« Les Montois, Julien Tastet et Rémi Talès, ont commencé à me taquiner en me disant que c’était ‘un scandale’ que j’étais en marge du derby. » Pour cette rencontre entre l’US Dax et le Stade Montois, dont le coup d’envoi est prévu à 16h30 ce samedi 16 novembre, Romain Lafitte fait en effet partie des journalistes de la rédaction de Canal+ rugby invités à participer à la fête. prévu au stade Jean-Dauger de Bayonne.
US Dax : deux rugbymen en garde à vue, ce que l’on sait
Après une soirée dans plusieurs bars dacquois, deux joueurs de l’équipe professionnelle de l’USD sont visés par deux enquêtes distinctes, l’une pour « agressions sexuelles », l’autre pour « violences sous influence d’alcool ».
« Né à Dax, à la clinique Daragnès, chambre 16 » il y a 37 ans, Romain Lafitte s’amuse de cette nouveauté : « Éric Bayle commente bien l’Aviron Bayonnais ». Cette saison, cependant, ses interviews se déroulent en division supérieure, avec des questions posées au staff et aux joueurs lors du match de Top 14 diffusé samedi soir.
Surnommé « croqueur de maïs, parce que l’âne rouge n’a pas été assimilé » par ses coéquipiers du service des sports où il travaille depuis huit ans, Romain Lafitte est également devenu une figure identifiée parmi les fans de Pro D2. Présentateur de l’émission Soir de rugby avec l’ancien deuxième ligne international de Biarritz Jérôme Thion, il prend l’antenne tous les vendredis soir à 18h50, retour à 23h30.
Premier stage à « Sud Ouest »
Romain Lafitte fait partie de ces journalistes qui ont débuté leur carrière professionnelle par un stage au quotidien « Sud Ouest ». Cela s’est déroulé en 2010, au sein de la rédaction de la Dacquoise, alors qu’il était étudiant à l’école de journalisme de Toulouse. Son premier article publié, le 5 mars 2010, traitait déjà, par un malicieux hasard, du rugby. Intitulé « L’US Dax reste sur son credo », Romain Lafitte a émis quelques réserves sur l’issue de la saison. « Il faudrait un beau concours de circonstances pour que Dax se retrouve en demi-finale en mai. » Bien vu, l’USD de Thomas Lièvremont avait alors terminé sa saison à 14e place au classement.
Du rond à l’ovale
« Il a eu l’intelligence de choisir le rugby, avec la relation affectueuse qu’il entretient pour ce sport, à l’époque où il couvrait aussi le football pour Infosport », souligne Louis Vix. Egalement au service des sports de Canal+, ce dernier a noué une amitié avec Romain Lafitte depuis un premier reportage réalisé conjointement. «C’est le procès de Platini et Blatter, à Zurich. Il avait la pression d’être performant à l’antenne, mais j’ai tout de suite vu qu’il était un énorme travailleur. »
« C’est une émission regardée par des spécialistes qui connaissent mieux le rugby que vous. Vous n’avez pas le droit de vous tromper. C’est la même chose quand on interviewe des gens comme Ugo Mola ou Christophe Urios : si on ne se présente pas en confiance devant eux, on n’existe pas », reconnaît Romain Lafitte. Joueur de football dont la carrière a atteint son apogée en 1998 avec les plus jeunes membres du club des Marous de Saint-Geours-de-Maremne, champions de la promotion landaise, supporter des Girondins de Bordeaux, Romain Lafitte a su compenser son absence de la pratique du rugby à travers une passion et un esprit transmis par son père, Christian.
« Les premiers matchs de rugby que j’ai vu, c’était à Maurice-Boyau. Nous nous placions toujours à côté de la sortie des joueurs, sur le monticule. » Cette proximité avec le terrain, déjà, se confond avec les exploits d’une génération dacquoise qui faisait alors les beaux jours des clubs dont les dirigeants avaient compris que le rugby était en train de se professionnaliser. « Pelous, Ibañez, Dourthe, Magne et tous les autres, c’était un rêve pour le gamin que j’étais. »
« Un coéquipier de caractère »
Des sièges de l’ancienne tribune du stade Dacquois ont ainsi trouvé une seconde vie dans le jardin de la chambre d’amis du père de Romain Lafitte, où celui-ci venait passer quelques jours de repos avec sa compagne Valentine et leur fille de deux ans. , Juliette. Il assume cet attachement au club rouge et blanc, appuyé en cela par l’expérience de ses aînés, comme Guilhem Garrigues. « Qu’il profite de la période que traverse l’US Dax, les choses peuvent vite s’inverser comme je l’ai vu avec Montauban ! »
« Romain a les valeurs cardinales pour exercer notre métier : la rigueur journalistique et la passion du rugby. C’est un magnifique équipier, avec son caractère et son enthousiasme”, poursuit ce collègue qui l’a précédé de quelques années chez Canal+. Leurs réussites respectives ne doivent pas grand-chose au hasard, comme l’estime Romain Lafitte. «C’est un voyage que nous entreprenons. Cela n’arrive pas d’un seul coup. »
Un parcours, depuis les premiers sujets, en passant par les « commentaires en cabine », puis les interviews et la présentation. La prochaine étape pourrait être le commentaire de match, comme il a pu le faire d’emblée pour Pau-Toulouse, il y a deux saisons, avec le soutien de Marie-Alice Yahé comme consultante. « J’ai eu deux heures pour me préparer. Je devais être sur le terrain, mais Philippe Groussard a été testé positif au Covid. »
Avec Pierre Albaladejo pour « idole ultime », élevé à l’école d’Éric Bayle, Romain Lafitte entre alors dans l’arène avec le même état d’esprit qu’un torero défiant le toro. Lucide et humble, à l’image des rituels qu’il respecte en plus des nombreuses fiches rédigées avant chaque diffusion. « Par respect pour le spectateur, ce sera toujours en costume-cravate », précise Romain Lafitte. L’importance qu’il accorde à sa coiffure fait sourire son collègue Guilhem Garrigues. « Les maquilleurs sont fous. Il demande tout le temps de la laque. »