« On vous dira que c’est une soirée aux allures électorales, et c’est vrai ! », lance Yves-François Blanchet devant quelque 275 militants inscrits à un rassemblement en marge de la retraite du caucus des bloquistes au Palais des congrès de Laval.
La soirée a en fait pris des allures de lancement de campagne électorale avec drapeaux Fleurdelysé et macarons aux couleurs du Bloc québécois. Puis pour appuyer sur la note nationaliste, la chanteuse Marie-Élaine Thibert interprète Il était une fois des gens heureuxchanson de Stéphane Venne, auteur, compositeur et premier militant souverainiste, décédé la semaine dernière.
La chanteuse Marie-Élaine Thibert a participé au rassemblement en interprétant un classique de l’auteur-compositeur et fervent militant souverainiste, Stéphane Venne, décédé la semaine dernière.
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Dans la foule, les partisans nourrissent de grandes ambitions pour les prochaines élections. Invité à prendre la parole, Marc Demers, ancien maire de Laval et ancien candidat péquiste, n’hésite pas à aborder le sujet qui est sur toutes les lèvres des militants : Certains nous parlent de former l’opposition officielle, je ne dis pas que nous y arriverons, mais nous pouvons essayer.
Le chef du Bloc insiste, il ne rêve pas secrètement de devenir le prochain locataire de la résidence officielle du chef de l’opposition canadienne, Stornoway. Mais la campagne électorale qui se profile à l’horizon lui donne l’espoir de prendre davantage de place à la Chambre des communes.
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Quelques centaines de militants bloquistes ont participé à ce rassemblement qui s’apparentait à une campagne électorale.
Photo : - / Jonathan Dupaul
Le statut qu’aura le Bloc ne change rien, je ne fantasme pas sur Stornoway
répond d’abord le chef du Bloc en entrevue à -. Mais s’il y a moins de libéraux, s’il y a des bloquistes, alors nous serons l’opposition officielle et nous respecterons les institutions.
poursuit Yves-François Blanchet. Dans l’entourage du leader, il ne fait aucun doute que le parti progressera aux prochaines élections, mais personne ne prédit le nombre de victoires.
L’opposition officielle, quelle qu’elle soit, sera moins nombreuse, nous occuperons plus d’espace.
Ce n’est pas un hasard si Yves-François Blanchet a réuni son caucus à Laval ces jours-ci. La réunion des députés, initialement destinée à planifier la session parlementaire, s’est rapidement transformée en une réunion de préparation à la prochaine bataille électorale.
-Le Bloc Québécois a été expulsé de la troisième ville du Québec en 2011, lors de la vague orange, mais aujourd’hui, le parti entrevoit la possibilité de reprendre la circonscription de Marc-Aurèle Fortin. Et le chef du Bloc voit plus grand. Le Bloc Québécois pourrait faire une percée sur l’île de Laval avec une et peut-être plus d’une circonscription, comme c’est le cas en Estrie et au Québec.
il croit.
Profitez de la course pour succéder à Justin Trudeau
Les ambitions du Bloc Québécois se concentrent dans les circonscriptions libérales. L’absence de candidat québécois pour succéder à Justin Trudeau à la tête du Parti libéral donne davantage de munitions au chef souverainiste. Les candidats actuels ont des liens étroits avec Toronto et le secteur bancaire. Dans cet univers, les Québécois ne se reconnaîtront pas
says Mr. Blanchet.
Les candidats à la direction du Parti libéral ont beaucoup à faire pour comprendre quelle est la réalité du Québec.
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Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet salue les députés à son arrivée au caucus du parti à Laval, Québec, le mercredi 22 janvier 2025.
Photo : La Presse Canadienne / Christine Muschi
Quant à la possibilité de s’entendre avec le prochain chef pour retarder la tenue d’élections, le chef du Bloc bloque la porte.
Il n’y a pas d’accord possible
s’exclame-t-il. Et je ne peux pas croire ça NPD considérez cela. Imaginez l’hypothèse selon laquelle M. Carney gagne. LE NPD associera-t-il son image et sa prochaine campagne à un banquier torontois ? Ou bien M. Carney rejoindrait-il l’ère Trudeau en copinant Jagmeet Singh ?
Le retour du débat sur la loi 21
Ensuite, la décision que rendra la Cour suprême jeudi matin, d’entendre ou non l’appel sur la loi sur la laïcité du gouvernement du Québec, aura également un impact sur la campagne du Bloc. Si la plus haute juridiction du pays décidait d’entendre les opposants à la loi 21, le débat identitaire serait relancé.
Même si le chef du Bloc nie être opportuniste, il n’hésiterait pas à en profiter. La réalité, c’est que cela aidera le Bloc québécois, car cela révélera encore une fois la profonde différence entre être Québécois et être Canadien.
En 2021, la question du modérateur Sachi Kurl sur la loi québécoise sur la laïcité de l’État lors du débat des chefs en anglais a été un moment décisif dans la campagne du Bloc.