Toujours sans victoire à l’extérieur cette saison, Pau se déplace à Toulon ce samedi en Top 14. Un immense défi qui rappelle la difficulté qu’ont les Béarnais à installer leur jeu loin de leur base.
Il y a quelque chose de plus simple, de bien plus simple qu’un déplacement à Toulon pour tenter de décrocher un premier succès de la saison à l’extérieur. C’est pourtant le défi que la Section paloise s’apprête à relever ce samedi. L’équipe béarnaise est en retard sur les points extérieurs avant de se rendre au port. Antépénultième au classement des équipes visiteuses cette saison en Top 14, Pau dispose de plusieurs arguments qui expliquent sa faillite loin de ses bases.
Une attaque endormie
A domicile, la Section possède la cinquième attaque du Top 14. Avec d’énormes atouts offensifs comme l’ancien meilleur buteur du Top 14 Emilien Gailleton, l’élégant Jack Maddocks ou les crocheteurs fous Théo Attissogbe et Aymeric Luc, il y avait fort à parier que Pau aurait aussi de bonnes lignes de stats à l’extérieur… Eh bien, c’est tout le contraire. Avec seulement dix points marqués en moyenne à l’extérieur, les Palois possèdent la pire attaque du Top 14 à l’extérieur. Sur les pelouses de l’UBB et de Montpellier (les deux derniers déplacements en championnat), les Vert et Blanc n’ont pas réussi à inscrire le moindre essai.
Un problème clé, qui est la conséquence de plusieurs choses, comme l’indique Sébastien Piqueronies : “A l’extérieur, nous avons peu d’occasions de marquer. Nous avons deux choses à rectifier : créer plus d’opportunités et être plus réalistes. Le match du Racing 92 m’a pourtant montré qu’on savait créer des situations. Hormis le match de Perpignan, nous avons souvent été nettement dominés à l’extérieur. Globalement, on a du mal à jouer haut et on souffre de l’occupation du terrain. Il y a aussi l’engagement qui n’est pas toujours le même que celui que nous avons chez nous.
L’engagement pris à défaut
En évoquant l’engagement, Piqueronies soulève un autre point : les Palois seraient-ils plus motivés à domicile qu’à l’extérieur ? Pas nécessairement. Il semble cependant qu’ils puissent décrocher beaucoup plus rapidement lorsque le match leur échappe. Cela se voit dans les statistiques puisque sur les cinq matches disputés par Pau à l’extérieur (Clermont, La Rochelle, Perpignan, UBB, Montpellier), ce n’est qu’à Marcel-Deflandre que le club béarnais a marqué des buts. points en seconde période !
Un chiffre édifiant. “Il est difficile d’isoler un problème technique tant l’environnement émotionnel et l’engagement sont prioritaires, Piqueronies analysis. A Montpellier par exemple, l’équipe n’a pas fait preuve d’une forte conviction. Pour que la Section puisse s’exporter en Top 14, elle doit faire preuve d’un état d’esprit à toute épreuve. C’est la priorité.
Une infirmerie toujours pleine
Le manque d’engagement peut aussi s’expliquer par la fatigue. Tandis que les blessés s’amoncellent à l’infirmerie (Attissogbe, Carol, Capelli, Franklin, Gorgadze, Jolmès, Kaulashvili, Klemenczak, Laporte, Maximin, Parrou, Pelesasa, Rey, Robson, Tokolahi, Whitelock, Williams), certains joueurs comme Joe Simmonds, Sacha Zégueur, Thibault Daubagna, Nathan Decron ou Loïc Credoz continuent les matchs.
Même si celle-ci n’est pas excessive, de nombreux cadres peuvent ressentir une fatigue liée à l’accumulation des matchs et perdre en performance. Les retours de blessures sont donc fortement attendus en Béarn, même si ce ne sera pas le cas ce week-end, face à Toulon. Il y a déjà plusieurs années, le manque de régularité a été un point faible pour Pauavec beaucoup de difficultés à l’extérieur. Cette saison, le problème persiste et comme souffle Piqueronies : “La Section est un peu double.»
