Il y a vingt ans, le 10 janvier 2005 plus précisément, Michèle Bernier perdait son père, le truculent et provocateur professeur Choron (de son vrai nom, Georges Bernier), cofondateur des magazines Hara-Kiri et Charlie Hebdo et trublion médiatique en chef. . Un décès qui avait logiquement bouleversé celui qui vient de faire un carton sur TF1 avec le téléfilm divertissant Panique à 31 ans et qui reviendra en fin d’année avec une nouvelle saison de Le stagiaired’autant que ce départ la rend orpheline, sa mère s’étant suicidée vingt ans plus tôt, en 1985, alors que Michèle n’avait que 28 ans.
Michèle Bernier: «J’étais un peu la fille du diable…» L’actrice raconte sa vie avec son père, le professeur Choron, co-fondateur de Charlie Hebdo, décédé il y a 20 ans
Dans une entrevue accordée à notre collègue Audrey Crespo-Mara dans l’émission hebdomadaire Sept à Huit, Michèle Bernier est revenue avec beaucoup d’émotion sur ce père, «anarchiste de première catégorie» : « C’était un homme intransigeant, et c’est ainsi qu’il écrivait ses journaux. Il se sentait libre. Il a eu beaucoup d’épreuves et c’était difficile. Les interdits du Hara-Kiri et de Charlie Hebdo, c’était l’enfer à chaque fois.» Après cette introduction au personnage singulier du professeur Choron, ce dernier a abordé la vie aux côtés de ce père pas comme les autres, “Dehors, oui [j’ai souffert de ce qu’il avait incarné]. J’étais un peu la fille du diable. Parfois, mes amis que j’aimais me disaient : « Mes parents ne veulent pas que je vienne chez toi. (…) Peut-être qu’ils pensaient qu’il y avait des femmes nues dans les escaliers, des gros mots écrits partout, je ne sais pas ! Je ne sais pas ce qu’ils imaginaient dans leur tête. (elle rit)
Michèle Bernier: “Je ne pouvais plus parler…”l’actrice revient sur la mort de son père, le professeur Choron
Puis Michèle Bernier est revenue sur la mort de ce père. Une disparition qui a eu un effet surprenant sur l’actrice. En fait, elle a momentanément perdu la voix : «Cela semblait paralyser mes cordes vocales. Je ne pouvais plus parler (…) L’infirmière de l’hôpital m’a dit que je vivais les deux deuils en même temps. Ce deuxième deuil est évidemment celui de sa mère, partie 20 ans plus tôt. « Quand ma mère est partie, ça a été un autre choc car c’était violent. Le suicide est toujours quelque chose de violent, pour ceux qui restent quand même. Quand on a 29 ans, on n’a évidemment pas envie de ça… » Une lourde histoire familiale ponctuée de tristesse mais malgré tout, Michèle Bernier garde le sourire et le transmet à ses interlocuteurs et aux téléspectateurs. C’est aussi, sans doute, ce qui a créé ce lien si particulier entre le public et elle.