« Une chose a changé au RCT, c’est l’état d’esprit »

« Une chose a changé au RCT, c’est l’état d’esprit »
« Une chose a changé au RCT, c’est l’état d’esprit »

Avec sa franchise habituelle, le demi de mêlée a accepté de revenir sur l’actualité de Toulon, quelques jours avant un déplacement difficile à Perpignan, et du XV de , avec qui il a vécu des liaisons lors de la tournée en Argentine. Au terme de son propos, le gamin de Parentis a également fait le point sur sa situation personnelle alors que son contrat avec Toulon court jusqu’en 2026.

Votre prestation collective face à Bayonne a impressionné les observateurs. Comment expliquez-vous cette progression soudaine dans votre jeu offensif ?

Depuis plusieurs semaines, nous recherchions un jeu plus ouvert. Nous ne voulions plus jouer dans les couloirs. Nous y sommes parvenus et évidemment tout le monde se met au diapason en termes de repositionnement. On avait aussi plus de liberté dans notre jeu car on allait dans les couloirs. On a moins joué avec les attaquants. Dans notre plan de jeu, le positionnement des gars est très précis. Nous avons vu que cela fonctionnait, et encore une fois, nous aurions pu rendre les choses beaucoup plus faciles. C’est ce qui me dérange un peu.

Les joueurs ont tous relevé ce dernier point en fin de partie… N’est-ce pas un jugement trop sévère ?

Tout le monde s’est bien amusé, mais il y a quand même eu le tournant du match avec l’interception de Smile (Mathieu Smaili, NDLR). Après cela, le groupe s’est à nouveau déchaîné. Il faut encore se souvenir de nos vingt minutes très moyennes, où nous avons laissé le match à Bayonne. Nous sommes retombés dans l’indiscipline. De ce match, personnellement, je suis ressorti un peu déçu de ces vingt minutes. J’en assume également la responsabilité. Je pense que je fais partie de la raison pour laquelle ça a mal tourné. Il y a un coup de pied par-dessus que je ne devrais pas jouer, une touche que je n’ai pas trouvée. Le rythme de l’équipe a baissé et j’en suis responsable. Il a fallu que j’accélère encore davantage pour étouffer Bayonne. Nous avons encore du travail à faire. Il y a une amélioration, ça se voit, mais on peut dire qu’il y a de vrais progrès une fois qu’on a passé le test de Perpignan. Nous devrons être meilleurs.

Depuis plusieurs années, Toulon se déplace à Perpignan avec des ambitions et à chaque fois, c’est une défaite avec un visage en deçà des attentes…

Je te rejoins. Depuis que je suis ici, j’ai le sentiment qu’il y a deux terrains où on ne joue jamais des matchs qui nous ressemblent. Il y a Bayonne, où nous avons un peu menti l’an dernier avec une belle victoire, et Perpignan. Il manque toujours des petites choses lors de ces voyages. On n’a jamais été forts à Aimé-Giral. On sait où l’on va, l’environnement est très chaud. Perpignan ne laisse jamais rien au hasard lorsqu’il joue à domicile. C’est une équipe très entreprenante, cela fait partie du voyage très difficile. Les fans sont incroyables. C’est un club qui nous ressemble beaucoup. Il y a ce caractère méditerranéen qui entre en jeu. Il n’y aura pas de secret : il faudra rester 80 minutes dans le match.

C’est aussi un voyage juste avant la Champions Cup…

Ce n’est pas vraiment spécial. Cette fois, c’est Perpignan. S’il s’agissait d’une autre équipe, nous aurions dû nous concentrer sur une autre équipe avant de changer. Il faut essayer de faire mieux que le week-end dernier. Évidemment, pour y revenir, il y a ce contexte. A Perpignan, on ne met les pieds nulle part. Il faut y aller avec humilité. Ce sera très dur. Car après, on pensera à la Coupe d’Europe, même si ce n’est pas une Coupe d’Europe puisque nous allons en Afrique du Sud (il fait la grimace)…

Qu’en penses-tu?

Ça m’excite de jouer les Stormers, mais pour y aller, on va faire 1000 heures de vol (sic) et prendre trois avions… Dans un planning c’est comme ça… Le planning est trop dur ! Nous ne nous entraînerons qu’une fois la semaine prochaine. Le contexte est dur. Cela va être dur dans des conditions difficiles, puisque nous ne serons pas dans la même saison. Depuis la reprise, on se prépare et je peux vous dire que c’est dur à l’entraînement. Je pense que nous avons peut-être vécu les semaines les plus difficiles depuis longtemps. Nous finissons de laver. Nous nous préparons en conséquence.

Pour revenir à ça, depuis plusieurs semaines, l’entraînement a été très différent par rapport au début de saison. Est-ce seulement une volonté des entraîneurs de préparer la Champions Cup ou aussi une demande du groupe ?

