Nika Amashukeli (30 ans), ancien joueur et espoir géorgien qui a dû mettre fin à sa carrière à l’âge de 20 ans sur blessure, sera l’arbitre au coup de sifflet ce samedi soir du choc entre la France et la Nouvelle-Zélande, au Stade de France.
Il débute sa carrière dans son pays à l’âge de 21 ans, où il parvient rapidement à se faire une place. S’il a déjà arbitré certains matchs des phases de poules de la Coupe du monde 2023, il est surtout le premier arbitre n’appartenant pas aux équipes majeures à arbitrer dans le Tournoi des Six Nations. Il n’est d’ailleurs pas inconnu de certains membres du XV de France puisqu’il a été l’arbitre de la rencontre France-Ecosse dans ce même Tournoi, en 2023.
Mais le plus surprenant chez Nika Amashukeli, c’est qu’il a survécu à une attaque. En 2016, alors qu’il n’a que 22 ans, le jeune arbitre est poignardé à la fin d’un match de première division géorgienne. “Il n’y avait pas de calendrier officiel”, a-t-il déclaré au quotidien britannique The Telegraph. Les arbitres étaient chargés de contrôler le temps. J’ai dit aux capitaines qu’il restait quatre minutes. Mais celui de Batoumi m’a mal compris. Il pensait que j’avais dit deux minutes. Son équipe, menée de trois points, a dégagé le ballon au bout de deux minutes mais je n’ai pas sifflé la fin et les adversaires ont arraché le match nul grâce à un penalty (22-22). »
Avant de poursuivre : « Ça s’est échauffé. Les supporters se sont impliqués. En Géorgie, toute autorité est considérée avec une grande suspicion. Il y a eu beaucoup d’insultes, une bagarre, quelqu’un avait un couteau et j’ai senti quelque chose sur ma jambe. En regardant, j’ai vu du sang partout. »
Une attaque qui a failli le pousser vers la sortie. Il choisit cependant de poursuivre sa carrière et parvient à officier dans des matches internationaux. Une ascension fulgurante également légitimée par son aisance linguistique. Il parle couramment près de quatre langues : le géorgien, l’anglais, le russe et un peu de français. Nika Amashukeli est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs de sa profession selon World Rugby.