L’actrice Sara Forestier a fait son grand retour il y a quelques semaines en salles, dans le film d’Emmanuel Mouret intitulé Trois amis. Début novembre, l’actrice La Dodge a été interviewé pour discuter de la violence sur les plateaux de tournage. Elle a été invitée sur le tournage de Médiapart ce mardi 3 décembre afin de revenir sur l’affaire de la gifle qui l’opposait à Nicolas Duvauchelle sur le tournage du film Bon homme de Marion Vernoux.
Isabelle Adjani, victime d’une gifle sur scène…
Les journalistes ont tenu à revenir sur les violences faites aux femmes dans le secteur, ainsi que sur le discours d’Isabelle Adjani dans Le journal du dimancheoù elle évoque la violence au cinéma.
“En France, il y a les trois G : Galanterie, grivoiserie et grossièreté. Glisser de l’un à l’autre jusqu’à la violence sous prétexte du jeu de la séduction est une des armes de l’arsenal de défense des prédateurs et des harceleurs. (…) Dans les maisons de production, ou chez les décideurs, j’ai souvent entendu : ‘Toutes des salopes, toutes des putes en tout cas, ces actrices !’» s’est-elle par exemple exprimée dans cette tribune. Elle a également parlé à nos confrères de Madame Figaro d’une gifle qui lui a été administrée lors d’une pièce de théâtre, au cours de laquelle elle a été contrainte de quitter la scène.
…Sara Forestier s’effondre en évoquant cette affaire
Le directeur de M. je voulais revenir sur ce discours.
“L’entretien avec Isabelle Adjani a été pour moi un déclic. J’étais dans une période où je sombrais, et du coup je vois que la même chose lui est arrivée. Elle est dans une pièce, elle se fait gifler et elle dit qu’elle a dû arrêter la pièce et ce sont ses mots : « tout le monde m’est tombé dessus à ce moment-là », comme si c’était de ma faute, mais quoi en fait ? Ces gens n’ont aucune humanité… Quel est le problème en fait…» a-t-elle confié, la gorge nouée par l’émotion avant de poursuivre : «On se fait frapper et puis derrière, il faut encore avaler notre dignité, c’est ce qui se passe… Quand je lis le témoignage d’Adjani, je comprends qu’en fait, je ne suis pas le seul à qui c’est arrivé. Et du coup, je pense aux sketchs sur Adjani qui passent, où on dit ‘je ne suis pas folle, tu sais’ (…) C’est la réputation qu’on donne aux femmes qui résistent : folles, ingérables. Ce sont des mots où tout peut être englobé… Donner des faits précis et donc, c’est le SAV des agresseurs», a-t-elle confié.