Ralenti par une fracture de l’avant-bras droit et une hernie cervicale, le pilier gauche a beaucoup souffert avant de retrouver sa courbe de progression. En l’absence de Cyril Baille, le natif d’Arles a impressionné.
Sans faire de bruit, loin des micros qu’il évite par timidité, Jean-Baptiste Gros a rappelé, de manière retentissante, que sa place dans le groupe France n’est pas usurpée. Le pilier gauche, qui compte déjà 31 sélections à seulement 25 ans, s’est montré très visible face au Japon et à la Nouvelle-Zélande. Pas du genre à se plaindre, l’intéressé savoure en privé sa sortie d’un tunnel sombre.
En avril dernier, à nos colonnes, l’intéressé confiait ses doutes après avoir subi deux grosses interventions chirurgicales en moins d’un an. Au-delà de son avant-bras cassé, le joueur, découvert à Tarascon, a subi la pire blessure pour un pilier : une hernie cervicale. Ce dernier lui a fait perdre un peu de sa puissance dans ce même côté droit, l’empêchant de se sentir à l’aise en mêlée. « Je me demandais si j’allais pouvoir revenir, trouver ma place. […] Cela a remis les choses à leur place. Je me suis remis en question, notamment sur le rugby et la vie. C’était compliqué de s’adapter à cette solitude. On a l’impression de ne plus avoir le sentiment d’appartenir, d’être en retard sur les autres. En dehors des terrains, « Jibé » a pu compter sur le soutien de Toulon, avec qui il a prolongé jusqu’en 2028, et du staff du XV de France. « Personne ne m’a lâché. Nous sommes restés en contact de manière simple. Cela m’a fait plaisir de recevoir un SMS alors que j’étais immobilisé.
Mignoni : “Il s’est endurci mentalement”
A ses côtés au RCT Campus, Pierre Mignoni porte forcément un regard attentif sur les performances de son protégé. « Je ne suis pas surpris par son niveau, mais surtout content pour lui. Il a beaucoup travaillé dans l’ombre. On oublie souvent qu’il s’agit d’un jeune joueur, qui a encore besoin de temps pour faire entendre toute sa voix. potentiel. Il reprend confiance. Lorsque vous payez dans le cadre d’un processus de progression, vous payez en espèces. C’était difficile parce qu’il n’avait pas encore vécu cela. endurci mentalement mais aussi dans la manière d’aborder son quotidien.
Une évolution nécessaire pour le manager toulonnais : « Je sens qu’il est plus sérieux en tout, beaucoup plus consciencieux dans sa routine. Il fait désormais les choses avec du sens. Cela lui a permis de changer. Il suit son destin. C’est un homme de devoir, un garçon de l’ombre. Nous avons besoin de lui dans notre vestiaire. Il ne parle pas, mais il travaille dur. Il ne parle pas, mais il donne l’exemple. est bénéfique pour Toulon et la France.