une fois que cette équipe aura pris cette décision, je sais qu’elle sera capable de déplacer des montagnes.
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