Vendredi 17 janvier, une soixantaine d’étudiants ont eu la chance de rencontrer Niels Barletta, lauréat du César 2024 du meilleur son pour le film Le règne animal réalisé par Thomas Cailley. « C’est en partenariat avec l’Académie César que l’association « Un artiste à l’école » organise des rencontres annuelles entre les lauréats et les élèves de leur ancienne école », explique Juliette Pannequin, coordinatrice de l’association. . Pour Niels Barletta, participer à ce système était essentiel. « Je ne me souviens pas avoir eu ce genre d’opportunité lorsque j’étais à la place des étudiants. C’est important pour moi de pouvoir leur transmettre mon expérience et leur faire découvrir des métiers qu’ils ne connaissent pas forcément », souligne l’artiste.
Lors de cette rencontre, Niels Barletta, pendant deux heures, a présenté aux lycéens en quoi consiste le rôle de mixeur son, un « métier de l’ombre ». En présentant les différentes facettes de la post-production, il souhaite souligner l’importance de ceux qui travaillent à ses côtés. « Je ne suis qu’un maillon d’une grande chaîne post-productive », explique-t-il. Les lycéens ont ensuite eu la chance de découvrir certains extraits sonores du film récompensé par ce César, illustrant la complexité de l’œuvre.
« Mixage sonore pour Le règne animal a duré neuf semaines. Neuf semaines de travail quotidien dans ce que l’on appelle une salle de bruitage. » Dans cette salle à acoustique variable, « la plus grande difficulté n’est pas la concentration mais la fatigue auditive », souligne l’ingénieur du son, qui définit son métier comme étant « un travail de décomposition sonore où l’on récupère, priorisons et spatialisons les sons à la recherche de cohérence et harmonie globale.
Lorsqu’on demande à Niels Barletta ce que représente ce César, il fait preuve de fierté tout en restant modeste. « Ma famille et moi sommes fiers de ce prix, mais ce n’est pas un résultat. » Le Chalonnais se concentre désormais sur de nouveaux projets, dont le film À voix basse de la réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid.
-A l’issue de la présentation au cours de laquelle les lycéens ont eu l’occasion d’en apprendre un peu plus sur le parcours de Niels Barletta et son métier, ils ont pu découvrir et saisir, une à une, la précieuse récompense. Nul doute que cette rencontre laissera entrevoir de nombreuses vocations chez certains.
A “late passion” for Chalonnais
Niels Barletta intègre le Conservatoire de Chalon-sur-Saône alors qu’il est en première année, le monde du son s’ouvre alors à lui. «Je dirais que c’est une passion tardive qui s’est révélée au fil du temps et des expériences», souligne-t-il. À l’Institut Louis-Lumière, le mixage sonore apparaît comme une révélation. « Lorsque j’étais à l’Institut, j’ai touché à toutes les facettes du métier. Le poste de preneur de son n’était pas idéal, je préférais travailler à mon rythme, à un stade où j’étais maître du temps et où j’avais le contrôle sur ce que je faisais. » Pour ses anciens professeurs, le parcours de Niels Barletta provoque « une grande émotion et une fierté évidente ». Ils se souviennent d’un « élève brillant, sérieux et passionné, qui s’est donné les moyens de réussir. »