Pourquoi Kate Middleton se dit-elle « en rémission » de son cancer, et non « guérie » ?

Pourquoi Kate Middleton se dit-elle « en rémission » de son cancer, et non « guérie » ?
Pourquoi Kate Middleton se dit-elle « en rémission » de son cancer, et non « guérie » ?

Médicalement parlant, ce terme n’est jamais utilisé au hasard. Cela reflète l’idée selon laquelle lorsqu’il s’agit de cancer, il existe beaucoup d’incertitude.

Pour la princesse de Galles, l’année 2025 semble mieux démarrer que la précédente. Mardi 14 janvier, Kate Middleton a officiellement annoncé qu’elle était en rémission d’un cancer de l’abdomen (terme vague qui peut désigner aussi bien les intestins que les ovaires ou le pancréas), diagnostiqué un an plus tôt. « C’est un soulagement d’être maintenant en rémission et je reste concentré sur la guérison. »elle a publié sur son compte Instagram. Pourquoi parle-t-elle de « rémission » plutôt que de « guérison » ? Répondez avec un spécialiste.

« La rémission reflète la disparition partielle ou totale de la maladie cancéreuse, souvent après un test d’imagerie, comme un scanner, une IRM, une TEP, ou après une intervention chirurgicale pour retirer la tumeur. »explique le Professeur Claude Linassier, oncologue médical et directeur du parcours prévention, organisation et soins à l’Institut National du Cancer. La rémission peut être partielle – la tumeur a simplement diminué de taille mais d’autres traitements sont nécessaires – ou complète (les cellules cancéreuses semblent avoir complètement disparu).

Un terme qui reflète l’incertitude

Pourquoi, dans ce deuxième cas, ne pas parler directement de guérison ? « On ne peut jamais préjuger que cette disparition macroscopique reflète la mort de toutes les cellules cancéreuses au niveau microscopique et l’impossibilité d’une rechute après une période de surveillance. »répond le professeur Linassier. En d’autres termes, même si les tests biologiques et d’imagerie suggèrent que le cancer a été vaincu, nous ne pouvons jamais être sûrs qu’il ne reste plus de cellules cancéreuses irréductibles.

On ne peut jamais préjuger que cette disparition macroscopique reflète la mort de toutes les cellules cancéreuses au niveau microscopique et l’impossibilité d’une rechute après une période de surveillance.

Professeur Claude Linassier, oncologue médical et directeur du parcours prévention, organisation et soins à l’Institut National du Cancer

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DONC « au lieu de parler de guérison, comme on le fait d’une maladie infectieuse par exemple, on préfère parler de rémission complète »précise l’oncologue. Ce terme médical « introduit une notion d’incertitude, la possibilité d’une récidive de la tumeur et donc la nécessité d’une surveillance »continue-t-il.

Lorsqu’une résurgence du cancer survient, c’est le plus souvent dans les deux premières années suivant la fin des traitements. Plus le temps passe, plus le risque de rechute diminue. « Elle est liée à la survie des cellules cancéreuses, qui peuvent rester au repos pendant plusieurs années (cellules dites « dormantes ») et qui peuvent se « réveiller » par des mécanismes mal compris. »indique le professeur Claude Linassier. « Des récidives ont déjà été observées longtemps après le diagnostic, mais elles sont rares et, en règle générale, les récidives après dix ans sont exceptionnelles et elles sont rares après cinq ans. »

En cancérologie, le mot « guérir » existe

Même si le mot « guérir » est rarement utilisé par les médecins dans leurs discussions avec les patients traités pour un cancer, il ne faut pas non plus l’interdire. Mais « ce n’est qu’après plusieurs années de suivi que l’on peut se permettre de parler de guérison »fait valoir le professeur Linassier.

Cette période de vigilance – qui s’étend sur au moins cinq ans – dépend fortement du type de cancer. « Pour certaines tumeurs, comme une tumeur testiculaire ou la maladie de Hodgkin, on peut parler de guérison dès cinq ans.illustre l’oncologue. Pour d’autres, même si le risque diminue avec le temps, connaître la période à risque de récidive conduit à étendre la surveillance jusqu’à dix ans après la fin du traitement. »

Passé ce délai, on estime que le patient a de fortes chances d’être « guéri » et qu’il a retrouvé la même espérance de vie que les personnes du même âge et du même sexe n’ayant pas eu de cancer. Cependant, le risque de rechute n’est jamais totalement nul et les patients doivent apprendre à vivre avec cette incertitude. Kate Middleton ne déroge pas à la règle. Son état de santé sera donc surveillé de près au moins jusqu’en 2029. Passé ce délai, si tout se passe bien, elle pourra se considérer « guérie ».

 
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