Comment avez-vous découvert la photographie ?
« Cette passion a commencé assez jeune, vers l’âge de 12 ans. J’ai emprunté l’appareil photo de ma mère et, avec mon frère, nous nous filmions ou prenions des photos très souvent. Au lycée, j’ai appris la photographie argentique et tout le processus qui va avec : développer, imprimer et comprendre l’art de la lumière. Plus tard, avec mon premier smartphone, je dois avouer que j’ai photographié tout et n’importe quoi (rires).
Quelles ont été vos premières expériences en tant que photographe ?
« C’était en Argentine, où j’ai photographié des paysages et la nature. Je l’aime. J’aime voyager, et la photographie me permet cette évasion. J’aime immortaliser ce que je vois mais aussi ce que je vis.
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Le fait de grandir avec un père artiste a-t-il influencé votre vision de l’art et votre approche de la photographie ?
« Mon père dit souvent que son métier n’est pas un travail, car il est passionné. Quand on considère le travail comme une passion, il cesse d’être perçu comme une contrainte et devient une source de plaisir et d’épanouissement. C’est la même chose pour moi.
Vous partagez plusieurs points communs avec votre père : l’humour, la franchise, et cette tendance à être perfectionniste dans l’âme, n’est-ce pas ?
« Oui, je suis assez strict avec moi-même. J’ai une vision précise de ce que je veux capturer : la lumière, puis l’émotion que l’on ressent à travers l’image.
Comment avez-vous trouvé l’équilibre entre votre rôle de photographe et celui de fille ?
« C’était naturel, car nous sommes un duo. Nous discutons et échangeons des idées. De plus, je suis modeste et non intrusif. Je ne suis pas constamment derrière lui avec la caméra. Je n’ai pas ressenti le besoin de le photographier à chaque instant, même pendant sa maladie.
Ces photos représentent-elles pour vous une forme d’héritage artistique de votre père, ou plutôt un témoignage de votre lien unique avec lui ?
« Pour moi, c’est plutôt un témoignage de notre relation. On voit notre complicité à travers les photos.
Y a-t-il une photo qui capture particulièrement celle-ci ?
« Oui, quand il est sorti de scène mais du mauvais côté ! L’écran n’était pas encore relevé. Là, je l’ai surpris depuis ma cachette. Il semblait me dire avec son regard rieur : « Hé, tu es là aussi ! Il s’est trompé d’endroit et se rend compte que je l’ai surpris.
Était-il difficile de maintenir une distance émotionnelle tout en capturant des moments aussi personnels ?
« Non, car nous communiquons beaucoup et partageons des moments de rire. Tout est fluide et naturel. Il n’y a pas de barrières émotionnelles.
Même lorsque vous avez capturé cette image puissante à l’hôpital ?
« Cette photo est forte, car elle évoque quelque chose de triste, mais c’était aussi la fin de sa dernière séance de radiothérapie. Nous avons immortalisé ce moment ensemble. L’image est émouvante, mais l’humour familial était présent, rendant la situation plus agréable. »
Vous connaissez la Belgique pour y être venu avec votre célèbre père. Y a-t-il des endroits que vous aimez plus que d’autres ?
« Oui, la salle de concert Forest National. Mon père dit souvent que les Belges sont des gens chaleureux et amicaux, et c’est vrai. Votre gentillesse est remarquable. Mais lors des tournées, je séjournais principalement dans les salles où il produisait donc je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter des lieux emblématiques.
Qu’est-ce que ça fait de voir votre père acclamé par huit mille fans hurlants ?
« Le public belge est vraiment passionné. On sent le lien fort qui existe entre eux. C’est un véritable moment de partage, beau à voir et à vivre. Peut-être que la prochaine histoire de famille sera celle de mon frère, qui est aussi artiste. Il réalise des fresques en France et en Argentine avec son meilleur ami.
Si vous deviez prendre en photo un artiste belge, qui aimeriez-vous photographier ?
“Je pense à Stromae, qui a une mise en scène incroyable, et à Angèle, qui me fascine aussi.”