ÔJ’avais rarement vu Alexandre Ruiz, pourtant si expressif, si heureux au coup de sifflet final d’un match. Poings serrés et sautillants sur le banc de touche, après la démonstration de son équipe qui a mis un quart d’heure pour entrer dans le match, vendredi soir. Avant de parsemer Nevers de coups pour obtenir le deuxième bonus offensif de la saison (35-10).
La première datait du premier jour à Aurillac. Ceci, comme un symbole, vient boucler une phase qui dépasse les attentes puisque les Angoumoisins occupent la cinquième place de la Pro D2 à la mi-saison. Deux points du podium.
Dans un boulet de canon
Le manager du SA XV s’était donné rendez-vous à l’issue de cette dernière rencontre de 2024 pour savoir quel championnat son équipe pourrait disputer en janvier prochain. On restera prudent, car il peut encore se passer beaucoup de choses dans cette Pro D2 imprévisible. Et n’oublions pas non plus que le SA XV de 2016-17 comptait 40 points à Noël, un de plus qu’aujourd’hui, avant de se battre jusqu’à l’avant-dernière journée pour assurer son maintien.
Mais sans insulter les glorieux aînés, l’équipe d’aujourd’hui a bien plus de puissance dans le moteur pour prétendre batailler dans la première moitié de tableau et rejoindre la lutte pour les phases finales.
Elle le prouve match après match, si l’on considère que la lourde défaite de la semaine précédente à Oyonnax (53-10) était presque un mal nécessaire pour terminer l’année en boulet de canon.
Et c’est Nevers qui l’a pris en plein visage, même s’il y a eu un petit retard au niveau des éclairages. Treize minutes exactement, le - pour les Nivernais de mener 10-0 après un essai de David transformé par Reynolds (0-7, 5e), qui a immédiatement prononcé un penalty sanctionnant la quatrième faute des Angoumoisins (0-10, 13e).
L’USON ne savait pas encore que son compteur allait s’arrêter là. Car même si Lemardelet réduisait le score (7-10, 19e), c’est encore Nevers qui menait à la pause. Très heureux de bénéficier des approximations d’un SA XV dominateur mais trop imprécis pour aller en dame malgré des opportunités à la pique. Comme cette tentative refusée après vidéo à Farissier, coupable de ne pas avoir aplati dans l’en-but (33ee).
Farissier et Proult récompensés
Mais à force de tourner le dos, les habitants de Nervers allaient s’incliner. C’est Dubecq qui a sonné la charge à la reprise pour finalement offrir à Farissier son premier essai sous le maillot angoumois (14-10, 46e). Juste une récompense pour tout ce qu’il a fait depuis son arrivée.
Même chose pour Proult, Mister Dynamite, à l’issue du troisième essai du SA XV après que Ben Botica lui ait ouvert la porte d’une superbe passe de timing (21-10, 56e). Essayez d’abord aussi pour l’enfant de Drancy.
Ben Botica a encore une fois prouvé aux grincheux qu’il restait aussi essentiel que décisif.
On avait entendu des grincheux en première période se montrer exigeants sur la performance de l’ouvreur néo-zélandais qui était forcément fatigué à l’issue de cette phase qui compte 13 titularisations. Mais il a encore prouvé vendredi, au-delà de son 100%, qu’il reste aussi essentiel que décisif.
Le SA XV avait enfin retrouvé toute son efficacité. Alors avec trois essais contre un, Chanzy a poussé pour obtenir le bonus offensif. C’était George Tilsley, toujours aussi insaisissable dans son rôle dee).
Son quatrième essai de la saison qui l’a mis à égalité avec Ben Botica, pas jaloux pour deux centimes, puisqu’il en a offert un de plus à Tilsley d’une merveilleuse passe du pied (35-10, 70e).
Son cinquième. Et le cinquième de la soirée pour les SA Jusqu’au but final qui fait que Chanzy se relève et entame la troisième mi--.
Les percussions résonnaient dans la nuit angoumois.
Alors après avoir exprimé sa « fierté » et son « envie de plus », mesuré mais convaincu que son équipe « peut se battre avec les grands », et avant de se retrouver à la reprise pour un triptyque Biarritz – Béziers – Dax qui sera décisif, Alexandre Ruiz a pu se mettre au diapason de la sono : « Ce soir, je vais mettre une grosse caisse ».
Parole d’un homme-orchestre du SA XV.