Les élus caquistes sont indignés par une déclaration de Paul St-Pierre Plamondon

(Québec) Les députés caquistes protestent contre une déclaration du chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.

La Presse canadienne a rapporté mercredi soir des propos tenus par le leader souverainiste qui ont irrité les élus gouvernementaux.

Lors d’un rassemblement militant à Terrebonne, M. St-Pierre Plamondon avait fait allusion à « plusieurs députés de la CAQ (Coalition Avenir Québec) dont on connaît à peine les noms, dont la liberté d’expression pour venir à la défense de leur circonscription n’est pas tout à fait au rendez-vous.

Plusieurs élus caquistes ont saisi l’occasion et ont répondu sur le réseau X, dans un contexte où les sondages suggèrent un déclin de la CAQ et une hausse constante du PQ.

«Quelle arrogance et quel mépris envers les citoyens de nos comtés, qui connaissent très bien leur député, surtout de la part d’un chef de parti», a écrit la ministre des Ressources naturelles et députée de Rimouski, Maïté Blanchette Vézina.

«L’arrogance de vos propos est une insulte envers les concitoyens de nos circonscriptions qui connaissent nos noms», a ajouté le député de Joliette, François St-Louis.

«Vos propos sont irrespectueux et indignes d’un chef de parti», a déclaré la députée de Laporte, Isabelle Poulet. Les citoyens de ma circonscription me connaissent. »

« Par vos propos, vous êtes irrespectueux ! » a déclaré le député caquiste de Beauharnois, Claude Reid.

« Si vous preniez le temps de saluer vos collègues lorsque vous les rencontrez à l’Assemblée nationale, vous auriez la chance de connaître d’excellents députés dûment élus. »

Le député caquiste de Bécancour, Donald Martel, a pour sa part écrit que « l’humilité et la modestie sont deux qualités à ne jamais oublier en politique ».

Il a notamment rappelé que le chef du PQ avait été élu de justesse en 2022 dans la circonscription de Camille-Laurin, en raison du retrait du candidat de Québec solidaire qui avait été vu voler des tracts péquistes.

Le député péquiste Pascal Bérubé a défendu son chef.

«Les députés caquistes qui attaquent collectivement le chef du Parti québécois en lui donnant des leçons de modestie devraient se rappeler qu’ils ont voté pour une augmentation salariale de 30%», a-t-il prévenu, en rappelant que son chef a refusé l’augmentation et l’a plutôt donnée à organismes communautaires.

Des députés « effacés » sans droit de parole

Mercredi soir, après la publication de l’article relatant le discours de M. St-Pierre Plamondon devant ses militants à Terrebonne, l’entourage du chef a assuré que ses propos ne visaient pas à se moquer du manque de notoriété des élus caquistes, mais plutôt à souligner le fait qu’ils sont « effacés » et qu’« ils n’avaient pas le droit de parler ».

M. St-Pierre Plamondon s’adressait à ses partisans dans le cadre de l’élection complémentaire à Terrebonne, qui sera déclenchée dans les prochaines semaines.

Aux côtés de sa candidate, Catherine Gentilcore, il a dit vouloir souligner le « contraste » entre sa candidate et les élus de la CAQ.

Un cinquième député péquiste pourrait ainsi contrebalancer les 86 élus de la Coalition Avenir Québec (CAQ).

Plutôt que d’ajouter un 87^e Membre du caucus caquiste, l’ajout d’un cinquième membre au caucus péquiste changerait la vie des élus du petit parti politique, a fait valoir M. St-Pierre Plamondon.

Le siège de cette circonscription de la couronne nord de la métropole est vacant depuis la démission du ministre caquiste Pierre Fitzgibbon en août dernier.

Afin de marquer le coup et de faire campagne, le PQ a donc décidé de tenir sa réunion préparatoire mercredi et jeudi à Terrebonne en vue de la rentrée parlementaire la semaine prochaine.

Dans un discours prononcé en soirée devant une petite centaine de partisans rassemblés dans un restaurant, M. St-Pierre Plamondon a déploré que le ministre ait démissionné avant la fin de son mandat, affirmant qu’il manquait de motivation.

Selon les sondages, le PQ aurait de bonnes chances de l’emporter à Terrebonne, qui était déjà l’un de ses fiefs, jusqu’à l’élection de Pierre Fitzgibbon en 2018, réélu en 2022.

Rappelons que le gouvernement dispose de six mois après le départ d’un député pour convoquer des élections complémentaires.

Alex Gagné serait le candidat de la CAQ, selon les médias de Quebecor. Virginie Bouchard porte les couleurs du Parti libéral et Nadia Poirier porte celles de Québec solidaire.

Entre 1976 et 2018, le PQ n’a perdu Terrebonne qu’une seule fois, face à l’Action démocratique du Québec de Mario Dumont en 2007. Le règne adequiste fut cependant de courte durée, puisque le PQ a récupéré la circonscription en 2008.