Originaire de Trois-Rivières, Jacques Leblanc a travaillé plus de 20 ans au sein d’institutions culturelles, notamment à La Bordée et au Conservatoire d’art dramatique de Québec. Le 3 janvier, il a annoncé sur Facebook qu’il quitterait son poste pour se consacrer à sa carrière d’acteur, lui que l’on a vu dans l’adaptation de Look ancien au Trident début 2024. Il a également marqué les esprits en incarnant Édouard, le rôle-titre de La duchesse de Langeais de Michel Tremblay, en 2019, rôle qu’il a repris dans Hosanna ou la Shéhérazade des pauvres au Trident en 2023.
Q Depuis combien de temps êtes-vous à la tête de Diffusion culturelle Lévis ? Était-ce une décision difficile à prendre ?
R. Je suis à la tête de Diffusion culturelle Lévis depuis quatre ans, où je m’occupe de la programmation des spectacles bien sûr, mais aussi du Parc des expositions Louise-Carrier, et des spectacles présentés sur le quai Paquet également.
J’ai pris ma décision en septembre dernier et j’en ai informé le conseil d’administration à ce moment-là. Cela leur donnera le temps de réfléchir à la suite. Ce qui est sûr, c’est que celui qui me succédera se délectera du terrain de jeu qu’est Diffusion culturelle Lévis — 145 spectacles par année, qui mélangent notamment musique et théâtre.
C’était une décision difficile à prendre. Il y a pour moi un vrai vertige après 12 ans à la tête de La Bordée, cinq au Conservatoire et donc quatre ici à Lévis. A 66 ans, je fais le grand saut pour revenir à mes premiers amours !
Q Vous avez dirigé des entreprises culturelles pendant une bonne partie de votre carrière. Est-il plus difficile de trouver du financement que par le passé ? Que pensez-vous de la vitalité du milieu culturel de la grande région de Québec ?
R. Je tiens d’abord à souligner l’appui financier important et généreux de la Ville de Lévis à l’institution culturelle phare qu’est Diffusion culturelle.
Mais il faut savoir que du côté des gouvernements fédéral et provincial, c’est plus compliqué. Nous arrivons à une époque où une réflexion globale est urgente et nécessaire. Il va falloir faire des Etats généraux là-dessus, c’est devenu trop difficile. Les organisations n’arrivent même pas à naître, les spectacles sont annulés même s’ils sont déjà programmés.
Ce qu’il faut dire aussi, c’est que les spectacles coûtent plus cher aujourd’hui qu’il y a quatre ans, que ce soit à cause de la hausse du prix de l’essence ou simplement du coût de la vie. . Et on ne peut guère augmenter le prix des billets si l’on veut que les gens continuent à venir. Le COVID est passé aussi par là, il le fallait et il faut encore attirer du Monde dans les salles.
Pour les jeunes artistes d’aujourd’hui, qui ont des choses à dire et qui veulent présenter leur réflexion sur la société, c’est toujours le même problème : au manque d’argent, il y a le manque de lieux pour diffuser. Il n’y a plus les cafés théâtres que j’ai connus il y a 40 ans en sortant du conservatoire par exemple.
Mais sur le plan musical, le Québec fait preuve d’une vitalité extraordinaire, avec de nombreux jeunes chanteurs, hommes et femmes, pleins de talent. Il existe également de nombreux lieux de diffusion et le FEQ encourage cette émergence.
QQuels sont vos projets pour l’avenir ?
R. J’ai filmé une websérie [Wings 74 qui sera diffusée sur MaTV au printemps] il y a quelques mois et j’espère repartir en tournée. Je serai également au Théâtre du Nouveau Monde en novembre 2025 et en tournée pour un spectacle qui sera annoncé prochainement !
J’ai aussi signé un contrat hier [mercredi] de monter un opéra à l’Opéra de Québec en 2026.
Pour l’avenir, je me souhaite des projets qui me passionneront et qui me permettront de continuer à m’étonner.