Le staff a pris les choses en main, mais nous fonctionnons aussi avec un groupe qui livre le ressenti des joueurs. Nous avons un groupe de gars qui se transmettent des messages. Nous suivons le modèle de formation, mais nous donnons du feedback. Quand on est joueur, on a parfois des attentes ou des questions sur certaines choses. Nous avons un staff très ouvert, mais oui, nous avons modifié des petits détails, notamment dans la phase d’échauffement avant les matches afin de mieux attaquer nos matches. Le personnel est très attentif et n’est jamais fermé à la discussion. On est dans les meilleures conditions, même si c’est vraiment dur au quotidien sur le terrain (rires). C’est même trop dur en ce moment à l’entraînement (il rit). C’est plus long, plus intense, avec contact… Tout le monde le veut ! C’est génial. Il n’y a pas de secret : vous êtes en match ce que vous êtes à l’entraînement.

Nous avons l’impression d’être un groupe beaucoup plus confiant dans ses atouts…

Une chose a changé à Toulon, c’est l’état d’esprit. L’état d’esprit est incroyable. On n’abandonne jamais, jamais rien. Nous ne sommes pas spécialement plus conquérants, et par exemple, nous n’étions pas du tout à La Rochelle, lors de la première journée. Nous avons défendu tout le match, mais nous avons réussi à défendre à La Rochelle, dans un stade où il est difficile de prendre un point. Cela a posé les bases. A Toulouse, rien n’a souri mais on n’a jamais lâché. Pour moi, nous n’avons jamais échoué dans le combat cette année. Il faut que cela continue.

Lors de votre venue en conférence de presse, vous avez souvent insisté sur la fatigue psychologique que vous avez ressentie ces derniers mois. Comment allez-vous personnellement en ce début de saison ?

C’est bon, mais je ne vais pas vous mentir : le groupe m’a, le staff m’a. Le club fonctionne enfin. Cette année est peut-être la plus difficile que j’ai jamais affrontée. C’est dur mentalement et physiquement. Je dois me regarder dans le miroir, être honnête avec qui je suis, et surtout être honnête avec les gars qui composent ce groupe. J’essaie de ne pas lâcher, même si je ne suis pas satisfait de mon début de saison. Dans les matches, je suis trop irrégulier. Je peux être très bon, puis du coup moins bon… Physiquement, je suis dans une période un peu difficile, mais je m’accroche. Je sais que ça reviendra. L’essentiel, ce n’est pas moi. C’est le club. Et pour l’instant, le groupe me tient dans ses bras et fait le travail !

Pourquoi as-tu cette tenue ?

C’est un tout, une séquence de tout. J’ai aussi des événements qui arrivent dans ma vie personnelle (il va être papa, NDLR). C’est quelque chose qui me prend de l’énergie. Je pense que c’est normal. Je dois prendre soin de moi, mais les gars sont là pour me soutenir. Dans ce groupe, on prend soin les uns des autres.

Les événements de l’été vous marquent-ils encore ? Le président de la FFR vous a également mis en valeur dans ces dossiers, car vous aviez été désigné capitaine du XV de France lors de cette tournée.

(Il réfléchit) Je reste un rugbyman. Je me concentre sur le fait d’être un joueur de rugby. Tout ce qui s’est passé là-bas m’a profondément touché. Cela a plus d’importance que mon cas personnel, et tout le reste en fait. Toutes ces histoires m’ont touché profondément, mais je me suis réfugié dans le silence. Le reste… C’est de la politique ! Je ne suis pas intéressé. Je ne veux pas gaspiller d’énergie là-dessus. Je n’ai pas mon mot à dire là-dessus, je suis un joueur de rugby. Ici comme en équipe de France, je travaille dans le but de faire en sorte que les groupes soient bien sur le terrain. C’est la chose la plus importante, c’est tout.

Vous êtes en fin de contrat en 2026 avec le RCT. Vous êtes un cadre du club et l’un des plus anciens. Votre avenir, aujourd’hui âgé de 30 ans, fait-il partie de cette fatigue nerveuse ?

Cela fait partie d’un tout. Moi aussi, je commence à vieillir, ce qui me fait penser que ça doit prendre du temps. (Il réfléchit) Tout dépend d’ici, tout dépend aussi d’ailleurs. Pour le moment, j’ai un événement qui va arriver dans ma vie et qui va me prendre beaucoup de temps (sourire). J’ai des choses plus importantes dans ma vie et elles sont imminentes. Je ne dépense pas trop d’énergie pour le moment. Après être devenu père, j’y penserai. Pour le moment, je ne peux pas vous répondre. Pour être honnête, il n’y a rien.

Dans votre esprit, voulez-vous toujours rester ?

Vous savez, je ne vais pas être le seul décideur. Dans ces situations, vous ne devriez pas faire de projets extravagants. J’ai vu tellement de cas dans le rugby. Parfois, les gars veulent aller quelque part, mais le club n’est pas intéressé et on se retrouve ailleurs. Quand on veut rester, il faut aussi voir si son club le souhaite. Le rugby, c’est comme ça. Je le connais très bien et j’ai beaucoup d’amis dans cette industrie. Des histoires de joueurs… il y en a tellement ! Pour l’instant, je m’en tiens à ceci : je ne veux faire aucun projet sur la comète.

 
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